Ce trouble est quand même l’objet principal de ce blog ^^ on a déjà fait plusieurs articles sur le sujet, notamment ici et ici. Mais pour faire les choses comme il faut, voici les critères diag du trouble dissociatif de l’identité selon le DSM-V :

Ce trouble est quand même l’objet principal de ce blog ^^ on a déjà fait plusieurs articles sur le sujet, notamment ici et ici. Mais pour faire les choses comme il faut, voici les critères diag du trouble dissociatif de l’identité selon le DSM-V :

Critères :

A. Perturbation de l’identité caractérisée par deux ou plusieurs états de personnalité distincts, ce qui peut être décrit dans certaines cultures comme une expérience de possession. La perturbation de l’identité implique une discontinuité marquée du sens de soi et de l’agentivité, accompagnée d’altérations, en rapport avec celle-ci, de l’affect, du comportement, de la conscience, de la mémoire, de la perception, de la cognition et/ou du fonctionnement sensorimoteur. Ces signes et ces symptômes peuvent être observés par les autres ou bien rapportés par le sujet lui-même.

B. Fréquents trous de mémoire dans le rappel d’événements quotidiens, d’informations personnelles importantes et/ou d’événements traumatiques, qui ne peuvent pas être des oublis ordinaires.

C. Les symptômes sont à l’origine d’une détresse cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

D. La perturbation ne fait pas partie d’une pratique culturelle ou religieuse largement admise.

N.B. : Chez l’enfant, les symptômes ne s’expliquent pas par la représentation de camarades de jeu imaginaires ou d’autres jeux d’imagination.

E. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. les trous de mémoire ou les comportements chaotiques au cours d’une intoxication par l’alcool) ou à une autre affection médicale (p. ex. des crises comitiales partielles complexes).

Pour faire un résumé simple :

  • deux alters ou plus pouvant prendre le contrôle du corps ;
  • de l’amnésie du quotidien, d’infos personnelles et/ou d’événements traumatiques ;
  • des difficultés dans la vie ;
  • pas culturel ni religieux ni jeux d’enfant ;
  • pas dû à des substances.

Prévalence :

Toujours selon le DSM-V, le trouble dissociatif de l’identité concernerait 1,5% de la population. Cependant, il se base sur une étude de 2006. En 2019, une nouvelle étude a été réalisée et indique que le TDI aurait en fait une prévalence moyenne de 3,7%.

Troubles associés :

Trouble de stress post-traumatique, troubles dépressifs, troubles liés aux traumatismes, troubles anxieux, troubles de la personnalité, trouble de conversion, trouble à symptomatologie somatique, troubles des conduites alimentaires, troubles obsessionnel-compulsif, troubles du sommeil, troubles liés aux substances, …

Alors oui, y en a un paquet ! Et d’ailleurs, il est courant que les personnes ayant un trouble dissociatif de l’identité consultent d’avantages pour les symptômes de ces troubles comorbides et reçoivent un traitement pour ceux-ci. Mais il est aussi malheureusement fréquent que l’effet de ce traitement soit limité car ces troubles cachent le TDI et toutes ses subtilités thérapeutiques.

Infos en plus :

On estime que le trouble dissociatif de l’identité se développe avant l’âge de 6-9 ans, même s’il peut rester caché pendant de nombreuses années. Cette information ne se trouve pas le DSM-V, mais dans d’autres théories concernant le TDI. Le DSM-V précise uniquement : « Le trouble dissociatif de l’identité est associé à des expériences éprouvantes, à des événements traumatisants et/ou à des abus pendant l’enfance ».

Il y a également des précisions à apporter concernant les critères diag :

– le critère B concernant l’amnésie. Bien souvent, on pense que ça concerne des blackouts (trous de mémoire) lors des switches entre les alters mais ce n’est pas le cas. Ce critère peut concerner ces blackouts mais aussi de l’amnésie du quotidien (ne pas se souvenir correctement de ses journées), de l’amnésie d’événements passés (liés aux traumatismes par exemple) ou des informations personnelles (comme son nom, son âge, sa date de naissance, des événements tels que le parcours scolaire etc…).

– le critère D concernant les ami·es imaginaires. Certes, les alters dans le TDI ne sont pas des ami·es imaginaires, par contre, certaines personnes ayant un TDI ont eu ce qu’elles pensaient être des « ami·es imaginaires » durant l’enfance, qui se sont avéré·es être des alters.

Enfin, les autres troubles dissociatifs sont souvent des symptômes du trouble dissociatif de l’identité. L’amnésie dissociative est systématiquement présente, la dépersonnalisation et la déréalisation sont des symptômes très fréquents et les symptômes repris dans l’ATDS peuvent également se manifester dans le TDI (notamment le mélange de tous les symptômes dissociatifs ^^ mais aussi la transe dissociative par exemple).

Dossier “Les troubles dissociatifs dans le DSM-5”

Cet article fait partie du dossier “Les troubles dissociatifs dans le DSM-5”.

Lien vers les troubles dissociatifs :