Dans cette vidéo, on essaie d’expliquer pourquoi et comment les alters se forment dans le TDI. On explique le lien avec les traumas ainsi que les raisons possibles pour lesquelles les alters peuvent être des animaux, des introjects ou un peu “caricaturé-es”, entre autres choses.
(Kara avait mal aux yeux pendant l’enregistrement ^^’ il ne dort pas haha)

Dans cette vidéo, on essaie d’expliquer pourquoi et comment les alters se forment dans le TDI. On explique le lien avec les traumas ainsi que les raisons possibles pour lesquelles les alters peuvent être des animaux, des introjects ou un peu “caricaturé-es”, entre autres choses.
(Kara avait mal aux yeux pendant l’enregistrement ^^’ il ne dort pas haha)

Avertissements de contenu : parent maltraitant, sidération et dissociation, mention de mort (2x) et d’accident de voiture.

[K] Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo de Partielles sur la multiplicité dont le TDI, présentée par Epsi et Kara !

Aujourd’hui, on a envie de vous parler un peu de comment se forment, se développent, se créent les alters dans le trouble dissociatif de l’identité.

On va seulement parler du TDI ici parce que c’est ce qu’on connait le mieux. Et par TDI, on étend évidemment à l’ATDS ou au TDI partiel. Attention, on va probablement aborder des sujets difficiles dans cette vidéo, on mettra des trigger warnings mais s’il vous plait, prenez soin de vous. On ne va par contre par parler des alters liés à la programmation, parce qu’on est pas concernés tout simplement.

[E] Ce qu’on entend le plus souvent, c’est que le TDI se développe suite à des traumas vécus dans l’enfance, et que par extension, les alters se développent pour répondre à ces traumas. Et c’est vrai dans la plupart des cas, mais ça peut aussi être beaucoup, beaucoup plus subtil !

Reprenons les bases. Le TDI qui se développe suite à des traumas, c’est en fait parce qu’il s’agit ici d’une multiplicité adaptative.

Pour faire simple, la multiplicité de la personne s’est développée parce qu’il y avait besoin, notamment, de multiplier en quelques sortes son adaptabilité.

[K] -TW parent maltraitant
Prenons l’exemple d’un parent qui est tantôt maltraitant, tantôt attentionné. En tant qu’enfant, c’est difficile de savoir comment se comporter, de déterminer ce qu’il faut ressentir vis-à-vis de ce parent. En même temps, on l’aime, c’est notre parent, mais en même temps il nous fait du mal, mais pas tout le temps, il nous montre de l’affection, mais il nous dénigre énormément aussi, etc, etc…

-Fin TW

Cette dualité dans l’affect, dans la confiance, dans la compréhension, dans les attentes, etc, etc… peuvent faire que le cerveau ne sait pas quoi faire et finit par créer deux alters différents, un qui va gérer ce qui est difficile et un qui va gérer le reste par exemple.

Si quelqu’un est tout le temps méchant, c’est facile, mais dès que ça devient ambigu, ça se complique. Et s’il s’agit d’une personne proche, notamment quelqu’un qui est supposé prendre soin de nous en tant qu’enfant, bah ça se complique d’autant plus.

C’est vraiment un exemple très simplifié et il y en a des milliers d’autres, et c’est évidemment souvent plus complexe, en fonction de plein de facteurs.

[E] -TW sidération et dissociation, mention de mort

On va aborder rapidement comment peut se forme un trauma parce que c’est important de le mentionner. On rappelle bien sûr qu’un trauma est une réaction strictement personnelle et qu’il n’y a pas de traumas grave et de traumas pas graves, seulement des traumas.

Quand on vit un choc, physique tout autant qu’émotionnel, le cerveau peut interpréter ce choc comme un signal de passer en mode survie.

Et pour ça, il va libérer des hormones qui vont permettre la fuite, en augmentant le rythme cardiaque par exemple.

Sauf que s’il n’est pas possible de fuir ou de remettre le cerveau en mode sécurisé, peu importe la raison, et que les hormones continuent donc à être libérées, le corps peut se paralyser, c’est ce qu’on appelle la sidération, et finir par surchauffer et risque de tout simplement mourir, d’un arrêt cardiaque pour reprendre l’exemple.

Pour éviter ça, le cerveau va couper le mécanisme et passer en dissociation. Cette dissociation traumatique va permettre de survivre mais risque aussi de faire que le souvenir, les émotions, les images, etc… liés au choc ne vont pas être traités correctement par le cerveau et vont rester bloqués.

Et ces souvenirs ou éléments de souvenirs bloqués vont amener à ce qu’on appelle le stress post-traumatique. C’est-à-dire, dans les grandes lignes, que tout ce qui va rappeler de près ou de loin l’événement va soit faire revivre le souvenir bloqué parce qu’il n’a pas été traité correctement, soit être à nouveau interprété par le cerveau comme un signal de danger et mener directement à une sidération ou à une dissociation pour protéger directement le corps.

Parce que le souvenir ou ses éléments sont bloqués, le cerveau va aussi garder ça en tâche à faire quelque part. Dès que le cerveau sera au repos, notamment durant le sommeil, il est possible qu’il cherche à finir le traitement du souvenir, ce qui peut mener à des cauchemars par exemple. Cauchemars qui peuvent également réactiver le souvenir et donc la dissociation, le stress, etc…

Le TDI peut par ailleurs se former également à cause de ça, parce que s’il y a notamment des traumatismes complexes, plusieurs traumatismes, un événement difficile avec des conséquences compliquées à gérer, une répétition des situations de stress, etc… Le cerveau peut être activé sans cesse et pour pallier ça, les souvenirs bloqués peuvent être répartis chez un ou plusieurs alters, afin qu’un alter de devant puisse fonctionner et tout simplement fonctionner.

-Fin TW

[K] Là où la dissociation est le mécanisme de survie, la multiplicité est le mécanisme d’adaptation. (tmtc ça marche hyper bien, même si je pense que ce serait bien pire sans [rire])

Encore une fois, c’est très simplifié mais ce qu’il faut retenir, c’est que la multiplicité est liée à une nécessité d’adaptation, souvent liée à la survie, effective ou interprétée comme ça par le cerveau, mais surtout, comme on l’a expliqué avec l’exemple du parent, une adaptation à des incohérences ou des blocages que le cerveau n’est pas capable d’interpréter, parce que c’est tout simplement illogique, instable ou impossible à traiter et intégrer.

Alors du coup, ce qu’on entend souvent, c’est qu’un alter va se former pour répondre à un trauma et, par exemple, en avoir les souvenirs et les émotions liées.

Mais la réalité est souvent plus complexe que ça et loin d’être toujours si linéaire.

Les possibilités sont nombreuses : un trauma peut amener à la formation d’un alter, ou de plusieurs, ou de plusieurs qui en prendront différents aspects comme les images, les émotions etc, ou d’aucun, ou se répartir chez des alters déjà là, etc, etc…

[E] Et c’est en partie pour ça que tous les systèmes sont différents, parce que chaque cerveau de chaque système va réagir différemment et adapter le système différemment en fonction des besoins qu’il rencontre.

Le cerveau va multiplier ses possibilités et schémas de réactions, ses capacités émotionnelles, ses capacités à dissocier, la répartition des souvenirs, etc… d’une façon différente pour chaque système et chaque situation.

Il y a par exemple des systèmes qui n’auront que quelques alters qui auront pris différents aspects de plein de traumas tandis que d’autres systèmes vont former beaucoup d’alters différents pour que plusieurs puissent tanker ensemble un seul aspect d’un trauma.

Il y aussi des systèmes qui n’auront que quelques alters mais pour qui ces alters seront en fait plein de sous-systèmes, donc eux-mêmes composés d’alters qui gèrent différents aspects d’un trauma.

Ou des systèmes avec plein de fragments qui s’assemblent en fonction du besoin.

Et plein d’autres possibilités.

[K] Et ce n’est pas du tout une question de cerveau plus faible ou plus fort, ni d’intensité des traumas d’ailleurs, c’est seulement une question de câblages, de répétition, de possibilités, de ce qu’est-ce qui a fonctionné selon le cerveau,… bref, d’adaptation.

Alors dit comme ça, ça peut paraitre simple, mais comme on le disait, c’est souvent plus subtil que ça. Déjà parce qu’un trauma, une situation difficile, du stress, ça peut amener à plein de mécanismes, et donc potentiellement à plein d’alters spécifiques. Il peut y avoir des alters qui gardent les souvenirs et les ressentis, ou juste un petit morceau de ces derniers, mais il peut aussi y avoir des alters qui vont garder des schémas.

Il peut par exemple y avoir des alters qui vont repérer tous les signes de danger ou de rappels traumatiques et qui vont protéger le corps ou le cerveau ou d’autres alters de tout ça en agissant en interne.

Il peut y avoir des alters qui vont par extension éviter touuuute situation de stress. Des alters qui vont réagir à ces stimuli avec agressivité, pour se protéger. Des alters qui vont accepter passivement les situations difficiles pour que ça passe plus vite. Des alters qui vont “favoriser le terrain” entre guillemets pour en avoir une forme de contrôle. Des alters qui vont prendre soin du corps autant que possible, pour soulager ce dernier. Des alters qui vont dormir, parfois d’un sommeil sans rêve, pour pouvoir enfin se reposer. Des alters qui vont garder de l’innocence et de la joie de vivre. Des alters qui vont être là pour combler la solitude. Et plein, plein d’autres possibilités. Encore une fois, selon les adaptations nécessaires.

Et c’est pour ça d’ailleurs que les barrières amnésiques sont souvent plus ou moins perméables entre les alters, pour que le cerveau puisse se protéger et s’adapter.

[E] Une autre info importante dont il faut tenir compte quand on réfléchit à comment se forment les alters, c’est la source des caractéristiques des alters. Comme on l’a expliqué, il y a généralement un besoin derrière, parfois encore plus subtil mais on le détaillera après. Mais souvent, le cerveau ne sort pas des caractéristiques de son chapeau. Il peut tirer ses propres ressources de façon interne, bien sûr, mais il peut aussi piocher des éléments dans ce qui l’entoure.

Nous sommes des êtres sociaux, on s’inspire des figures qui nous entourent pour s’identifier, se comprendre et évoluer.

De ce fait, si le cerveau cherche par exemple à se rassurer, il peut former un alter qui va être fort, confiant, qui sait se défendre, ou qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Et il peut récupérer ces caractéristiques via des gens de l’entourage proche ou éloigné, des personnalités publiques, mais aussi des personnages de fiction, parfois à un point tel que ça peut donner lieu à l’apparition d’alters qu’on appellent introjects, c’est-à-dire à l’image de personnes ou de personnages.

Évidemment ce n’est pas toujours limpide et c’est encore une fois généralement plus complexe que ça. Toustes les alters ne sont pas à l’image de quelqu’un mais beaucoup ont des caractéristiques qui montrent le besoin d’adaptation qu’il y a eu derrière.

Et parce que l’adaptation peut aussi être très subtile, il faut aussi conscientiser que le besoin de s’identifier, de se sentir compris ou d’être proche de quelqu’un, ça peut aussi mener à la formation d’alters. C’est comme ça que si une personne avec un TDI ne parvient pas à se retrouver parmi les personnes qui l’entourent, le cerveau peut se dire que la seule “personne” qui est gentille ou qui protège ou qui rassure, c’est l’animal de la famille, et donc développer un alter à cette image.

[K] En passant, on parle du cerveau comme si c’était quelqu’un mais c’est évidemment généralement très inconscient. Sauf s’il y a par exemple un alter qui conscientise ce genre de capacités et qui le fait volontairement, parce que globalement tout est possible [rire].

C’est comme ça qu’on retrouve dans les systèmes des traumaholders qui subissent les conséquences des traumas, voire qui les revivent en boucle parce que le souvenir est bloqué, comme décrits avant, mais aussi des protecteurs, des caretakers, des memoryholders, des alters fictifs, des alters animaux ou même des alters arbres à l’image d’une force ou d’une stabilité, parce qu’à un moment, le cerveau s’est dit “ça peut m’être utile, ça va me permettre de m’adapter”, quelle que soit le besoin réel derrière, qui peut donc être de s’identifier, de se protéger, ou autre.

On vous met en description des liens pour comprendre tous ces mots, et on rappelle en passant que ça sert juste à s’identifier si ça peut vous être utile et que ce n’est pas un canevas à respecter.

Et tout ça, évidemment, on peut se dire “oh bah des alters animaux ! oh bah des alters vampires ! oh bah des alters du dernier manga en vogue ! n’importe quoi !”.

Eh bien non, c’est pas n’importe quoi. C’est pas du flan, c’est pas du fake.

D’abord, souvenez-vous qu’on parle au départ de cerveaux d’enfant, donc qui n’ont pas forcément de notions claires de personnages de fiction, d’espèces, et tous ces trucs qu’on apprend en grandissant.

Mais même au-delà de ça, des alters peuvent se former tout au long de la vie ! Eh oui, tout comme le cerveau va répéter l’action de former des alters parce que ça l’aide à s’adapter, il peut répéter l’action de former des alters un peu plus stéréotypés, spécifiques ou d’espèces différentes ou qui s’identifient à des personnages de fiction ou même des personnes réelles parce que ça a fonctionné pour lui à un moment, tout simplement !

[E] D’ailleurs, comme on le dit souvent, on ne peut pas “guérir” d’un trouble dissociatif de l’identité parce qu’en fait, cette solution que le cerveau a trouvé pour survivre et s’adapter, elle ne peut plus vraiment être changée.

Guérir d’un TDI, ça consiste surtout à guérir des conséquences des traumas et apaiser les alters en souffrance, obtenir une certaine harmonie, etc… et pour certaines personnes qui le choisissent, ça consiste en une fusion de tous les alters.

Mais du fait du développement particulier du cerveau, la multiplicité restera toujours une solution que ce dernier pourrait choisir en cas de nouveaux stress ou en cas de besoin nécessitant une nouvelle adaptation, parce que ça lui a permis de survivre en fait.

Bref tout ça pour dire que non, la formation des alters dans le TDI ne se résume pas seulement à gérer les traumas en tant que tels. La multiplicité adaptative est beaucoup plus complexe que ça. Parce que même si le point de départ est traumatique, toute nouvelle nécessité d’adaptation au cours de la vie peut mener à la formation d’alters qui vont répondre à ces besoins.

Et ce qu’on entend par adaptation, comme on l’a dit, ce n’est pas juste s’adapter à une situation traumatique, mais s’adapter tout court. Évidemment, ça peut toujours être le cas et comme toujours, ça dépend des systèmes !

-TW mention de mort et d’accident de voiture

Mais pour donner un exemple personnel, j’ai eu un accident de voiture plus jeune qui a développé des alters, j’ai eu un autre accident de voiture bien plus tard qui n’en a pas formé. J’ai vécu des événements considérés comme traumatisants par la société, par exemple mon père est décédé et pendant un temps j’ai été sans domicile et j’ai vécu dans ma voiture, et pas de nouveaux alters, alors que franchement en y repensant c’était pas simple. Comme quoi les traumas c’est vraiment une fois de plus très très personnel mais bref.

-Fin TW

Et à côté de ça, j’ai développé un alter qui est là uniquement pour répondre à vos messages et vos mails, parce que j’arrivais pas à m’organiser pour le faire. J’étais dépassée et puis il a débarqué et c’est lui qui gère ça. D’ailleurs quand il est pas là, je vous réponds super tard [rire] désolée. Mais pour autant, vous répondre ne m’a pas traumatisée, je ne ressens pas ça du tout vis-à-vis de vos messages.

(Je me dis de plus en plus depuis quelques mois que les chocs émotionnels me créent des fragments alors que je crée des alters seulement quand je me sens incapable d’agir tout court ou comme il faudrait.)

[K] Pour prendre des exemples moins triggers, on connait des systèmes où des alters un peu WTF se font formés uniquement pour pallier les crises de légitimité. Genre où un alter s’est formé en étant complètement à l’opposé des stéréotypes qu’on peut avoir du TDI, juste pour prouver que c’était bien réel en quelques sortes, ou quelque chose comme ça. Et depuis que la légitimité va mieux, l’alter est en parti traquillou en dormance parce que ça convenait à tout le monde, y compris à lui.

Et à l’inverse, des alters peuvent se former justement pour répondre aux stéréotypes liés aux TDI, ou pour les contrecarrer en se montrant alors que le TDI est un trouble qui se cache, etc…

Un autre exemple, on connait, et on est concernés aussi en soi, des systèmes qui ont enchainé les relations toxiques, traumatiques, sans développer d’alters… mais qui ont développé des alters spécifiques liées au fait de se retrouver dans une relation plus saine, parce que c’est flippant, pas connu et ça demande des adaptations de se retrouver dans une relation comme ça alors que ça sort de tout ce qu’on a connu.

[E] D’ailleurs, aussi, tout changement d’étape dans la vie peut amener à la formation de nouveaux alters. Par exemple, quand on passe de l’enfance à l’adolescence, ou de l’adolescence à la vie active. On connait beaucoup, beaucoup de systèmes, et on se compte dedans, qui ont développé un nouvel alter social au début de la “vie d’adulte” entre guillemets.

Et encore une fois, c’est pas forcément lié au fait qu’une situation est traumatisante, juste au fait que ce nouveau job, même très cool, peut demander au cerveau de s’adapter, à un nouveau rythme, à de nouvelles obligations, à de nouvelles relations, etc…

[K] C’est un peu comme quand les gens disent que “on est un peu tous comme ça, d’ailleurs moi non plus je suis pas la même personne au travail qu’à la maison ou en soirée”, et en quelques sortes c’est pas tout à fait faux ! Sauf que quand on a un TDI, ça va beaucoup plus loin que ça puisque le cerveau développe bien plus des caractéristiques d’adaptation liées aux différents besoins que nécessitent les situations.

Et que bon, le problème aussi c’est que “la personne de soirée” se retrouve au boulot et n’en a rien cirer et qu’on ne peut rien y faire [rire] mais ça, c’est un autre sujet.

Bien sûr, on le répète encore, tout ça n’est absolument pas linéaire. Oui, potentiellement, tout grand changement dans la vie peut amener au développement de nouveaux alters, mais c’est pas forcément toujours le cas. Être parent par exemple peut former des alters ou pas, si des alters sont déjà là pour gérer.

Mais surtout, il y a vraiment beaucoup de subtilités, et bien plus que simplement “haha tu trouvais ça drôle d’avoir un alter hélicoptère” ou “un alter ne peut qu’être le porteur d’un traumatisme”.

Par contre, on va remettre les pendules à l’heure tout de suite : non, tous les alters ne sont pas forcément figés dans leur utilité première. Un système, ça évolue en permanence, justement parce que ça s’adapte.

Les alters peuvent totalement évoluer, changer, développer de nouvelles caractéristiques, en perdre d’autres, et ainsi de suite.

[E] D’ailleurs, pour reparler brièvement des rôles, ils existent parce qu’il y a des récurrences dans les systèmes et qu’on a mis des mots dessus pour se comprendre, mais il n’y a pas de définition stricte, et d’ailleurs aucun alter ne rentre absolument au millimètre près dans un rôle sans pouvoir jamais en dépasser d’un poil.

Il ne faut pas chercher à tout prix quelle est l’utilité d’un alter. ça peut être utile si ça amène à comprendre des difficultés mais juste, s’il vous plait, ne vous bloquez pas dans des canevas.

D’abord parce que si l’alter est là depuis longtemps, ça a pu bouger, ensuite parce que parfois c’est vraiment extrêmement subtile, et surtout, surtout, parce que c’est pas toujours pertinent.

La façon dont un alter a été formé, la raison, le besoin, l’adaptation, toutes ces choses qui peuvent être à l’origine d’un alter, n’en font pas de cet alter une réponse adaptée. [rire] Ce serait trop facile.

J’ai par exemple une alter qui poussait les gens à bout jusqu’à ce qu’ils réagissent mal, elle faisait ça pour prouver que personne n’était sincèrement et qu’il fallait se méfier de tout le monde… on a connu mieux comme schéma d’adaptation pour éviter de se faire briser la confiance. [rire] Rassurez-vous, elle va mieux depuis, elle a compris le concept de nuances.

[K] Il y a plein d’alters qui sont supposés gérer le social, qui débarquent sans le vouloir à chaque situation sociale, et qui détestent les gens. Il y a plein d’alters qui réagissent de façon totalement inadaptée à ce qui pourtant les attire au front.

Parce que le cerveau c’est magique mais c’est absolument pas toujours logique, cohérent ou carré.

Il peut y avoir des alters qui ont eu une utilité à un moment et qui juste ont disparu depuis, réapparaissent à l’occasion, ou pas. Des alters qui répondent de façon inadaptée à ce qui les fait switcher. Des alters qui se groupent pour réagir à un truc alors que vraiment iels devraient pas [rire]. Des protecteurs en carton [rire] avec toute mon affection. Des alters qui semblent ne servir à rien, soit parce que c’est pas encore l’heure ou parce que c’est passé ou parce que c’est trop subtil ou parce qu’on se rend pas compte de leur utilité, ou juste parce que c’est comme ça.

[E] On a pas des explications pour tout, loin de là. Eh puis, ça reste du domaine du mental tout ça hein, vous êtes les experts de ce qui se passe dans votre tête.

Et n’oubliez pas qu’on parle évidemment ici de la formation des alters liés à la multiplicité adaptative associée au TDI, pas de tous les alters, et qu’y a juste plein de moments où c’est un milliard de fois plus complexe que ça.

Ne culpabilisez pas de créer des alters, d’en faire beaucoup, peu, qui vont, qui viennent, qui fusionnent, qui splittent, qui sont très visibles, très différents ou au contraire qui ont l’air d’être copie des uns des autres, etc…

La multiplicité est juste votre fonctionnement naturel, prenez bien soin de vous et de vos systèmes.

[K] Merci beaucoup d’être resté-e jusqu’ici on espère que cette vidéo éclairera vos lanternes sur la formation des alters. On se retrouve ici un dimanche sur deux sur YouTube, la semaine prochaine sur la chaine secondaire pour sa première vidéo et le reste du temps sur les réseaux sociaux et à bientôt