Qui n’a jamais rêvé de pouvoir mieux comprendre les autres ? Ou, dans le cadre du trouble dissociatif de l’identité, de mieux comprendre ses alters ? Eh bien c’est en partie possible ! Oui, oui, vous avez bien lu. Le MBTI, ou Myers Briggs Type Indicator, est un outil permettant de comprendre les fonctions cognitives. Késako ? Je vous explique tout ça dans cet article !

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir mieux comprendre les autres ? Ou, dans le cadre du trouble dissociatif de l’identité, de mieux comprendre ses alters ? Eh bien c’est en partie possible ! Oui, oui, vous avez bien lu. Le MBTI, ou Myers Briggs Type Indicator, est un outil permettant de comprendre les fonctions cognitives. Késako ? Je vous explique tout ça dans cet article !

Disclaimer: cet article est vieux et mériterait un petit coup de jeune, notamment pour parler des dérives et discriminations liées au MBTI (discriminations à l’embauche, etc). On l’utilise uniquement comme un outil personnel pour structurer nos réflexions et mettre des mots sur des ressentis/façons de fonctionner, pas comme une vérité absolue. Le MBTI ne devrait pas être utilisé autrement selon nous.

Vous avez peut-être déjà fait un test de personnalité qui vous sort une suite de quatre lettres et une brève description de votre fonctionnement. Vous avez peut-être même demandé à vos alters de le faire et surprise (motherfucker), iels n’avaient pas les mêmes lettres que vous ! (OMG comment est-ce possible ? ^^)
Si c’est le cas, vous avez déjà entendu parler du MBTI. Et si c’est pas le cas, pas d’inquiétude, je vais tout réexpliquer depuis le début pour que ce soit clair pour everyone. Cet outil est vraiment utile pour mieux comprendre et appréhender son propre fonctionnement et celui des autres membres de son système quand on est une personne multiple.

Avant de commencer, si vous connaissez un peu le MBTI mais que vous ne connaissez pas les fonctions cognitives, je vous demande de mettre de côté tout ce que vous savez déjà. Pourquoi ? Parce que je vais vous l’expliquer d’une façon qui me semble plus efficace et qui évite les erreurs 🙂

Des lettres et des charges = des fonctions

Allez, ça va être un peu théorique, mais vous allez gérer, respirez ! 😀
Dans le MBTI, il y a quatre lettres essentielles qui permettent de déterminer les fonctions cognitives de quelqu’un·e. Les voici :

  • T (pensée, ou Thinking en anglais) : représente le raisonnement, ce qui a du sens ou pas.
  • F (sentiment, ou Feeling en anglais) : représente la valorisation, ce qui est aimé ou pas.
  • N (iNtuition) : représente l’imagination, l’abstrait, les connexions.
  • S (Sensation) : représente les informations, le concret, le monde physique.

Ces lettres désignent quatre axes sur lesquels chacun·e se trouve (chaque personne et chaque alter d’ailleurs, puisque les alters sont comme des personnes). Les lettres T et F expriment la façon de prendre des décisions tandis que N et S disent notre façon de récolter des informations. Autant vous le dire maintenant, T et F ainsi que N et S sont opposées et complémentaires.
Chacun·e a chaque lettre en ellui, avec une plus ou moins grande importance et influence, et son opposée relative. Exemple : quelqu’un·e qui a « T à 70% » aura « F à 30% », quelqu’un·e qui a « N à 90% » aura « S à 10% ». J’y reviendrai, on fera pas de maths, promis !

Gardez ces quatre lettres dans un coin de la tête et passons maintenant aux charges. Il y en a deux :

  • La charge e : extravertie, c’est-à-dire « vers l’extérieur ».
  • La charge i : introvertie, c’est-à-dire, vous avez deviné, « vers l’intérieur ».

C’est tout simple oui, oui ^^

En combinant les lettres et les charges, on obtient 8 fonctions : Te, Ti, Fe, Fi, Ne, Ni, Se et Si. Et si vous avez bien suivi, ça donne en français : pensée extravertie, pensée introvertie, sentiment extraverti, etc… jusqu’à sensation introvertie.
De la même façon que tout à l’heure, les fonctions sont opposées et complémentaires. Donc exemple : Te est indissociable de Fi, Ni de Se, etc… Et pareil, nous avons toustes les 8 fonctions en nous, dans une proportion plus ou moins grande. Je préciserai ça par la suite.

Vous avez tout compris ? Parfait, la suite !
(Si pas, envoiez-nous un message, on vous répond avec plaisir !)

Quel est votre type?

Les fonctions de décision et les fonctions d’observation

Je récapitule au cas où : T et F sont les deux axes de décision. T = prendre des décisions par raisons (ça a du sens/ça n’a pas de sens), tandis que F = prendre des décisions par valeurs (aimer/ne pas aimer).
Les charges indiquent dans quelle direction (vers l’extérieur ou vers l’intérieur) vont ces axes. Dans les fonctions de décisions, il y a donc deux aspects importants : l’identité personnelle (« qui je suis », Ti et Fi) et autrui (« validation par les autres », Te et Fe). Et c’est logique, pour prendre une décision, on se demande ce qu’on aime, pourquoi on le fait, pour qui on le fait, est-ce que les autres vont comprendre, aimer, etc…
Cela nous donne les quatre fonctions de décision :

  • Te (pensée extravertie) : prendre des décisions en se basant sur les raisons extérieures, « il faut que ça ait du sens pour chacun·e/la majorité/autrui ».
  • Ti (pensée introvertie) : prendre des décisions en se basant sur les raisons intérieures, « il faut que ça ait du sens pour moi ».
  • Fe (sentiment extraverti) : prendre des décisions en se basant sur les valeurs extérieures, « il faut que chacun·e/la majorité/autrui aime ».
  • Fi (sentiment introverti) : prendre des décisions en se basant sur les valeurs intérieures, « il faut que j’aime ».

Et comme chacun·e a ces fonctions en plus ou moins grande proportion, chacun·e va prendre ses décisions différemment. Donc, une personne (ou un·e alter) qui a une grande proposition de Ti prendra ses décisions en tenant d’abord compte de ses propres raisons, tandis qu’une personne avec une grande proportion de Fe prendra ses décisions en tenant plutôt compte de ce que les autres aiment ou n’aiment pas.

Cela fonctionne un peu de la même façon pour les deux axes d’observation. N = observer les informations abstraites (faire des connexions entre les idées), S = observer les informations concrètes (s’informer par le monde physique et la réalité tangible).
Les charges nous indiquent également la direction de ces axes. Les deux aspects importants des fonctions d’observation sont : amasser (« récolter plus d’informations », Ne et Se) et organiser (« structurer les informations », Ni et Si). Là aussi, c’est logique, on aime récupérer des infos, des faits, des idées, des notions, etc… et on a besoin de classer tout ça et de faire des liens pour s’en servir.
Voici donc les quatre fonctions d’observation :

  • Ne (intuition extravertie) : amasse les idées et les notions, veut en récolter toujours plus (plutôt du genre « tout ce que ça pourrait être »).
  • Ni (intuition introvertie) : structure les idées et les notions, n’a pas besoin d’aller plus loin si la structure est possible (plutôt du genre « ça sera »).
  • Se (sensation extravertie) : amasse les faits concrets, veut en récolter toujours plus (plutôt du genre « c’est ça ici et maintenant »).
  • Si (sensation introvertie) : structure les faits concrets, n’a pas besoin d’aller plus loin si la structure est possible (plutôt du genre « ça a été »).

À nouveau, comme chacun·e a ces fonctions en plus ou moins grande proportion, chacun.e va observer le monde de façon différente. Une personne (ou un·e alter) avec une grande proportion de Se va aimer avoir le plus d’informations concrètes possibles (ou de sensations physiques, ça marche aussi ^^) sans forcément les structurer ensuite, tandis qu’une personne avec une grande proportion de Ni va imaginer des scénarios très structurés (« ça va se passer comme ça ») sans avoir spécialement récolté beaucoup d’informations avant.

Les fonctions permettent de trouver son type MBTI (voir plus bas), qui se placent sur différents axes comme le physique, le mental et l’émotionnel

Développement et répartition des fonctions

On a toustes les 8 fonctions en nous mais elles ne se développent pas de la même façon chez chacun·e. Durant l’enfance, chacun·e va développer sa première fonction, tandis que la deuxième se développera avec l’adolescence, la troisième en devenant adulte, la quatrième en prenant de l’âge, etc… Il s’agit surtout d’une notion de maturité (surtout quand on parle des alters, qui ont des âges différents voire changeants) et toi-même tu sais qu’on est pas toustes matures au même âge ^^
D’ailleurs, il y a des personnes qui ne développent jamais leur troisième ou quatrième fonction, alors ne parlons même pas des suivantes…

D’ailleurs, on ne parle généralement que des quatre premières fonctions de quelqu’un·e, parce que les suivantes ne sont souvent pas ou très peu développées (on les appelle d’ailleurs les shadow functions, parce qu’elles sont cachées dans l’ombre, touça).
Les quatre premières fonctions de quelq’un·e sont nommées le stack de fonctions, chaque combinaison (stack) donne un type MBTI. Et chaque personne (ou chaque alter, toujours hein) aura des ressemblances et des tendances à se comporter de façon similaire aux autres personnes du même type MBTI qu’ellui.
Le stack se présente sous la forme suivante : Fonction 1 (dominante) – Fonction 2 (auxiliaire) – Fonction 3 (tertiaire) – Fonction 4 (inférieure).

Pour trouver le stack de quelqu’un·e, il faut commencer par déterminer sa première fonction, c’est-à-dire sa fonction dominante. Il s’agit de la fonction la plus utilisée par la personne, c’est la plus « normale pour elle » parce que c’est celle qui s’est développée en premier. Il peut s’agir de n’importe laquelle des 8 fonctions que j’ai décrites ci-dessus. Est-ce que c’est quelqu’un·e qui aime amasser des faits ou des sensations (à la limite de façon excessive) ? C’est un·e Se dominant·e. Est-ce que c’est quelqu’un·e qui décidera toujours sur base de ce qu’iel aime (sans s’expliquer, sans tenir compte des autres ou des faits) ? C’est un·e Fi dominant·e. Etc…

Évidemment, ce n’est pas facile à décrypter au premier coup d’oeil, et c’est encore plus difficile de trouver soi-même son stack, mais globalement, c’est comme ça que ça marche.

En trouvant la fonction 1, on trouve naturellement la fonction 4. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit tout simplement de sa fonction opposée. Souvenez-vous, T est opposé et complémentaire à F, idem pour N et S, et elles sont également opposées par leur charge. La fonction inférieure est toujours l’opposée de la fonction dominante. Donc, quelqu’un·e dont la fonction dominante est Te aura Fi comme fonction inférieure. Quelqu’un·e avec Si comme dominante aura Ne comme inférieure. Et ainsi de suite.

D’ailleurs, la fonction dominante est souvent utilisée de façon excessive, car sa balance (la fonction inférieure), opposée mais surtout complémentaire, est plus petite et développée tardivement.

Ouf ! Plus que les fonctions 2 et 3 à trouver ! ^^
En théorie :

  • Si la fonction dominante est une fonction de décision extravertie (Te ou Fe), la fonction auxiliaire (fonction 2) sera une fonction d’observation introvertie (Ni ou Si).
  • Si la dominante est une fonction de décision introvertie (Ti ou Fi), l’auxiliaire sera une fonction d’observation extravertie (Ne ou Se).
  • Si la dominante est une fonction d’observation extravertie (Ne ou Se), l’auxiliaire sera une fonction de décision introvertie (Ti ou Fi).
  • Et si la dominante est une fonction d’observation introvertie (Ni ou Si), l’auxiliaire sera une fonction de décision extravertie (Te ou Fe).

Et pour déterminer la fonction 3, c’est-à-dire la fonction tertiaire, il suffit de prendre l’opposé de la fonction auxiliaire. Donc si l’auxiliaire est Ne, la tertiaire est Si. Si l’auxiliaire est Fi, la tertiaire est Te. Etc…
(Contrairement à la fonction dominante mal balancée par la fonction inférieure, les fonctions auxiliaire et tertiaire sont généralement plus équilibrées dans leur utilisation.)

Voilà, c’est comme ça qu’on détermine le stack de fonctions de quelqu’un·e. Ok je vous l’accorde, ça demande de la pratique pour ne pas se tromper ! Mais en connaissant bien les fonctions cognitives et avec un peu de patience, ça devient plus facile, j’vous jure.

Il y a 16 combinaisons possibles (NeFiTeSi, FiSeNiTe, etc…), ce qui donne les 16 types du MBTI classique.
(Et si vous vous demandez comment se classent les shadow functions, il suffit de reprendre le même ordre et d’inverser les charges. Donc NeFiTeSi aura pour shadow NiFeTiSe. Au cas où ça vous intéresse ^^)

Trouver le type MBTI grâce aux fonctions

Quand on parle des types du MBTI, on parle généralement d’une suite de lettres comme ENTJ, ISFP, etc… Si vous vous êtes déjà intéressé·e au sujet, vous devez vous demander comment retrouver ces lettres avec les fonctions. En tapant votre stack de fonctions dans votre ami Google, vous trouverez facilement votre type. Sinon, vous pouvez aussi le déduire, c’est tout facile, je vous explique :

  • Si la fonction dominante est de charge e, la première lettre du type MBTI est E. Si la dominante est de charge i, la première lettre du type est I.
  • La seconde lettre du type est la fonction d’observation qui arrive en premier dans le stack : N ou S.
  • La troisième lettre du type est la fonction de décision qui arrive en premier dans le stack : T ou F.
  • Et pour la dernière lettre, il faut regarder la fonction de décision qui arrive en premier dans le stack. Si elle est de charge e, la dernière lettre du type MBTI est J, si elle est de charge i, c’est P.

Exemple, prenons une personne dont le stack de fonctions est NeTiFeSi. La dominante (Ne) est de charge e, donc la première lettre du type est E. La fonction d’observation qui arrive en premier est Ne, donc la seconde lettre du type est N. La fonction de décision qui arrive en premier est Ti, donc la troisième lettre est T. Et enfin, la fonction de décision qui arrive en premier (Ti) est de charge i, donc la dernière lettre est P. Donc, une personne dont le stack est NeTiFeSi sera de type ENTP.

Autre exemple, stack de fonctions FeNiSeTi. Dominante charge e = première lettre E. Première fonction d’observation Ni = deuxième lettre N. Première fonction de décisions Fe = troisième lettre F. Première fonction de décision (Fe) de charge e = quatrième lettre J. FeNiSeTI = ENFJ.

Ok j’ai tout compris ! Et maintenant j’en fais quoi ?

Comme je l’ai dit au début de l’article, le MBTI (et surtout les fonctions cognitives) est très utile pour se comprendre et comprendre les autres, ainsi que ses alters. Car chaque alter peut avoir son propre type MBTI et donc son fonctionnement qui peut être très différent de celui des autres.

Imaginez ça : vous êtes hôte et votre fonction dominante c’est Fe, donc vous aimez que ce que vous faites plaise aux personnes qui vous entourent, mais votre protecteur·ice a Ti pour fonction dominante et donc prend ses décisions sur base de ses raisons personnelles, en se fichant de ce que pensent les autres.
Vous vous dites peut-être « quel·le foutu·e égoïste de protecteur·ice qui n’en fait qu’à sa tête ! » Eh bien, avec le MBTI, vous pouvez comprendre pourquoi iel agit comme ça : parce que c’est son fonctionnement de base ! Et si vous voulez qu’iel fasse quelque chose qui vous convient mieux, vous savez qu’il faut que vous lui donniez des explications et des raisons, parce qu’iel vit dans un monde de décisions sur base de raisons. De la même façon, iel saura que, comme vous aimez que vos décisions plaisent, iel devra vous rassurer sur le fait que ce qu’iel aimerait que vous fassiez fera plaisir aux personnes qui vous entourent.

Autre exemple utile, vous pouvez envisager qu’un·e little n’a potentiellement développé que sa première fonction, c’est normal qu’iel soit un peu « déséquilibré·e » dans ses observations et/ou ses décisions. Pareil pour les alters ado, qui n’ont peut-être que deux fonctions développées, sans parler des alters dont l’âge fluctue et qui peuvent donc perdre leur équilibre en cours de route. C’est plus facile de concilier ou de se faire comprendre quand on sait quelle langue l’autre parle, non ?

Et ainsi, fini les chamailleries ! Bon ok, je vise un peu un monde utopiste en disant ça, mais je pense sincèrement qu’en comprenant mieux son fonctionnement et celui de ses alters, on peut mieux communiquer et agir ensemble en se respectant mutuellement. Et quand on a un trouble dissociatif de l’identité, la bonne communication et compréhension entre les identités est réellement essentielle.

Petites aides en plus

Pour vous aider à définir votre type et celui de vos alters, Kara (Pomme) a regroupé (spécialement pour toi, oui oui !) des vidéos simples et utiles qui parlent des fonctions cognitives du MBTI. Vous trouverez sa playlist sur la chaîne YouTube de Partielles.

Vos alters et vous pouvez aussi passer chacun·e un test gratuit sur un site tel que celui-ci. Ça ne donnera pas forcément un résultat concret directement, mais ça vous donnera une idée de vos tendances et de celles de vos alters. Et comme maintenant vous connaissez les fonctions cognitives, vous pourrez trouver votre type 😉