Communiquer en écrivant

Quand vous écrivez, tapez au clavier ou dessinez, vous utilisez ce que l’on appelle la “mémoire musculaire”. Vous vous souvenez de ce qu’il faut faire de façon automatique. Ainsi, vous contournez votre esprit critique et votre pensée (on parle ici de la capacité à écrire, pas des mots que vous écrivez, auxquels vous devez nécessairement penser). La mémoire musculaire est connectée à votre subconscient, et votre subconscient est connecté à vous et à toustes les autres alters. Ainsi, lorsque vous écrivez ou tapez au clavier, vous puisez dans votre mémoire musculaire, donc dans votre subconscient, ce qui rend plus facile de vous connecter à des parties plus profondes de vous-mêmes.

Communiquer de manière civilisée

Personnellement, je trouve que les conversations écrites sont les plus civilisées, car toustes les participant·e·s peuvent réfléchir avant d’écrire. Au contraire, les conversations intérieures “sonores” peuvent être mouvementées et parfois très lentes ou alors bien trop rapides. De plus, vous pouvez relire la conversation plus tard, ce qui n’est pas une mauvaise idée lorsque l’on a de l’amnésie. Cela permet aussi de rappeler plus facilement à un alter que la conversation a bien eu lieu. Et souvenez-vous, même si vous ne ressentez pas le besoin d’écrire ou de dessiner, peut-être que d’autres le ressentent.

Vous écrire des lettres comme si vous étiez des correspondant·e·s et apprendre à vous connaître les un·e·s les autres sur le papier sera source de confiance entre les alters. Cela vous aidera à éliminer les barrières amnésiques et vous apportera une meilleure communication et potentiellement de la co-conscience.

Communication et bullet journal

Description image : photographie de trois journaux de type “bullet journal” alignés et superposés. Le texte “power to the systems » (pouvoir aux systèmes) apparaît dans un encadré noir en haut à gauche et dans un cercle blanc sur le journal le plus à droite de l’image.

Nous utilisons trois cahiers pour communiquer. À gauche de l’image, on aperçoit celui de 2018, au milieu celui de 2017. Il reste beaucoup de pages blanches, donc nous les utilisons comme brouillon ou pour écrire des poésies. Nous les gardons toujours à portée de main au cas où l’un·e d’entre nous qui était en dormance* sortirait à nouveau et n’aurait pas connaissance du cahier de 2018, mais uniquement de celui de 2017 (*NDLT : un alter qui devient totalement inactif à l’extérieur mais aussi dans l’inner et dans l’inconscient). À droite de l’image, il y a notre cahier “Power to the systems!” du StrongholdShop. Nous utilisons celui-ci pour planifier notre emploi du temps, prendre des notes en général, inscrire nos idées et demandes de vidéos.

Le texte continue après cette vidéo (non traduite).

Suivi / organisation

Pour nous, tenir un bullet journal a du sens : nous pouvons discuter, nous poser des questions rapides, négocier entre nous au sujet du temps que l’on passe “à l’extérieur” (répartir l’utilisation du corps). Nous pouvons aussi planifier nos journées, nous faire des rappels pour manger, boire, nous laver, etc. Noter vos ressentis peut également beaucoup aider à apaiser vos émotions et à voir les choses avec plus de recul. Nous essayons aussi d’avoir une page libre par mois dans notre cahier : nos littles adorent la colorier. Nous essayons d’écrire le plus de choses possible et nous utilisons des tableau de suivi pour vérifier que nous n’avons rien oublié de faire, comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessous.

Description et traduction image : tableau dessiné à la main avec des traits roses. En haut à gauche le mois est indiqué (février). Les colonnes sont les tâches à checker : promener le chien, se brosser les dents, douche, petit-déjeuner, déjeuner, souper, yoga, vidéo enregistrée, médicaments, pilule. Lignes : jours du mois. Les cases sont cochées avec un V ou un V avec des bâtons quand la tâche est faite plusieurs fois par jour.

Nous gardons aussi une rubrique “questions pour la thérapie” et une rubrique “compte-rendu de thérapie” dans notre bullet journal. Nous avons aussi une page “notes de l’alter X” où chacun·e peut écrire ce qu’iel veut. Nous étiquetons également chaque entrée du journal qui est uniquement adaptée aux protecteurices du système.

Dernier point mais pas des moindres, nous voulions aussi vous parler de notre page dédiée aux nouvelleaux alters. Nous leur avons écrit une lettre et donné de l’espace pour écrire ce qu’iels veulent, comme leur nom ou le lieu où l’on peut les trouver dans l’innerworld par exemple. Certaines personnes dessinent aussi une carte de leur monde intérieur dans le journal afin de montrer où tout le monde vit et où trouver les alters.

Sur la première page de gauche de notre cahier, nous inscrivons les coordonnées des personnes à contacter en cas d’urgence, la liste de nos médicaments, nos références d’assurance, un résumé de notre plan de sécurité, une liste des personnes à NE PAS contacter maintenant que nous sommes en 2018. Nous avons supprimé ces éléments de l’image ci-dessous car cela contient trop d’informations personnelles.

Description et traduction image : extrait d’un cahier de The Stronghold System avec des règles à respecter et des instructions : “Vous pouvez écrire ou dessiner ce que vous souhaitez” ; “s’il-vous-plaît ne touchez pas au travail des autres” ; “s’il-vous-plaît notez dans le calendrier si vous souhaitez passez du temps à l’extérieur” ; “SVP soyez respectueuxses, amusez-vous et soyez créatifves” ; “si vous le pouvez, signez et datez votre travail, merci” (petite rature à côté de ce texte).