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[YT] Comment trouver ses alters ?

Transcription:

Introduction

[K] Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo de Partielles sur la multiplicité, présentée par Epsi et Kara ! 

Aujourd’hui, on a envie de vous parler de comment découvrir son système et plus précisément, comment découvrir et apprendre à connaître ses alters. On a déjà fait des vidéos sur le mapping de système, sur pourquoi on a peur de découvrir de nouveaux alters et sur comment savoir qui est devant, mais vous avez été pas mal à exprimer des difficultés à vraiment trouver les alters et savoir qui iels sont, alors on va essayer de repréciser quelques points. 

Si vous ne savez pas vraiment encore si vous êtes multiple ou pas, on vous invite peut-être plutôt à aller voir notre playlist “Savoir si on est multiple”, c’est une série de vidéos qui répond à plein de questions qu’on se pose au début. Cette vidéo-ci est plutôt destinée aux personnes qui savent qu’elles sont multiples, même si leur légitimité leur fait encore défaut par moment, on connait bien ça [rire]. C’est pas du tout pour vous dire d’aller voir ailleurs si vous êtes encore en questionnement ! C’est vraiment juste pour signaler que s’il y a des choses un peu difficile à appréhender dans cette vidéo, c’est peut-être parce que vous avez besoin de plus de temps pour être prêt ou prête, et c’est totalement ok. 

Quelques rappels

[E] Bon, commençons par quelques rappels utiles. 

D’abord, on a envie de rappeler que les alters ont différents rythmes. Quand vous prenez conscience de votre multiplicité, et donc de votre existence consciemment, bah c’est le cas aussi pour d’autres alters. Chaque alter va prendre conscience de son existence à un rythme différent, et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles c’est si compliqué les premiers mois. Parce que  chaque alter va aussi appréhender différemment le simple fait d’exister et le fait d’exister parmi d’autres alters au sein d’un système. Il y a des alters pour qui ça va très vite, des alters qui le savaient déjà, et d’autres pour qui il va falloir des semaines, des mois, des années voire plus. 

Ensuite, un système, ça évolue tout le temps, ça bouge, ça s’adapte, et donc c’est normal que tout soit fluctuant, incertain ou flou à certains moments, ou souvent [rire]. En plus, souvent, il y a des couches, des espèces de strates d’alters et d’infos, il faut creuser, tirer sur un fil, trouver un noeud, prendre le temps de le défaire, trouver un autre fil à côté, suivre le premier fil quand il n’y a plus de noeud, se laisser respirer pour pas se faire plus de mal que de bien, et ainsi de suite. 

Pour ne rien arranger, il ne faut pas oublier qu’il y a des alters qui ne veulent pas être trouvé, ou qui ne peuvent pas, ou que d’autres alters ne veulent pas, etc… Et tout ça, sans compter ses propres blocages personnels, parce que l’environnement n’est pas assez sécure – d’ailleurs ne faites pas des fouilles dans votre système si vous n’êtes pas dans une situation assez sécuritaire s’il vous plait -, parce qu’on a peur de ce qu’on pourrait trouver, parce qu’il y a des barrières inconscientes, parce qu’on a peur d’inventer, parce qu’on sait pas qui on est la moitié du temps, etc… surtout dans la multiplicité adaptative/traumagène mais pas que. Pour ça, on vous renvoie vers notre vidéo sur le sujet. 

[K] Bref, tout ça pour dire en fait en résumé : il faut du temps. Beaucoup de temps, toujours plus de temps. Pour certaines personnes, ça va vite, on découvre des alters par lots, et tout est clair tout de suite. Mais pour beaucoup, ça prend vraiment du temps. Et c’est bien aussi de garder à l’esprit que bah, on peut jamais tout à fait être sûr. Même quand on pense avoir découvert tout et tout le monde, bah potentiellement en fait il reste un p’tit truc à trouver [rire]. C’est normal de pas être sûr à 100%, et vraiment conscientiser ça, ça peut aider à lâcher prise, qui est un autre point important à rappeler selon nous. Oui, on a envie de savoir et d’avoir des certitudes au fond, mais en fait bah, c’est ok que ça prenne du temps, c’est ok de pas vraiment savoir, c’est ok de faire des tests, de supposer et de rectifier plus tard, de toujours pas savoir ou au contraire de trouver encore des trucs même après des années.  

Tout ça fait partie du parcours avec la multiplicité. 

N’oubliez pas bien sûr de prendre soin de vous, de vous au complet hein, si c’est difficile, si ça bloque, si ça fait peur, c’est ok aussi ! Ne forcez pas les choses inutilement, laissez-vous du temps, c’est le plus important. 

Pas de méthode universelle

[E] Maintenant, passons au plus concret. 

Alors, on aimerait pouvoir vous proposer une technique infaillible pour vous aider ! On aimerait vraiment ça. Mais malheureusement, on n’en connait pas [rire]. La vérité, c’est qu’y a plein de façons de faire qui dépendent de vous, de chaque alter de votre système et de pleiiin d’autres facteurs comme votre environnement, votre conscience de votre système, d’autres alters du système, j’en passe et des meilleurs. 

Comme y a pas de méthode miracle, on va un peu changer de format de vidéo pour vous expliquer comment ça s’est passé pour nous. On s’est dit que c’était peut-être le mieux, étant donné que c’est différent pour tout le monde, de vous faire un format plutôt témoignage. Mais n’oubliez pas que c’est vraiment notre vécu, qui n’est absolument pas universel. Si vous pouvez y piocher des idées, allez-y ! Et si ça fonctionne différemment pour vous, c’est ok. Et n’hésitez pas à dire dans les commentaires si pensez à d’autres trucs pour peut-être inspirer d’autres personnes. On apprend toustes les uns et les unes des autres, alors n’hésitez pas à échanger, merci. 

Témoignage

[K] Du coup, comme souvent, vas y, commence par A.

[E] Oh! [rires] Oui, oui, non mais t’as raison. 

[K] Ben oui, je pense que c’est ce qui est le plus, avant prise de conscience, le plus parlant quoi. Enfin, A. parle pas, mais… [rires]

[E] Je sais pas si ça vous parlera mais oui, autant en parler parce que c’est des situations qui peuvent arriver. Du coup moi j’ai conscience de A. depuis début d’adolescence, un truc comme ça. Après je ne savais pas du tout que c’était une alter et je n’avais pas conscience de ce qu’était la multiplicité, tout ça, c’était pas- je n’avais pas les mots ni rien, mais j’avais conscience qu’il existait un truc. Et si je l’ai découverte, c’est parce qu’il y avait des trucs incohérents dans ma vie, mais types un peu “clichés”, il y avait des moments où je me souvenais pas de ce que j’avais fait alors que des affaires avaient bougé, des gens que je connaissais pas qui me disaient bonjour, des trucs comme ça. Et je l’ai découverte de façon un peu- enfin, je ne suis pas sûre que ça pourrait encore arriver aujourd’hui et j’explique pourquoi. Je me suis rendu compte que j’avais quelqu’un d’autre dans ma tête en me fixant dans le miroir et en me rendant compte que ce n’était pas moi qui me regardais. C’est particulier comme expérience. Et aujourd’hui, je me regarde tellement peu dans le miroir que je ne sais pas à quoi on ressemble. Du coup, je ne sais pas si ça pourrait ré-arriver maintenant de me dire “quand je me regarde dans le miroir, je reconnais personne donc c’est quelqu’un que je ne connais pas”. 

[K] Ben moi, je pense plutôt que justement, c’est ça. C’est pour ça que tu te regardes pas dans le miroir. C’est parce que tu ne veux pas savoir si c’est toi.

[E] Oui, mais je ne sais pas quand est-ce que ça a commencé. Après, j’ai été très perturbée par cette situation et du coup, je ne me suis plus jamais vraiment regardée dans les yeux dans le miroir – et encore aujourd’hui, si je le fais, ça me fait dépersonnaliser assez vite, même si j’essaye plus. Mais oui, du coup, c’est une sensation particulière de me rendre compte que dans mon reflet, c’est pas moi. Voilà. Mais c’est- enfin, je ne peux pas dire si c’était exactement A. mais je suppose. En tout cas, c’est la première alter que j’ai conscientisée, qui s’est un peu conscientisée aussi, même si en fait, c’est un peu un amas et moi aussi j’étais un peu un amas. Mais voilà, c’est la première façon que j’ai eue de découvrir quelqu’un d’autre. Mais c’était il y a 20 ans. La deuxième raison pour laquelle j’ai pris conscience de son existence, c’est le fait qu’on est vraiment très différentes. On n’a pas la même façon de penser et donc j’avais deux courants de pensée constants qui étaient le mien, en tout cas l’amas qui me ressemblait le plus, et le sien, ou en tout cas l’amas qui lui ressemblait le plus. Lama, pas l’animal hein, un tas. [rires] 

Et du coup, ces deux courants de pensée communiquaient souvent. Et aujourd’hui, je peux dire qu’en fait, c’était de la communication interne et que si j’avais eu les connaissances que j’ai aujourd’hui, j’aurais su qu’en fait c’étaient des personnes différentes, voire même j’aurais pu identifier les différents… – [rire] différentes touffes de lama – lles différents courants qu’y avait. Mais à l’époque, c’était vraiment juste très divisé parce que très différent et donc c’est vraiment la différence marquée en interne et en externe, en projection dans le miroir, qui a fait que j’ai su que c’était quelqu’un d’autre et que je l’ai identifiée comme telle. Je disais, je me disais “j’ai quelqu’un d’autre dans ma tête”. Quelque chose d’autre, une entité, ça a eu plein de mots, mais c’était quelqu’un d’autre.

[K] Et moi, au début, je pense que- en fait, je pense que si je n’avais pas – mais je l’ai déjà dit plein de fois, mais – je pense que si je n’avais pas vécu dans un environnement plus stable et sécure, j’aurais continué à être dans le déni jusqu’au bout, quoi. Et moi, je pense que ça a vraiment été des trucs venant de l’extérieur de moi qui ont pu me mettre la puce à l’oreille parce que je pense que si j’avais été seul et seul avec mes pensées, je serais juste resté dans le déni. Et c’est vraiment un environnement plus sécure et des gens qui ont dit “euh” en mettant le doigt sur des trucs qui ont amené des réflexions. Alors qu’il y en a eu plein avant ça mais je pense que oui, c’est ce double combo: il fallait avoir le temps et l’espace mental de regarder et de chercher ; et des gens un peu pertinents qui faisaient “dis, regarde une fois”. [rire] 

Mais je sais que- On est très à fond dans le MBTI, pour plein de raisons, mais on en fera peut-être un contenu un jour, il y a un article sur le blog à ce sujet. Et je sais qu’il y a quelqu’un que je connais depuis longtemps qui me disait toujours “mais t’es sûr de ton MBTI?”, “oui, je vois pourquoi tu dis ça, mais tu me sembles tellement pas cette fonction”, enfin voilà, qui me disait des trucs comme quoi je m’étais mis-typé. Et je pensais vraiment pas. Et j’avais raison [rire] mais pas entièrement. Et après, quelques années après, mais voilà, des petits exemples comme ça, j’en ai plein. Et puis après, c’est plutôt Epsi qui pouvait voir et percevoir différentes phases, modes, appelez ça comme vous voulez, mais qui étaient en fait des gens, mais qui pour moi c’était juste normal parce qu’on avait pas de discontinuité dans la mémoire et donc ça semblait juste être moi mais pas la même moi. Et c’est à force du coup donc comme je disais, ce truc de ces deux facteurs qui ont permis de me dire “non, effectivement, là, j’ai pas l’impression d’être en adéquation avec mon MBTI” [rire]

Et que Epsi dise “oui, là, on dirait plutôt tel MBTI” et “tu es plutôt comme ça dans telles circonstances” qui ont un peu été à l’origine de réflexions avant qu’il y ait de la communication. Mais je pense que s’il n’y avait pas eu cette première étape du quelqu’un m’aide à mettre le doigt dessus, juste vu que moi j’avais toujours vécu comme ça, je n’aurais pas pu dire “c’est bizarre”. Parce que même si- après, les différences sont moins marquées qu’entre A. et toi, mais même si des différences sont très marquées entre certains, ça changeait rien, c’était- nous aussi, on était le même lama. [rires] Parce que nous sommes des comiques de répétition, cette blague va rester toute la vidéo. 

[E] Ça va rester tout le long, peut-être même après. 

[K] Et du coup, voilà, moi je n’avais pas conscience que… je n’avais pas conscience qu’un lama, ça n’avait pas 12 têtes, tu vois? Pour moi, comme le ciel est bleu et l’herbe est verte, le lama ça a 12 têtes. Mais c’était faux. C’est parce qu’il a d’abord fallu me montrer que non, non, des lamas, ça avait qu’une seule tête pour que je puisse voir et que ça se révèle progressivement et puis qu’y ait de la communication et qu’y ait du “euh non en fait, moi je ne suis pas toi” “ah bon, t’es pas moi?”. Voilà, ça a été ça pour nous, les premiers. C’est par l’aide extérieure. 

[E] Oui, ça fait partie des différences, un peu- enfin on est des systèmes très différents, pour tout ce qu’on a beaucoup de points communs. On représente un peu deux panels différents de “types” de systèmes entre guillemets. Et autant oui, toi c’est par l’extérieur que tu as réussi et moi c’est par l’intérieur au départ, c’est drôle.

[K] Oui, c’est ça. Alors qu’en termes singlet-centrés de personnes qui n’auraient pas les connaissances, je suis sûr que t’étais plus visible que moi. 

[E] Oui.

[K] Mais juste ça se voyait pas alors que toi, t’as vu alors que moi pas, et le reste de l’extérieur pas. Même si, si, d’autres gens l’ont vu, comme cette pote qui m’a parlé de mon MBTI.

[E] Oui c’est ça, chez toi c’était quand même visible mais subtil, que moi, la différence était tellement- on était tellement divisés à ce moment-là que les différences étaient très marquées pour nous-même aussi. Et on avait plus la possibilité que, si les gens le remarquaient aussi évidemment, on est un système très overt je pense, mais… enfin, c’était trop drastique et on avait la possibilité de choisir à qui on se montrait, même inconsciemment je pense.

[K] Et du coup, après ce truc de quelqu’un d’extérieur m’a aidé à mettre le doigt dessus du coup, je sais pas trop dire parce que la communication a été facile et fluide rapidement. Bah parce qu’on faisait partie du même lama et donc on avait quand même plus de facilité à comprendre, enfin, tu vois, on est tous des lamas à petites bouclettes quoi. [rires]

Du coup, c’était plus facile de communiquer parce qu’on avait plus des moyens de communication ou des façons de penser qui étaient plus proches que vous. 

[E] Ouais. Du coup, je vais continuer sur comment on s’est découverts. Et donc pendant longtemps, on a pensé qu’il y avait A. et “moi” entre guillemets et on avait des- Comme on était très divisées, il y avait un peu une partition de la mémoire particulière et A. était censée avoir tous les souvenirs et moi seulement ceux où elle n’était pas devant. Mais il y a eu un moment où il s’est passé un truc et aucune de nous deux a gardé le souvenir. C’est toi qui l’a. [rire]

[K] Moi? 

[E] Oui. 

[K] Ah oui! 

[E] Tu vois? 

[K] Oui. 

[E] Et donc oui, ça m’a mis la puce à l’oreille parce que notre fonctionnement était comme ça: si je n’avais pas le souvenir, c’est que c’était elle qui était devant. Mais si elle n’avait pas le souvenir, qui est-ce qui était là? Après, c’est un peu biaisé comme raisonnement, mais dans notre fonctionnement à ce moment-là, et toujours en n’ayant pas conscience de la multiplicité ni rien, ça a mis la puce à l’oreille du est-ce qu’il n’y aurait pas quand même quelqu’un d’autre? Et… ben on a supposé que si, parce que c’était dans notre fonctionnement, mais on l’a pas- on a laissé cette idée de côté. On n’a pas cherché plus que ça parce que ce n’était pas accessible en fait, comme truc. Mais ça fait partie un peu du début, enfin c’était dans tout le moment de notre prise de conscience de la multiplicité et du coup d’autres alters. Cette alter-là, du coup, comme on a gardé de côté l’idée de son existence, après on a mis un nom dessus et on a mis un concept dessus et après elle s’est dévoilée, mais c’est vraiment juste resté une idée quelque part. Voilà. Et donc, c’est un peu les trois premiers qu’on a “connus” entre guillemets, donc moi, A. et cette alter-là. Et comme je te dis, c’était au moment plus ou moins de notre prise de conscience, enfin notre prise de conscience a eu lieu un peu après, et je dois dire que c’est un peu flou [rire] donc je vais essayer d’y réfléchir. Mais je sais que moi, ça me faisait très peur parce que A. m’avait fait peur, parce que j’avais des problèmes dans ma vie, parce que c’était un peu chaotique, n’est-ce pas, comme situation. Et donc j’avais vraiment peur, et d’avoir effectivement un trouble dissociatif de l’identité, et effectivement qu’y en ait d’autres; et de qui elles étaient sachant que A. me faisait peur. Et du coup, ben c’est A. qui est allée chercher. Et je pense que c’est un point important aussi quand on cherche à connaître ses alters: je pense qu’on n’a pas tous- on met pas tous de l’importance, consciemment ou pas, sur les mêmes choses. Par exemple: moi, je suis quelqu’un qui est plutôt gentil, plutôt tourné vers les sentiments et plutôt dans la compréhension générale et dans des trucs un peu abstraits ; et c’est pas le cas de A. du tout, elle est très concrète et elle est très à chercher des actes. Et donc je pense que si c’était moi qui avais cherché d’éventuels autres alters à ce moment-là, je ne suis pas sûre que j’aurais trouvé les mêmes, enfin je pense que si parce que c’était ceux qui étaient les plus présents, mais je ne suis pas sûre que je les aurais trouvés dans le même ordre. Parce que la façon dont elle a cherché des alters au départ, la première chose qu’elle a fait, le premier- la première piste, le premier- la première corde sur laquelle elle a tiré, c’est de faire une ligne du temps des grandes périodes de notre vie où on avait changé. 

[K] On a fait une vidéo sur le mapping. On vous la remettra en description. 

[E] Oui. Et donc elle a fait ça, elle a fait une ligne du temps des grandes périodes où on avait changé. Mais comme on est très différents, c’était peut-être plus marqué chez nous, c’est toujours un peu le même genre de truc, même si quoique, il y a quand même, je pense que ça peut parler à pas mal de systèmes, même si peut-être pas aussi drastiquement que nous mais voilà. Et du coup, je ne suis pas sûre que moi j’aurais je cherché comme ça. Mais ça a donné des pistes sur les premiers alters à trouver. Que moi, si j’avais cherché, j’aurais peut-être plus, justement, cherché à trouver des courants de pensée, trouver des façons de réfléchir ou de ressentir des trucs, que elle, elle a vraiment cherché des faits et donc des trucs concrets et donc elle a cherché ça sous forme de ligne du temps de quand est-ce qu’on avait changé. Et donc il y avait des périodes- Je sais qu’il y avait eu une période à l’adolescence, un peu après son existence où effectivement, j’avais changé, des situations où vraiment j’avais eu un comportement qui ne correspondait ni elle ni à moi, d’éventuels autres moments où on n’avait pas de souvenir ni l’une ni l’autre mais c’est difficile parce que quand tu t’en souviens pas, c’est difficile de te rendre compte que tu t’en souviens pas, sauf gros trucs, mais bref, et encore, tu vois, il faut que quelqu’un d’autre te le rappelle quoi mais comme on a vraiment fait ça très en mode introspection, c’était difficile de faire autrement. Et je sais que trigger warning mention de idées suicidaires: je sais qu’elle a par exemple noté le moment où j’ai arrêté d’en avoir, où j’ai arrêté de faire des TS. En se disant que voilà, du coup le fait de faire des TS, vu que ça s’était arrêté alors que j’étais là et qu’elle était là, c’est que c’était peut-être, ça appartenait peut-être à quelqu’un d’autre. Je sais qu’elle a noté le fait que j’avais commencé à avoir une attitude très soumise vis-à-vis des gens et vis-à-vis de la vie à partir d’un certain moment et donc elle l’a noté aussi. Et donc du coup, la première qu’on a – donc dans ce groupe-là – qui a été trouvée, c’est une little qui effectivement avait des idées d’auto-destruction++ ; et une alters sociale qui était très culpabilisée et très dans la soumission ; moi du coup parce qu’on a considéré que voilà ; une autre où on a eu des comportements un peu plus virulents vis-à-vis de personnes extérieures, des trucs ainsi, que moi j’avais toujours attribué à A. mais que A. a toujours dit que c’était pas elle et pensait que c’était moi, donc ça aussi c’était potentiellement quelqu’un d’autre. Et donc voilà, on a eu un peu ces premières-là. Et puis- Bah c’est déjà pas très très facile à gérer mais bon, c’était des idées, c’était un peu comme la première où c’est resté un peu une possibilité, bah voilà, ça a aussi été une possibilité. Mais on n’a personne qui s’est révélé alors que ce n’était pas déjà le cas. Et là où je dis que c’est important, la personne qui cherche et ce dont elle tient compte, c’est que pas très, très longtemps après, on en a trouvé une autre qui en fait me ressemble beaucoup. J’en ai déjà parlé en vidéo, c’est Fox, et son attitude n’est pas vraiment différente de la mienne.

Elle est plus vive, elle est plus… tout ce que tu veux, mais elle n’impose pas de grands changements dans notre attitude, dans notre comportement, dans notre voix, … éventuellement dans notre énergie mais à ce moment-là, voilà. Et du coup, on a mis un petit peu plus de temps à la trouver. Parce que c’est moi qui l’ai trouvée en fait. Parce que c’est moi qui me suis rendu compte dans tous ces questionnements et tout ça, que mon attitude, que mon énergie avait changé et que potentiellement, c’était quelqu’un d’autre. Voilà. Donc c’est un peu comme ça qu’on a établi un peu les 7 premiers membres découverts du système mais, malgré tout ce qu’on pouvait être divisés et tout, c’était quand même en fait très flou parce que plein de raisons je pense, mais c’était quand même vraiment très flou et c’était quand même difficile de distinguer un peu ce qui appartenait à qui. Mais en partant un peu de ces schémas qui nous semblaient intuitivement relativement corrects, on a pu un peu mieux déceler que c’était effectivement 7 alters. 

[K] Moi, j’ai vraiment l’impression que ce n’est pas un truc qui fonctionne bien pour moi parce que ce truc de… très covert en fait. Du coup, c’est moins clair. Moi, j’ai vraiment l’impression que le truc le plus fonctionnel, c’est d’attraper ce qui vient. Genre au départ, c’était, comme je disais plus tôt, venant de l’extérieur, de quelqu’un qui m’aide à mettre le doigt dessus. Mais à force, quand le schéma se dessine et que je vois le truc, à force, je peux moi aussi dire “ah ouais, ça, on dirait pas moi, etc”. Et donc en fait, c’est plutôt dans l’autre sens quoi, c’est d’abord une intuition et puis comment faire pour se rassurer et confirmer un peu l’intuition. Déjà, je pense que c’est avec la répétition que ça s’améliore et en lâchant prise sur le fait que non, il n’y a pas de certitude. C’est vraiment un problème, je pense, très fréquent au début qu’on cherche des alters, c’est ce truc de “mais est-ce que cette personne existait déjà? est-ce que je viens de l’inventer? et si c’est faux? et qu’est-ce que je fais si en fait elle existait pas et que je l’ai inventée?”. Bah déjà, même si c’est le cas, ce n’est pas grave. Et dans tous les cas vous l’aurez pas fait exprès et même si vous l’avez fait exprès, ce n’est pas plus grave. Juste, si vous le voulez pas et que vous l’avez pas fait exprès, c’est comme si vous le vouliez pas. [rire]

[E] Et c’est en fait super fréquent qu’il y ait des alters qui juste se “matérialisent” sur ce qu’on pense ou sur quelque chose de récent alors qu’en fait ils existaient déjà, tu vois? Genre ça leur donne un visage, ça leur donne un truc, mais en fait c’était déjà là, mais…

[K] Ouais, on y reviendra après je pense. Voilà et donc juste ouais, de me dire quand j’avais l’impression de pas être moi ou de me regarder de derrière, etc, un peu noter les différences et pour pouvoir essayer de faire de la communication interne, que ce soit à l’écrit ou en pensées, en fonction des possibilités, mais de dire “ok, c’est pas moi là, non, c’est pas moi, c’est qui? est-ce que quelqu’un que je connais se reconnait là dedans? non? ok, c’est que c’est quelqu’un qu’on connaît pas, ok – hey quelqu’un, est-ce que t’es quelqu’un? oui? ok”. Et voilà un peu comme ça. Par questions-réponses, un peu en mode Qui Est-Ce? quoi. Si ce n’est pas moi, si c’est pas quelqu’un que je connais, c’est que c’est quelqu’un d’autre. Et voilà. Est-ce que tu as des lunettes? Non, ok on baisse. [rires] Voilà. Et du coup, en fonction des périodes de vie, ça peut faire énormément d’arrivées en un coup et rien pendant super longtemps. Et ça peut aussi faire des gens qui passent une fois et qu’on met longtemps à revoir. Le fait de jouer au Qui Est-Ce? comme ça, c’est difficile parfois de se rattacher à quelque chose pour pouvoir après re-identifier la personne avant qu’elle revienne. Là où du coup, pour faire un peu une comparaison, même s’il n’y a pas de comparaison, mais un peu des deux trucs, toi, tu as eu 7 membres très fixes relativement vite après la prise de conscience en sachant que ce que c’était la multiplicité, que moi, j’ai eu plutôt le groupe de base qu’on était, que je vous dis qui a été découvert plutôt par des personnes extérieures, on est… 5? 5. Et après plutôt des grands groupes qui passent, qui viennent, des gens que tu vois une fois, que tu vois 3 jours de suite, que tu revois pas pendant 6 mois et des choses comme ça. Et donc là, mon conseil, c’est vraiment de noter pour garder une trace ou de demander à quelqu’un de noter pour nous aussi ce qui est vu, pour pouvoir faire des corrélations au fur et à mesure en fait. C’est ça qui fonctionne pour moi, c’est pouvoir dire “hey, j’ai eu ça comme type de pensées, ça me ressemble pas, est-ce que je t’ai déjà dit ça?” – “oui, tu m’as dit ça dans telle situation” – “ah ok”. Et donc voilà, de faire des liens comme ça, c’est vraiment ce qui marche. Et ce qui était vraiment compliqué, et ça va beaucoup mieux mais ouais, c’est ce problème du “et si c’est faux? et si j’invente?” et vraiment je pense pas en fait. Déjà comme je disais: et alors? Mais même. Quand on est mortifiés par la peur d’inventer, on ne va pas inventer en fait. [rire] Et vraiment, je comprends que ces pensées, elles sont difficiles à chasser et que c’est pour ça que je dis qu’il faut juste se renforcer en mettant les corrélations ensemble. 

[E] Oui. Je sais que du coup, c’est un peu drôle, mais j’ai fonctionné de la même façon avec vous quand vous vous êtes révélés plus ou moins, les 5 premiers et tout, j’ai un peu repassé en revue des moments de notre vie où j’ai cherché des moments où ça n’avait pas été pareil et des trucs incohérents et tout. Et ça “fittait” avec ce que vous aviez trouvé donc voilà il y a même un peu… Mais du coup, j’ai appliqué des trucs à moi sur vous. Voilà. 

[K] Voilà. Mais oui, il y a une grande part d’intuition à écouter et du coup, se renforcer sur le fait que son intuition est bonne. Et A. m’a dit… Elle est cool parce qu’elle dit des trucs qui sont un peu Captain Obvious et c’est tout aussi relou que cool. Elle m’a dit bien “plutôt que de considérer que c’est pas le cas, pourquoi tant que tu n’as pas de preuves qui indiquent le contraire, tu considères pas que c’est le cas?”. [rires]

[E] Je la reconnais bien là. 

[K] Et qu’est-ce que tu veux lui répondre à ça? C’est pas faux, tu vois?

[E] Non, elle a raison, qu’est-ce qu’il y a de grave à se dire que c’est le cas? C’est quoi le problème? 

[K] Oui, c’est ça.

[E] Je vois, je la connais assez pour comprendre un peu son raisonnement. 

[K] Et c’est vrai, tu vois, ça fait de mal à personne, ça ne mange pas de pain, ça coûte rien, ça… Enfin, ça rien en fait. Oui, ça n’impacte rien. Et du coup voilà. Et du coup, ben c’est un peu… oui, c’est un peu à ça que je pense quand je me dis “han je suis pas sûr”, je me dis “oui, et alors?”. Bon, et parfois ça ne suffit pas, je me dis “non, mais c’est pas vrai”, je pleure et tout. Mais dans l’absolu, “et alors?”. Voilà. Désespérant comme phrase, ça a l’air si simple. Je suis d’accord… C’est faux. 

[E] Ah non mais le traitement du “et alors?”, ça va, je connais. [rire]

[K] Un autre truc qui est possible, c’est de demander à quelqu’un d’aller chercher des gens en interne. Et plus votre inner est développé et accessible, plus c’est facile, C’est plus facile d’aller chercher quelqu’un que vous voyez et de lui prendre la main et dire “viens, tu veux venir?”, que si vous voyez rien ou que vous savez pas y aller.

[E] Et, je pense que c’est difficile à expliquer, mais on parle souvent de l’importance d’un peu connaître les différences avec tout le monde et tout ça, pour pouvoir déterminer un peu qui est là, qui aime quoi, qui réagit comment, pour s’éviter des problèmes et pour mieux se comprendre et pour mieux se faire confiance. Et je pense qu’un truc qui est compliqué, c’est d’apprendre à se connaître soi aussi parce que- Enfin, je sais que moi, de nouveau, c’était un truc plus facile- enfin, j’identifiais assez bien A. parce qu’elle était très différente, j’arrivais petit à petit à identifier vraiment de plus en plus, notamment la little, l’alter un peu plus difficile, l’alter- la troisième disons, celle qui avait gardé le souvenir que ni A. ni moi n’avons, elle parle pas et elle est peu présente donc- enfin, elle est omniprésente, mais elle fronte pas ni rien donc c’était plus compliqué mais je pouvais identifier- c’est un peu notre mode autopilote donc je pouvais un peu identifier son fonctionnement qui est très autopilote et anti-conflits, c’est tout. Mais je sais que ce qui a été un peu difficile, c’est entre nous trois restantes, de s’identifier vraiment en tant que qui on est, parce qu’on a vraiment, sur un fonctionnement du quotidien de ce moment-là, on était très similaires en étant très différentes, mais en étant quand même très similaires parce qu’il y avait rien de très marquant. Et ben oui, je sais que ça a été difficile de- Enfin, j’ai pu différencier Fox parce qu’elle avait quand même un niveau d’énergie plus haut et comme à ce moment-là, j’étais sous médocs et tout ça, c’était “visible”, ça l’était pas- enfin je pense vraiment que le médoc a changé des trucs et donc ça fait que. Mais entre Enochi – l’autre alter – et moi, ça a été plus compliqué. Et je sais que je nous ai confondues. Ça fait partie vraiment un peu l’histoire de ma prise de conscience qui est que je m’étais pas rendu compte qu’en fait, c’était elle qui avait fronté ces dernières années et que là où moi, j’avais l’impression dans tout mon rejet etc, du “on m’a volé ma vie, on m’a volé ma vie”, en fait, je vivais plus depuis déjà quelques années et c’était sa vie à elle. 

[K] Je me souviens pas exactement de ce qu’on dit dans cette vidéo mais je pense qu’on aborde ça dans la vidéo sur le rôle d’hôte, c’est dans la playlist sur les rôles.

[E] Et voilà. Et on l’a identifiée parce qu’elle avait tendance à beaucoup culpabiliser, beaucoup se soumettre dans les relations, enfin j’étais dans une relation difficile et tout, ce qui n’était pas mon cas. Donc on a réussi à mettre le doigt dessus. Mais je pense que si- je ne sais pas si, si on n’avait pas été dans cette relation et dans cette situation qui nous convenait vraiment pas, dans cet environnement pas sain pour nous, si on aurait pu l’identifier aussi facilement. Un peu comme Fox, qu’on a trouvée un tout petit peu plus tard parce qu’elle me ressemble trop, tu vois? Mais oui, je pense que c’est bien de voir les différences avec les alters, c’est bien de trouver ces détails, là, pour savoir qui est qui un peu et tout, mais je pense qu’apprendre à se connaître soi-même, et ce n’est pas évident, c’est important aussi. 

Résumé

[K] Oui, à fond. Et c’est facile à négliger, quoi. Je suis d’accord. Du coup, qu’est-ce qu’on a dit? Il y a un peu les premiers, ceux qui arrivent comme ça, on sait pas trop, c’est différent pour tout le monde. T’as les alters qu’un alter va chercher. T’as les alters que tu trouves en faisant du mindmap, donc en faisant des lignes du temps, en essayant de- T’as les alters qui découlent d’une intuition du “j’ai l’impression qu’y a quelqu’un nouveau, j’ai l’impression que c’est pas moi”, de faut faire confiance à son intuition et essayer de corréler les trucs. 

Et puis, t’en as brièvement parlé mais je pense qu’on peut développer. T’as les alters qui sont là, qui viennent d’un amas mais qui n’ont pas de forme, et qui vont avoir une forme, soit à cause d’une situation qui vont faire écho à ce qu’ils sont ou à ce qui les touche, ou des trucs comme ça ; ou ça peut aussi être des alters qui n’avaient pas de forme et qui vont prendre une forme fictive par exemple. Je ne pense pas que tous les alters fictifs sont des alters qui n’avaient pas de forme et qui en ont acquis une plus tard, mais c’est une possibilité. Je sais par exemple que moi, ça m’est arrivé de regarder une série et de faire un introject d’un personnage mais ce n’est pas un nouvel alter, c’est un alter qui s’est reconnu dans le personnage et qui, du coup, a pris cette forme. Et là aussi, c’est compliqué un peu pour la légitimité et tout mais c’est exactement le même truc que je disais sur le fait de se faire confiance et de corréler. En fait, les sentiments qui ont fait écho au personnage qui a été introjecté, ils sont déjà là, juste, ils n’avaient pas la forme. Et même si c’est quelqu’un de nouveau, c’est toujours la même chose, c’est pareil et ça arrive. 

[E] Ouais c’est ça, c’est bien de garder une trace des trucs et de garder, garder les possibilités ouvertes en fait. 

[K] C’est ça. 

[E] Je pense que ‘fin voilà, nous, on avait conscience d’être 7 et on pensait qu’on était que 7 parce qu’il n’y avait pas de raison qu’il y en ait d’autres [rires]. 

[K] Ça aussi, je pense, c’est un truc, oui, qu’il faut garder les possibilités ouvertes, même si on se dit : non, là, le chiffre me plaît. 

[E] Oui c’est ça 

[K] Parce que  ça va juste retarder leur prise de conscience, mais pas le fait qu’iels sont déjà là. 

[E] C’est ça. Et t’as un peu des  trucs, tu vois, ça fait partie des idées reçues. Genre chez les femmes, il y en a 15 et en moyenne rt chez les hommes, il y en moyenne 8, tu vois, et c’est complètement  faux en fait, je comprends pas d’où ils sortent ces trucs. Mais voilà, en fait il n’y a pas de moyenne, il n’y a pas de moyenne, faut arrêter, il n’y en a pas, ça va de 2 à l’infini et c’est tout. Mais après, t’as quand même tous ces trucs de bha quand tu commences petit à petit, justement à mieux te connaître, toi, à ce que chaque alters se connaissent mieux aussi. Ben tu peux voir aussi des trucs incohérents. Je vais reprendre l’exemple du coup de l’alter qui a été découverte juste après, qui est River, de la vidéo juste avant. La première fois, la toute première fois qu’elle est venue, vraiment, je garde son souvenir du fait qu’elle n’a pas reconnu où elle était, tu vois et vraiment je vois ces secondes de battement qui semblent durer vraiment trop longtemps où juste elle ne sait pas où elle est quoi, elle flippe pas  mais elle ne sait pas où  elle est.  Alors qu’il n’y a pas de raison. Mais du coup voilà, ça c’est une incohérence marquée et que j’ai gardé en mémoire et donc que j’ai aussi gardé dans un coin de ma tête. Même si c’est en fait quelques mois après qu’on a découvert qui elle était mais il y a des incohérences plus subtiles quoi. 

[K]  Sur les affinités par exemple, moi, je sais que quand j’ai des grosses divergences dans mes affinités envers mes proches, je me dis “mais pourquoi” et je le garde en possibilité genre “hey est-ce qu’il y a quelqu’un qui aime pas trop Bidule?” 

[E]  Ouais 

[K]  Mais j’en sais rien et j’ai pas plus d’infos donc je me dis, je me dis rien de plus que ce que j’en sais, à savoir à tel moment alors qu’il n’y avait pas de raison et qu’il s’était rien passé, j’avais un mauvais feeling avec Bidule et donc c’est pas moi, c’est personnes que je connais donc.. Mais si ça tombe, je saurai pas, j’en saurai pas plus avant des mois et peut-être même plus encore. 

[E] Ouais c’est ça 

[K]  Et un peu, j’ai l’impression, la dernière catégorie, c’est une double catégorie. Enfin “la dernière”, c’est toujours x + 1, c’est juste pour dire de faire des catégories, pour structurer un peu. C’est les alters qui se débloquent en récupérant des souvenirs. Et donc pour x raisons, vous récupérez un souvenir, parce qu’on vous l’a raconté, parce que vous avez eu un flashback, nanana.  Et là, ça peut débloquer les gens qui sont liés à ce souvenir. Et donc là, je pense qu’il n’y a rien à faire parce que ce qui a été fait, il est sur la récupération du souvenir et c’est sur  travailler la récupération du souvenir et la gestion et guérison des traumas qui peut amener des alters. Mais sur le comment retrouver ces alters-là, il n’y a pas vraiment de tips. Et puis il y a les alters débloqués par la résolution de quelque chose. Genre tu peux passer à la strate suivante, genre niveau débloqué. Voilà. Et là bha, c’est un peu pareil. Re toutes les étapes. Je pense qu’il faut garder et l’esprit ouvert sur le fait que tout bouge tout le temps et qu’il peut constamment y avoir des nouvelles personnes et découvertes et nouvelles tout court, mais aussi que tout n’est pas accessible dès le départ et que donc avoir bougé une petite case dans le casse-tête peut faire qu’il faut refaire toutes les étapes précédentes pour voir quelles nouvelles choses ont bougé. Refaire une ligne du temps, même si on a l’impression qu’on a complété une période et qu’il n’y a pas de trou, ben si ça tombe si, juste vous pouviez pas voir qu’il y avait un trou.

[E] Ouais, à fond. 

Conclusion

[K]  Et je pense aussi que tout ça, c’est un truc en plein d’étapes et en plein de phases. Et accepter que quelqu’un ne soit pas défini, c’est une étape qui est ok, et qui peut avoir son importance, et qui peut durer. Ne pas savoir comment s’appelle quelqu’un ou pourquoi il existe ou des trucs comme ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas communiquer, qu’on ne peut pas déjà sympathiser, faire des choses ensemble, avoir même un prénom provisoire et toujours avoir la possibilité de rechanger de prénom ou toutes ces choses. Rien n’est obligé d’être taillé dans le marbre en fait. Et donc, si vous avez une intuition de quelqu’un qui est passé et que vous le comptabiliser dans vos membres de systèmes, même si vous n’avez pas plus d’infos que “Machin est passé tel jour telle heure et il pensait ce genre de trucs”, ben c’est ok et c’est comme ça que ça va se débloquer et avancer. Et peut-être que ça va mettre longtemps parce que juste il y a quelque chose qui bloque, parce que la personne n’est pas prête, parce qu’elle a pas envie, parce que 1000 et une choses qui peuvent échapper au contrôle et à même la pensée, quoi.

[E] Je sais qu’un truc, moi qui est arrivé souvent, mais malheureusement je pense que ce n’est pas faisable pour tous les systèmes parce qu’il y a des systèmes qui switchent pas, c’est le fait de fronter. Je sais que ben voilà, on a aussi des alters où on est pas trop sûrs, on les connaît pas très bien, on les a vus une fois et puis plus, ‘fin voilà, mais c’est arrivé qu’il y ait des alters qui semblaient avoir une attitude de derrière, ou en tout cas dans ce qu’on identifiait dans leur comportement quand ils influençaient ou des trucs comme ça, mais qui, en frontant, n’étaient pas tout à fait les mêmes. Déjà, je pense qu’il peut y avoir une différence, et c’est logique parce que c’est pas la même chose de fronter et d’être derrière, ça c’est, voilà. Et je pense que ce n’est pas toujours le cas mais je sais que moi, j’ai des trucs comme je peux avoir des pensées envahissantes, beaucoup, et à force de découvrir des alters, petit à petit, j’en ai moins parce que je pense qu’il y en a qui appartenaient à des alters qui depuis ont fronté,  ont pris conscience de leur existence et vont un peu mieux et donc en ont moins. Et je ne dis pas que toutes mes pensées envahissantes appartiennent forcément à quelqu’un, mais je pense qu’il y a un peu une part de ça aussi. Et donc le fait de fronter aide en fait, aide à structurer, à respirer, c’est voir la lumière du jour un peu en fait, par ses yeux.

[K] Ouais c’est ça. Et être plus clair sur qui on est et tout ça quoi. 

[E]  Oui, et je pense qu’il faut vraiment pas désespérer du temps que ça prend. 

[K] Un truc que j’ai envie de rajouter, c’est que c’est ok de prendre son temps et c’est ok de pas se sentir prêt-es et je pense que ça peut être intéressant de le verbaliser pour être le plus clair possible. De dire “peut-être qu’il y a d’autres gens qu’on n’a pas encore découverts, peut-être que vous essayez de communiquer et que vous vous sentez pas entendus parce que je sais pas comment vous écouter ou parce que ma vie est compliquée, parce que j’ai pas le temps de vous écouter et j’en suis désolé mais là, je ne suis pas capable de gérer et je ne peux pas aller plus vite que la musique donc je vous respecte et je fais de mon mieux mais là je peux pas”. Ou pareil, de dire, dans l’autre sens “je sais que t’as pas envie de te révéler, mais là tu m’influence et c’est un peu relou et vraiment, je préfèrerais qu’on discute  pour pouvoir trouver des adaptations parce que là t’es juste en sous-marin depuis des jours et je suis fatigué”. Et voilà. De ne pas hésiter à formuler ces possibilités et ces contraintes et des trucs comme ça. 

[E] Oui. Moi ce que j’ai envie de dire, c’est que comme on le disait dans la vidéo du coup, il n’y a pas de technique miracle parce que ça dépend vraiment de chaque situation, de chaque alter, mais je pense que, comme on l’a dit, ce qui est le mieux en fait, c’est juste de rester ouverts, et à la possibilité que ce soit vrai, et à la possibilité qu’on ne sache jamais vraiment et que c’est pas grave. Et que ça prend du temps.

[K] Oui. Et que non, il n’y a pas de nombre minimum et maximum. Et non, c’est pas trop. Et oui, c’est possible que les alters arrivent par pack de 10 et puis plus pendant des mois. Ou tout seul. Ou partent et reviennent ou reviennent jamais. Ou aient été super présents à un moment de la vie et puis plus du tout. C’est instable et en évolution perpétuelle et c’est normal et c’est comme ça pour tout le monde. Et je sais que ce n’est pas toujours visible. C’est absolument pas visible dans la pop culture, mais je sais aussi pas toujours visible dans ce qui est montré dans les représentations parce que c’est difficile de montrer l’impalpable et donc c’est pour ça que ça semble plus clair chez tout le monde que chez soi. Je pense pas que ça l’est. Juste, on ne peut pas décrire l’impalpable et donc personne ne le décrit parce que c’est indescriptible, parce que c’est compliqué de dire “j’ai l’intuition que… mais je ne sais pas”. Et c’est normal, moi aussi je parle plus aisément de mes certitudes que de mes incertitudes. Mais non, non, c’est normal d’être flou, c’est normal de confondre, c’est normal de ne pas savoir qui est là. C’est normal d’avoir l’impression d’avoir été Jean Mich Muche et que Jean Mich Much, vous savez pas s’il existe. Tout ça est commun et je sais que c’est dur de lâcher prise, vraiment, mais c’est le cas. Voilà. 

Eh bien merci beaucoup d’être restés jusqu’ici! On se dit à dimanche dans 15 jours à 18h sur YouTube, le reste du temps sur les réseaux sociaux.

Et s’il y a des trucs qu’on a abordés de près ou de loin, que vous voulez qu’on développe, dites-le. Comme par exemple, on n’a pas défini ce qu’est overt et covert, désolé. Salut! Et à bientôt!

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