Que ce soit via des étiquettes, des définitions, des labels, des termes, des diags ou n’importe quoi d’autre, on se définit tous·tes de plein de façons différentes, avec plein de notions qui varient en fonction des contextes et des interactions. Et vous le savez peut-être, la multiplicité regorge aussi de plein de mots spécifiques. Quels sont, selon nous, les avantages et les inconvénients de se définir par des étiquettes ? C’est notre discussion durant cette session de la PPWC 2024.

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Normativité

Transcription écrite:

[K] Bonjour et bienvenue dans cette vidéo pour la Plural Positivity World Conference. Ici c’est Kara accompagné·e d’Epsi et aujourd’hui on a envie de vous parler des étiquettes. Qu’est ce qu’on entend par étiquette ? C’est genre les étiquettes quoi. C’est un peu toutes les catégories dans lesquelles on rentre, soit volontairement, soit imposées par quelqu’un d’extérieur comme un diag, soit imposées par d’autres personnes aussi ou par la société.

[E] Par la société, ouais.

[K] Et du coup je pense qu’on peut commencer par se présenter.

[E] Vas-y.

[K] Du coup moi c’est Kara, enfin Kara c’est un pseudo que j’utilise par internet, parce que c’est pas mon prénom, mais j’ai un prénom de corps et j’ai un prénom choisi. Et je suis une personne non-binaire avec un passing plutôt féminin. Puis je suis aussi une personne autiste avec un TDI, mais je préfère l’étiquette multiple ou plural, même si on utilise plutôt multiple en francophonie, du coup j’ai tendance à l’utiliser multiple. Mais bon, si je devais vraiment être précis, je pense que plural détermine- enfin est plus en adéquation avec ce que je ressens d’un point de vue d’idées et de valeurs. Je suis aussi une personne blanche, relativement pauvre, grosse, handi, avec ce qu’on pourrait dire être un handicap invisible, même si là aussi c’est une étiquette qui me correspond pas vraiment et que j’apprécie pas spécialement parce que est ce que c’est vraiment l’handicap qui est invisible ou est ce que c’est la société qui ne veut pas le voir ? Ah… c’est compliqué. À part ça, mon MBTI en tant que personne, en tant qu’alter, pas en tant que système, c’est ENTP avec un gros Ti parce que moi j’aime bien le Ti. Et sinon, je suppose que le docteur de Doctor Who qui me ressemble le plus, je dirais que c’est David Tennant, donc le 10ᵉ. J’ai fait un test de personnalité qui me disait quel personnage de Genshin Impact j’étais récemment et je suis Baizhu et j’aime beaucoup Baizhu, même si j’aime pas du tout les serpents, mais j’aime beaucoup Baizhu. Qu’est ce que je peux vous dire d’autre ? Ah oui, fut un temps, je vous aurais dit que j’étais bi, mais en fait on n’est pas vraiment tous d’accord avec ça. Mais en même temps, lesbienne, c’est pas non plus une étiquette qui me correspond, encore moins en tant que personne non-binaire. Et du coup je dirais que queer c’est bien, queer et en tant qu’étiquette pour mon genre et en tant que pour mon orientation romantique et sexuelle. Qu’est ce que je pourrais vous dire d’autre ? Bref, tellement, tellement d’étiquettes. Et toi ?

[E] Ah ouais. Moi du coup, c’est Fox du système Epsilon system, qu’on connait plus facilement sous le nom Epsi. On est un système TDI, donc principalement traumagène, mais en fait on est un système mixte. Moi je suis une alter sociale, ancienne hôte, on est également autiste. On a également un handicap physique que j’ai pas envie de nommer, mais on peut- on se définit comme handi. Je suis personnellement bisexuelle et cis et blanche. Et le corps et le système en général est également dans un corps blanc qui se définit comme genderfluid, non-binaire, quelque chose comme ça et comme queer parce que c’est également plus facile. On préfère aussi l’étiquette multiple ou plural, même si franchement, c’est tellement large tout ça, mais en même temps tellement précis. Je suis ENFP et très ENFP et je suis également sagittaire et je connais pas mon ennéagramme, parce que je m’intéresse pas à l’ennéagramme. Mon personnage de Genshin Impact c’est Hu Tao que j’aime bien, mais que j’ai pas. Mais je sais que beaucoup de gens l’aiment bien, donc beaucoup de gens m’aiment bien potentiellement c’est cool.

[K] Et moi j’ai pas pull Baizhu non plus, parce que chaque fois il vient avec d’autres personnages que je veux pull, mais on n’est pas là pour parler de Genshin Impact.

[E] C’est ça. [rires]

[K] C’est dommage.

[E] Je suis également une alter non-humaine.

[K] Ah oui, c’est vrai, moi je suis humain·e et taureau. [rires]

[E] Euh voilà, à part ça, on est co-fondateur de Partielles, qui est une association sans but lucratif de pair-aidants. On est des pair-aidants informels et on est également belges. C’est déjà pas mal je pense. Ou peut être c’est trop.

[K] C’est tout l’enjeu de cette vidéo. Les étiquettes, c’est le titre de notre session du jour. Est ce que c’est essentiel ou inutile ? C’est un peu le pourquoi de cette vidéo et du coup c’est pas très structuré et on a pas vraiment de réponse universelle à apporter. Parce que comme souvent en fait, je pense qu’il y en a pas, mais on a plein de réflexions. C’est vraiment plein de petites choses qu’on a noté sur un bout de papier à plein de moments et qu’on avait envie de recentraliser ici. Du coup, je pense que la première chose- je sais pas, c’est pas exactement pour ou contre les étiquettes, hein. C’est pas du tout un truc qui va tourner autour de ça, c’est plutôt- on pense selon nous, et encore une fois, chacun est libre de placer un peu les curseurs où c’est confortable pour elleux. Ouais, moi je trouve vraiment qu’il y a des trucs cool dans les étiquettes et on va en parler. Et il y a des trucs qui pour moi, sont pas cool [rires] Et on va en parler. Et vraiment je sais que c’est toujours important de mettre des warning avant, mais voilà, si je dis des trucs qui pour moi sont pas cool et que pour vous c’est cool. Faites ce que vous voulez les gars. Moi c’est pareil. Du coup je pense que les étiquettes, leur but de base et pas leurs dérives, mais leur but de base, c’est une chose qui est définie est plus réelle, plus construite, plus…

[E] Concrète.

[K] Ouais… c’est pas réel que je veux dire. C’est plus délimité qu’une chose qui n’a pas de nom. Et pour soi même et aussi pour trouver des communautés. Moi je trouve vraiment que les étiquettes au niveau du- ça s’applique à toutes, mais je pense qu’à plein moment, on va donner un exemple personnel d’étiquette, tu vois. Mais moi je trouve que les étiquettes autour de l’orientation sexuelle et romantique, elles ont été importantes pour moi quand j’étais ado, pour trouver une communauté. Ou pour rejeter cette dite communauté, parce que moi j’ai pas été tout de suite très actif dans les communautés LGBTQIA+, tu vois.

[E] Ouais.

[K] Voilà, il y avait un truc de, voilà. Enfin bref, c’est un autre sujet. Mais est ce qu’on veut faire partie d’une communauté ou pas ? Mais en tout cas, sans l’étiquette, tu ne peux pas te retrouver et accepter ou rejeter. Ça c’est l’étape d’après. Et ça, moi je trouve que c’est vraiment le but premier et que rien que pour ça, les étiquettes elles doivent exister, parce que nommer une chose, c’est toujours important.

[E] Ouais.

[K] Pour moi.

[E] Ouais ouais.

[K] Parce qu’avoir un nom, ça permet de trouver des gens qui vivent les mêmes expériences, même sans rentrer dans le côté communautaire. Mais juste ça permet de savoir qu’on est pas seul. Ca permet de pouvoir googler par exemple, si c’est un truc lié à la santé physique ou mentale, mais de pouvoir googler des expériences, de googler des symptômes, de pouvoir faire des regroupements de “Ah en fait ça, ça, ça et ça, peut être que ça découle de la même truc.” De pouvoir faire des auto tests ou de lire des listes, tu vois ? Et oui, moi je trouve ça vraiment bien.

[E] Ouais, c’est clair. Et tu parlais des étiquettes, notamment de l’orientation qui est un peu une des premières étiquettes que je me suis revendiquée personnellement, pendant très longtemps. Et c’est clair que même ouais pour les recherches Google, pour comment faire un coming out, comment ça se passe, comment ça peut se passer, comment se défendre. [rires] C’était important d’avoir des mots à chercher, surtout à cette époque là de Google où c’était les mots précis qu’il fallait et il y avait pas la recherche plus intuitive d’aujourd’hui qui permet de dévier beaucoup. Il n’y avait pas beaucoup de ressources et c’était pas très facile à trouver. Il fallait vraiment avoir les bons termes. Et je sais que les étiquettes d’orientation pendant l’adolescence, ça a permis que ça existe, réellement quoi. Surtout si on reste sur l’orientation, il y avait ce truc “Oui, bah c’est des expériences, c’est comme ça, c’est l’adolescence.” [rires]

[K] Oui c’est juste une phase.

[E] Voilà. Alors qu’en appropriant l’étiquette, il y avait un côté non, non, c’est vrai, peut être effectivement ça changera, mais en tout cas pour l’instant c’est factuel quoi. Il faut le prendre en compte parce que ça existe vraiment pour moi. C’est important pour moi, ça a définit certaines parties de ma vie, comment je fonctionne, etc. Et donc ça, c’est important, c’est important pour moi d’en tenir compte et que les autres en tiennent compte aussi.

[K] Et ouais, toutes ces étiquettes qui définissent qui on est par des aspects de ce qu’on est, comme le genre, l’orientation et même- pas pour tout le monde après, mais c’est pareil pour le genre et l’orientation. Il y a des gens qui se considèrent pas être définis par leur orientation romantique et sexuelle, mais moi c’est potentiellement mon cas, mais aussi par des trucs… d’autres trucs. Enfin genre comme les étiquettes handi, autiste, tu vois. Des trucs qui- C’est un grand débat, tu vois ça. Tu vois, genre les gens qui disent- et là encore, s’il y a certaines personnes parmi vous pour qui c’est le cas, il y a pas de jugement, il y a de l’incompréhension, mais pas de jugement. Les gens qui disent “Mais tu dois pas te définir par tes troubles.” Tu vois, genre je pense qu’il y a des gens qui pensent que quelque chose qui fait partie de ce que tu es ne doit pas définir qui tu es. Et donc je pense qu’il y a des gens qui mettraient sur le côté “dérives des étiquettes” ça justement. Je pense qu’il y a des gens qui disent que c’est pas cool, que tu devrais pas te présenter genre en tant que personne autiste en disant “Je suis autiste” mais que tu devrais dire, tu vois des phrases un peu tarabiscotées “Je souffre de l’autisme” ou je sais pas quoi.

[E] Oui c’est ça.

[K] Et vraiment c’est ok. Je pense en fait que ça devrait être personnel, comme tout. Et c’est- on va le dire souvent, on a pour point de vue des étiquettes, je pense qu’une étiquette elle est juste si elle te convient. Je pense que personne n’a à t’imposer d’étiquette que tu veux pas pour aucune raison. Ce qui ne veut pas dire que factuellement tu n’es pas concerné·e par ces choses. Mais si toi t’es pas ok avec le fait de te revendiquer comme ça, et bien c’est ok, tu vois. Moi je sais que pour donner une anecdote, j’ai super mal pris longtemps, quand j’étais plus jeune, alors que j’étais à ce moment là, enfin je pensais être une femme cis sortant avec des mecs cis du coup dans des couples hétéros. Et je prenais hyper mal qu’on me dise “Mais non, arrête toi, t’es vraiment une lesbienne. Il est marqué lesbienne sur ton front, faut vraiment que tu arrêtes, nanana.” Et bien…

[E] Je me sens pas concernée, c’est pas vrai, c’était pas moi. [rires]

[K] Tu n’étais pas la seule personne à le dire. Et je dis pas que t’avais tort. Et d’ailleurs tu n’avais pas tort. Mais…

[E] J’avais pas raison de faire ça.

[K] Je dis pas que dans le fond de moi, je savais pas que t’avais raison ou partiellement raison, mais c’était pas ce que je voulais. Je trouvais à ce moment-là plein de raisons, qui étaient bonnes ou pas, on s’en fout, c’est pas la question. En fait que je voulais pas cette étiquette. Et je ne voulais pas spécialement de cette étiquette de bi non plus, parce que j’étais bien à ce moment là dans le couple hétéro dans lequel j’étais et que c’était une appartenance qui me convenait. Et c’était même pas un truc de- Et ça aurait pu être le cas et ça n’aurait rien changé, mais c’était pas dans mon cas un truc de déni du fait que je pouvais avoir de l’attirance romantique ou sexuelle pour autre chose que les mecs cis. C’était juste j’avais pas envie de définir mon orientation, parce que j’étais dans un couple hétéro et que ça m’allait très bien comme ça à ce moment là. Et je prenais mal le fait que sous prétexte qu’il était marqué sur mon front, en lettres imprimées [rires] Et bien que je doive l’accepter. Et je trouve, oui, et je trouve que c’est vraiment pareil, à l’inverse, les gens qui disent “Non, tu devrais pas te définir par ton autisme, ta multiplicité, ton genre, n’importe quoi.” Et bien je le prends tout aussi mal, mais en fait on parle de moi et donc c’est à moi de choisir comment je veux me définir. Et si moi je veux considérer que ce que tu trouves là être juste mes troubles qui n’est pas qui je suis, si moi je veux considérer que c’est qui je suis, et bien grand bien m’en fasse, en fait. C’est qui je suis, c’est dans l’intitulé. Et voilà. Dans les deux sens, je trouve que personne ne devrait imposer d’étiquette ou imposer de ne pas utiliser d’étiquettes.

[E] C’est assez comique ce genre de trucs, parce que c’est un peu dit par deux types de personnes. Soit d’autres personnes concernées qui justement essayent de se sortir de leurs étiquettes ou veulent pas se les approprier et donc empêchent les autres de le faire. Ou alors par des gens qui justement ne sont pas du tout concernés, genre limites des neurotypiques, tu vois de ces gens qui ne font partie d’aucune communauté à part les gens qu’on dit normaux, entre guillemets. Et à côté de ça, c’est des gens, si tu leur demandes de se présenter, ils vont te dire combien d’enfants ils sont et quels métiers ils font.

[K] Oui.

[E] Tu vois.

[K] Je suis en CDI depuis 23 ans dans la même boîte.

[E] C’est ça.

[K] C’est un peu le “Et ça c’est pas une étiquette peut être.” C’est juste que c’est des étiquettes qui sont acceptées par la société donc ça, ça marche.

[E] C’est ça, exactement. Il y a un peu ce truc- alors que il y a des gens pour qui effectivement leur métier, c’est toute leur vie, ça les définit.

[K] Et c’est ok.

[E] Et il y a des gens pour qui c’est pas le cas, mais ils se définissent quand même comme ça. Le problème est présent partout- enfin le problème. La particularité est présente partout, mais sous prétexte que c’est une étiquette qui n’est pas normative, qui est à part, ah bah là ça pose plus de problème. Alors que moi je suis d’accord avec ce que j’avais entendu de je sais plus qui, mais quelqu’un de très bien, mais bref, qui est “C’est important de nommer la norme.” Tu vois. Je trouve que ça rejoint un peu tout ça, quoi. De ce côté, il n’y a pas- ça doit rester personnel et les mots ont le droit d’exister sans qu’on doive les imposer, se les imposer, mais qu’on puisse se les approprier, mais pas si on a pas envie, enfin voilà, très personnel.

[K] Ouais, c’est ça. Et c’est pareil, c’est un aparté, mais c’est un peu sur le sujet. Moi je comprends pas les soignants qui sont anti diag et je comprends pas les soignants qui te martèlent avec un diag que t’es pas prêt à accepter. Nous on en a dans nos mails parfois des gens qui disent “Mon psychiatre dit que j’ai un TDI, mais je n’y crois pas, ça me met super mal à chaque fois que je vais le voir en consultation, il n’arrête pas de me dire que j’ai un TDI, machin.” Et à l’inverse des gens qui disent “Je vais voir un psychiatre pour qu’il me diag et il dit qu’il est anti diag.” C’est pareil dans les deux cas.

[E] Ouais c’est clair.

[K] Je comprends pas. Et je ne dis pas qu’il n’y a pas des moments où les diag ou les étiquettes quelles qu’elles soient, elles peuvent être utiles, tu vois, par exemple, je sais pas, pour avoir des aides, pour n’importe quoi, c’est pas- évidemment il y a des circonstances où on ne peut pas y échapper de être nommé·e par quelqu’un d’autre obligatoirement, mais c’est quand même, je pense, une minorité de moment par rapport à tous les moments où c’est le cas. Ben là où moi, sur toujours cette grande globalité des étiquettes au sens large, où moi je vois un peu des limites, c’est quand l’étiquette devient un moyen d’exclusion des autres. Et en même temps je peux pas blâmer, parce que je le fais aussi, mais pas- En fait, c’est compliqué de savoir où je me situe, tu vois, parce que moi j’ai l’impression que je dépasse pas la limite que je considère, mais c’est parce que c’est moi qui ai placé la limite que je considère [rires] Tu vois, moi parfois je vois des trucs de gens qui disent “Oh moi je parle à aucun neurotypique parce que c’est sûr on se comprend pas.” ou “Je parle à aucun mec parce que c’est tous des merde.” Et fondamentalement, je suis assez d’accord, mais j’ai l’impression que moi ce que je fais ça dépasse pas la limite, parce que je laisse les choses se faire et pas j’essaye pas sous prétexte que. Mais objectivement, est ce que je m’entends bien avec les mecs cis neurotypiques ? Non. [rires] Non. Mais c’est généralement pas parce qu’ils le sont. Enfin si en fait. Mais c’est leurs actions, parce qu’ils le sont qui font qu’on s’entend pas. Pas genre j’entre même pas en contact avec eux. Et là encore, si votre misandrie fait que vous n’avez pas envie de communiquer avec les mecs cis, moi je peux pas vous blâmer, je vous dis c’est mes limites à moi. Mais je trouve que ça encore ça me choque pas tant que ça. Enfin genre ça me choque pas… Je trouve pas ça si marquant que ça. Là où je trouve ça plus marquant, c’est dans des étiquettes qui sont justement plus précises et qui ne définissent pas qui tu es ou qui définissent qui tu es seulement sur des critères que je trouve plus subjectifs ou plus soumis à interprétation ou encore plus des étiquettes où la définition n’est pas claire. Tu vois un mec cis c’est clair pour tout le monde, tu vois où je vais ?

[E] Sauf pour les mecs cis ? [rires] Oui, je vois où tu vas.

[K] Qu’un rôle d’alter ou un MBTI ou un signe astro ou un ennéagramme ou… Là c’est plus compliqué.

[E] Ouais, je suis assez d’accord. Et si on reprend simplement les rôles, c’est clair que c’est… c’est pas des étiquettes universelles, mais en même temps elles tendent à le devenir et donc ça donne un truc un peu chelou, je trouve. Si on prend par exemple mec cis, c’est un peu une catégorie entre guillemets, entre guillemets, biologique, mais c’est surtout une catégorie sociale et ça définit des trucs et tout le monde se fait un peu une idée de ce que c’est. Que les rôles, par exemple des alters, c’est vraiment quelque chose qui est plus précis, parce que ça définit déjà un petit truc d’un sous groupe de la société, tu vois. Et c’est des trucs qui existent parce qu’en tant que cerveau humain, on a besoin de classer. C’est plus facile quand c’est classé et quand ça a une définition précise. Et qu’on comprend mieux les choses quand on peut vraiment les ranger, en fait, comme information dans le cerveau. Et donc on a créé les rôles sur base du fait que tous les systèmes sont différents, mais il y avait des styles d’alter qui se ressemblaient.

[K] Des récurrences.

[E] Oui, c’est ça des récurrences dans quels genres d’alters un peu et pas genre dans le sens…Quelle sorte, quel type d’action certains alters faisaient, quel schéma d’action, etc. Et c’est comme ça qu’on a créé les rôles.

[K] En fait, c’est comme ça que la psychiatrie a créé les rôles.

[E] C’est ça, c’est comme ça que la psychiatrie, au départ, a créé des rôles. C’était un peu pour définir comme ça. Sauf que c’est devenu un canevas, c’est devenu une obligation, c’est devenu restrictif. Alors qu’au départ-

[K] Ca peut être devenu. Parce que tous les systèmes ne tombent pas dedans.

[E] Non, non, c’est devenu au regard de la psychiatrie, je parlais, au départ.

[K] Ah oui !

[E] Tu vois. Je veux dire, il y avait un rôle qui était “autre sexe” Que le genre du corps, du coup, parce que bon, évidemment, tous ces mots là, ça se mélange un peu dans ce genre de- Chez ce genre de personne. [rires]

[K] Si la psychiatrie avait compris, ça se saurait.

[E] Ouais, c’est ça. Exactement. Et donc il y a- Enfin c’est devenu un canevas pour la psychiatrie, mais ça a été repris par les personnes concernées, ça a été repris par les communautés multiples pour en reprendre juste l’essence et en refaire quelque chose d’un peu plus large, pour essayer un peu de céder à structurer les informations concernant la multiplicité, mais rien de plus. Et c’est clair qu’il y a des gens que ça aide et il y a des gens que ça aide pas. Parce que il y a des gens qui se disent “Moi j’ai pas un alters de chaque rôle, donc je suis pas concerné, je ne suis pas légitime.” Il y a des gens qui se disent “Moi j’ai des alters, ils ont des rôles différents de ça.”

[K] Ouais, comme le gardien.

[E] Ouais c’est ça “Moi j’ai pas de gatekeeper” “Moi j’ai pas d’hôte” Des trucs comme ça. Et il y a aussi des gens qui- et même des alters eux mêmes, qui un peu se sur définissent par leur rôle ou des systèmes qui rejettent un alter sur base de son rôle. Et on prend évidemment comme exemple toujours le même : persécuteur/persécutrice. Et donc-

[K] Ou, qui même si c’est pas dans le rejet, se méfient plus.

[E] Ouais, il y a des biais de perception.

[K] Oui c’est ça. Que ce soit dans tous les sens. Ou il y a des biais de perception du type “Ah mais moi j’ai un super gatekeeper et donc il peut rien m’arriver.”

[E] Ouais.

[K] C’est dans tous les sens en fait. Le rôle est plus grand que les capacités réelles de la personne en fait. Ou bien être plus important ou plus mis au premier plan que ce que la personne est vraiment. Et du coup ça peut faire ou du rejet ou de la mise en danger ou plein d’autres choses, en fait.

[E] Ouais. Les rôles c’est vraiment un bon exemple, je trouve des avantages et inconvénients des étiquettes.

[K] Ouais.

[E] C’est vraiment un très bon exemple, mais je pense vraiment que c’est parce que ça a ce côté très précis d’une catégorie, d’une sous catégorie, d’une étiquette beaucoup plus grande. [rires] Et donc ça a vraiment ce côté permettre de comprendre, permettre de se définir, lire des définitions, se dire que ça existe chez d’autres.

[K] Aller plus au plus précis de la définition. Parce que ok, tout le monde a bien un protecteur, mais si tu vas sur Pluralpedia, des types de protecteurs, il y en a 52000, quoi. T’as des, tu vois, protecteur machin, protecteur physique, protecteur de première génération, protecteur de-

[E] Interne, externe, etc. Oui, c’est clair.

[K] Et si c’est des étiquettes qui conviennent, c’est ok, hein.

[E] Et à côté de ça, le revers de ça, c’est soit la catégorisation d’autres personnes. Donc même intra-système, de définir une étiquette pour un autre alter contre son consentement, comme ce que tu disais. Ou avoir des biais de perception et essayer de trop mettre dans des cases, en fait. C’est vraiment ça.

[K] Ouais, ça marche dans les deux sens. Tu vois, rien que pour parler de l’exemple des persécuteurs, parce que c’est toujours celui là qui revient, parce qu’il est flagrant, en fait. J’ai autant vu des membres de système dire “Moi je me méfie de bidule parce que c’est un persé.” que des personnes dire “Ouais moi je dois être un dur parce que je suis un persé.”

[E] Ouais.

[K] Non chéri·e, tu peux pleurer, t’as le droit. [rires] Vas-y on adore ça.

[E] On sait tous que les persécuteurs sont avant tout persécutés.

[K] Par eux mêmes.

[E] Et les autres, du coup. Bref. On vous kiffe. [rires] Force à vous. Mais voilà. Et donc on en revient au fait que les étiquettes c’est personnel, que ça doit pas être un canevas, mais un outil.

[K] Oui, c’est ça, ouais. Un outil.

[E] C’est ça, comme n’importe quoi en fait. Nous on utilise plein d’étiquettes, on en a donné plein au début de la vidéo et on en a donné trop parce que les étiquettes, c’est aussi utile dans son contexte. Dans le contexte de présentation de la vidéo, savoir que je suis Hu Tao dans Genshin Impact vous vous en fichez complètement, sauf si vous êtes fan de Genshin Impact, mais c’est pas pareil. Bref, dans le contexte de cette vidéo-

[K] Mais si vous voulez qu’on parle de Genshin Impact-

[E] Pas tout de suite. [rires] Voilà. Mais il y a un sur étiquetage aussi, à certains moments, mais avant tout c’est un outil et nous on s’est servi d’un autre outil comme ça qu’est le MBTI, qui est un outil de test de personnalité, mais il faut un peu voir ça plus comme un test “De quel personnage de Genshin Impact es tu ?” qui donne un peu des façons de fonctionner et qui est aussi abusif à plein d’endroits, parce qu’il y a des gens qui se servent de ça alors que globalement c’est pas un vrai test de qualités mentales ou de façon réellement de travailler ou des choses comme ça. Mais il y a des entreprises qui embauchent sur base du test du MBTI et ça c’est clairement…

[K] Une dérive.

[E] Une dérive de ce truc là. Mais il y a ça pour tout, en fait, dans toutes les étiquettes. Et en plus, ce que je voulais ajouter par rapport au côté personnel, c’est vraiment qu’on reste tous des gens différents, avec justement plein de perceptions et d’interprétations, des choses différentes. Et donc même s’il y a des définitions précises, on a tous une définition différente des étiquettes.

[K] C’est clair. Et ça c’est un truc que je voulais rajouter à fond. Moi je pense qu’un truc qui est game changer pour moi, au point de vue des étiquettes, c’est de clarifier avec les personnes avec qui je parle qu’on a la même définition de l’étiquette ou de m’en foutre, mais de le savoir. Les deux marchent. Par exemple, une super bonne chose, c’est la définition d’alter social. Pour Epsi et moi, l’alter social, c’est pas la même définition que pour plein de gens. Et c’est ok, juste quand nous on parle d’alter social dans nos contenus par exemple, et bien ce qu’on sous-entend, c’est pas ce que les gens voient juste parce qu’il y a un problème de définition. Et du coup bah là c’est à nous ou de ne pas utiliser le mot et expliquer la définition du mot ou à reclarifier. Et du coup, pour finir mon exemple, du coup, pour la majorité des gens que je connais, un alter social, c’est un alter qui front dans les situations sociales et qui est sociable. C’est genre si je dois en faire un stéréotype, ces genre l’alter foufou, vous voyez. Genre “Wouuuh trop bien, YOLO.”

[E] C’est l’ado qui aime les fêtes, tout ça.

[K] C’est l’alter ENFP.

[E] C’est moi. [rires]

[K] Et dans ma définition, un alter social, c’est un alter qui front lors de situations sociales. Mais pas spécialement parce qu’il kiff ça. Parce qu’il est doué pour préserver un peu l’anonymat, genre pour être plus proche de la singletsona. Parce qu’il est plus normatif et que du coup, il va pouvoir mieux se fondre dans la masse. Parce qu’il est juste plus responsable et plus attiré par des trucs qui sont un peu relou et qu’il faut gérer.

[E] Si je devais le renommer, je dirais alter des obligations sociales.

[K] Oui.

[E] Voilà de… ouais.

[K] Mais nous, de nos observations et c’est un aparté. Il n’y a pas vraiment d’alter social foufous définis dans les systèmes. Il y a plein de personnes qui sont là pour faire le fun et qu’elles sont plus changeantes. Que la personne qui se tape les trucs boring, généralement, il y en a qu’une. Et dans notre définition, c’est l’alter social. Et nous, quand on parle d’alter social, Epsi et moi, c’est sûr qu’on se comprend. On sait de quoi on parle, mais on s’est vraiment rendu compte à plein de moments que les gens parlaient pas de leurs alters sociaux comme nous on parle de l’alter social et que du coup ça faisait des problèmes genre “Ouais, mon alter social, il est ronchinou.” “Ah bon ? Mais moi mon alter social il saute tout le temps partout.” “Quoi ?” Moi si mon alter social il saute tout le temps partout, c’est qu’il est ronchinou, t’as pas envie. [rires]

[E] Moi ça va, mais c’est parce que je suis une ancienne hôte, j’en suis sûre, mais moi je connais beaucoup d”alters sociaux qui n’aiment pas les gens.

[K] C’est clair.

[E] Et qui n’aiment pas les situations sociales, en fait. Juste ils ont pas le choix, ils savent le faire, mais…

[K] C’est clair.

[E] Bref. Dans notre définition, toujours.

[K] Et du coup, je pense que là il y a un peu de deux chemins. Soit on clarifie les définitions avec les gens avec qui on traîne, parce que c’est important pour se comprendre et que ça devrait être la base de tout, en fait, de parler la même langue. C’est pareil avec les étiquettes. Ou alors si l’étiquette elle est là pour une compréhension personnelle, mais pas pour servir le propos, moi je pense que dans une certaine mesure, on peut s’en foutre. En tout cas moi personnellement, il y a plein de moments où je m’en fous. Et je vais reparler un peu du MBTI pour ça. Mais du coup, le MBTI, c’est un test qui classe les gens en 16 types de personnalité, mais surtout, plus précisément, ce qu’il en ressort, c’est la façon dont les gens captent les informations et prennent leurs décisions. C’est ça les deux grands pôles du MBTI. Et moi, ça m’a aidé à mort, à comprendre la vie, à comprendre les autres, en fait. Comprendre que tout le monde ne prenait pas ses décisions de la même façon que moi, genre en sachant- je savais qu’on n’était pas tous égaux, mais j’avais pas conscience avant de connaître le MBTI qu’il y avait des gens qui ne les prenaient pas sur les mêmes grandes catégories, quoi. Je vais parler un peu plus spécifiquement du MBTI, mais c’est pas grave, c’est très intéressant le MBTI [rires]. Par exemple, pour moi, je pensais que tout le monde utilisait ses raisons pour prendre une décision. Je pensais que tout le monde allait choisir la raison rationnelle, que ça allait être ce qui était le plus logique. Et que tout le monde pouvait argumenter pourquoi il avait pris telle ou telle décision. Et en fait, il s’avère que non. Et selon le MBTI, c’est très bien classé et le MBTI dit que non. Il y a des gens qui vont prendre leur décision en fonction de ce qu’ils ont envie et du coup ils vont pas être capables d’argumenter le brol. Ils vont juste dire “J’avais envie, j’aime bien” ou “J’avais pas envie, j’aime pas” et pas “J’ai choisi de faire ça parce que parce que, parce que et que ça allait m’apporter ça, ça, ça, donc nanani.” Et donc moi, avant, quand j’étais plus jeune, avant le MBTI, j’avais l’impression que toutes les personnes qui n’argumentaient pas leur avis se foutaient de ma gueule. J’avais l’impression que c’était de la mauvaise volonté et du coup ça pouvait très vite se transformer en des trucs négatifs du type ou c’est de la mauvaise volonté et donc quoi ? Tu me respectes pas. Ou c’est un manque de confiance et du du coup quoi ? Tu me fais pas confiance. Ou c’est je mérite même pas que tu prennes le temps de m’expliquer et du coup, putain pourquoi on se parle. Et vraiment ça complexifiait, non c’est pas ça complexifiait, mes interactions avec les autres était beaucoup plus complexe que maintenant où je peux me dire “Ok. À mon avis, cette personne utilise une autre fonction pour prendre ses décisions par rapport au MBTI que moi. Et donc non, ce n’est pas volontaire, c’est juste que nous sommes différents.” Et vous me direz, évidemment que je sais qu’on est tous différents. Et c’est pas le MBTI qui m’a appris que les gens ils étaient différents de moi. Mais ça a mis des délimitations et des cases dans les concepts qui étaient trop abstraits. C’était trop large “on est tous différents” parce que oui, on est tous différents, mais en même temps on a tous des similitudes. Du coup je comprenais pas, c’était trop compliqué pour moi. Et du coup le MBTI ça m’a vraiment apporté ça. Ça m’a apporté de comprendre à quel point les gens peuvent être différents et pas juste de mauvaise foi. Et bref, c’était un peu une digression, mais pour arriver au fait que dans ce contexte là, ce qui compte, c’est que moi j’ai mon idée de comment je perçois les gens- ce qui est personnel et du coup c’est une perception, c’est pas une réalité. Après, un test comme le MBTI, ça peut pas être une réalité, ça reste une perception et c’est mieux que ce soit la perception de la personne concernée, exactement comme on disait une étiquette c’est personnel, mais si je l’impose pas, ça peut très bien être une perception qui est à moi. Et donc par exemple, je pourrais parler avec quelqu’un et me dire ce que je vous dis là “Ah oui, je pense que cette personne a tel type de MBTI qui me fait dire que cette personne pense plutôt comme ça et prend plutôt ses décisions comme ça par rapport à moi.” Et peut être qu’on va parler du MBTI un jour et que la personne elle va me dire son MBTI et qu’elle va me dire qu’elle pense qu’elle a un MBTI qui n’est pas du tout celui que je pense. Et est ce que c’est grave ? Ben moi j’ai déclaré que pour moi même, en tout cas, que non. Ca m’intéresse pas, en fait, de me dire “Oh j’avais tort et cette personne en fait je l’avais mal jugée et je vais changer complètement ma façon de percevoir comment je la perçois. Parce que si cette personne elle dit qu’elle a tel type MBTI alors que moi je pensais qu’elle était tel type qui est un type opposé, eh bien ça veut dire que je me suis trompé dans la perception de comment j’ai perçu la personne.” Bah non en fait. Parce que ma perception de la personne elle va pas changer. Et c’est pas le MBTI qui va changer ma perception de la personne. Changer comment j’agis à cause du MBTI que la personne elle dit qu’elle a, ça va juste changer comment j’agis avec elle et ça va être nul. Et du coup on s’en fout. Pour le MBTI, par exemple. Et après il ne faut pas le dire, c’est pas genre il faut dire “Moi… toi tu penses que tu es tel type, moi je pense plutôt que tu es tel type.” Parce que si on vous invite pas à lire, le dites pas. On en revient. C’était le début de la vidéo.

[E] Ben oui.

[K] Mais moi, le MBTI, c’est un outil personnel. C’est pas un outil pour- C’est un outil pour m’aider moi même à mieux me connaître et me comprendre et à mieux communiquer avec les autres. Ça a pas besoin d’être vrai, parce que ça ne peut pas l’être. Et si les gens ils pensent qu’ils ont un MBTI qui n’est pas celui que je pense qu’ils ont, eh bien ça ne change rien, en fait. Je sais pas si c’était très long ou très intéressant, mais moi je trouvais important de le dire. Voilà.

[E] Ben ouais, on en revient à la même chose de ne pas imposer des étiquettes et de les utiliser comme un outil personnel avant tout. Et… même après tout, hein. [rires] Et ça vaut en interne. Ca, c’est un peu un truc qui est aussi oublié et on en revient au rôle ou à plein de trucs. Ce qui vaut par rapport aux personnes externes, comme ne pas imposer une étiquette à quelqu’un ou ne pas laisser quelqu’un nous imposer une étiquette qui ne nous convient pas, ça vaut dedans aussi. Parce qu’il y a plein de gens, on le voit, on le sait, et même nous aussi à un moment, on a besoin de classer tout ça et quand t’essaies de comprendre ton système, de mapper et tout, t’as envie d’étiqueter. Parce que c’est plus facile, parce que tu t’y retrouves mieux avec des étiquettes, c’est le concept. Mais du coup il y a un peu une obligation. Il y a une obligation soit d’accepter une étiquette qui ne convient pas ou soit- voilà, c’est un truc à retravailler ensemble dans la communication et tout ça. Mais il y a aussi une obligation à s’étiqueter. Et il y a des alters qui ne sont pas prêts ou qui le seront jamais ou qui n’en ont pas besoin. Et c’est ok. Mais juste, t’es obligé·e. T’arrives, on te demande comment tu t’appelles ? T’es qui ? C’est quoi ton rôle ? C’est quoi ton genre ? C’est quoi ci ? C’est quoi ça ? Alors il y a plein d’alters qui ne sont pas prêts. Et ben voilà, c’est pour ça que je disais ça vaut, ça vaut aussi bien en externe qu’en interne. Quand on dit c’est personnel, c’est aussi internement personnel, quoi. Voila.

[K] A fond. Et je pense que là aussi, parfois, le communautaire sans le vouloir, force à l’étiquetage pour un peu suivre la masse, suivre les normes. Par exemple, et c’est pas un reproche, mais dans nos communautés multiples, avoir un rôle, c’est important. Parce que c’est devenu une norme, quoi. C’est comme avoir un prénom. Et il y a des communautés où genre si tu connais pas ton ascendant et ta planète en je ne sais pas quoi, c’est important aussi. Alors que, enfin tu vois, que t’es obligé·e de connaître tout ton… Comment ça s’appelle ? Ta carte du ciel pour pouvoir être intégré·e. Et je trouve ça dommage à plein de moments- Pour les communautés astro, j’en sais rien, je ne fais pas partie de, enfin je connais pas bien l’astro. Mais pour les rôles ou les étiquettes liées à la multiplicité, parce qu’il n’y a pas que les rôles, je pense que c’est pareil pour tout ce qui touche au mapping comme l’âge, le nom, la date de naissance et des trucs super précis. Ca peut vraiment être- alors que c’est censé être un outil, ça peut vraiment être un truc qui fait du mal à l’illégitimité et qui donne l’impression de pas être assez, tu vois, ou de pas connaître assez son système ou pour l’alterr en question, de ne pas être assez formé, de ne pas être assez important, d’être moins qu’un système qui aurait plus d’infos, alors que bah non, en fait.

[E] C’est clair.

[K] Il y a aucune étiquette qui devrait être obligatoire. Et c’est pareil dans le mapping. Je sais qu’il y a plein de systèmes qui connaissent la date de naissance de leurs alters et qui du coup peuvent fêter les anniversaires. C’est pas du tout mon cas, hein.

[E] Non plus.

[K] Et bah moi ça me fait pas de mal de pas avoir de date d’anniversaire, mais je sais qu’il y a peut être des systèmes qui ressentiraient- qui se diraient que l’info doit exister quelque part, parce qu’elle a l’air d’exister chez plein de gens. Alors que vraiment chez nous, je vous jure, je pense vraiment qu’elle existe pas l’info. Parce que c’est pas important pour moi.

[E] Ouais.

[K] Et juste l’info elle existe pas. Et ne pas avoir une étiquette qui même si elle semble commune ou ne pas connaître ou se classifier sur un truc, même si communément les gens le font, ça ne veut pas dire qu’il faut trouver toujours. Il y a encore un truc dont moi je voudrais parler, c’est les étiquettes taillées dans le marbre.

[E] Oui ?

[K] Tu vois ? Je comprends pas.

[E] Comme quoi par exemple ?

[K] Ben je pense qu’il faut laisser le droit aux gens et se laisser le droit (et parfois c’est les gens et la société, mais parfois c’est de soi même aussi) de comprendre que la vie ça peut être quelque chose de fluctuant et les étiquettes aussi.

[E] Ah oui c’est clair.

[K] Et du coup, en fait, avoir une étiquette aujourd’hui veut pas dire que tu vas devoir te la coltiner pendant les 62 prochaines années, tu vois. A tous les sujets en fait.

[E] Oui, ça c’est un truc, c’est un peu déjà social au départ. Je veux dire, dès que tu né·es, on en colle déjà dix, des étiquettes, tu vois. On te colle ton genre, on te colle ta taille, on te colle ton caractère et des trucs ainsi. Et genre, c’est censé… il y en a qui peuvent évoluer, mais d’autres pas. Parce que la société a dit que. Si à la naissance on te dit t’es une fille, bah voilà, t’es une fille pour toujours, tu peux pas changer. Si tu vas changer, c’est bizarre, nanana. Tu vois ? Et la société, elle est très comme ça, parce que on est très comme ça, en fait, à vouloir ranger dans des cases. Et je sais pas pourquoi, oui, il y a des cases qui bougent et des cases qui bougent pas. Et en fait, des cases qui bougent pas, il y en a très peu hein, il y en a vraiment très peu. Et donc rien que si on prend, ben oui, le genre, le caractère, la couleur de cheveux, j’en sais rien, plein de trucs comme ça, ben oui, ça bouge. C’est pareil, même dans les micro étiquettes, même dans les rôles, ça bouge. Même dans le type de système qu’on est, ça bouge, les orientations sexuelles, ça bouge. Romantique aussi. Et du coup… c’est moi qui fait cette vidéo, mais notre hôte, elle voulait parler de ça. On s’est défini·es comme… Enfin au départ, on a été classé·es dans hétéro quand on était enfant parce que la société a dit qu’on l’était. Puis en fait il y a eu l’adolescence et il y a eu la prise de conscience du fait qu’on ne l’était peut être pas. Donc on s’est défini·es comme bi, parce que bon, il fallait quand même garder l’étiquette précédente, même si elle pouvait être un peu mise à jour, donc il y avait cet entre deux qui était être bi. Et puis il y a eu une confirmation du fait que c’était plutôt lesbienne l’étiquette qui est restée pendant vraiment longtemps et qui a été, comme on le disait au début, un truc qui nous définissait vraiment et pour lequel on militait, pour lequel on a lutté, pour lequel vraiment ça a été une étiquette vraiment importante de définition. Et puis ben on est sorti·es avec Kara et ils ont découvert leur multiplicité et ils ont découvert qu’il n’y avait pas que des meufs cis là dedans.

[K] Y en a même pas des masses.

[E] Il n’y en a pas des masses. Il y en a quelques unes, mais bon. Et donc ça a été- même une étiquette choisie et revendiquée et importante et vraiment de définition personnelle, ben elle a été remise en question, en fait. De se dire “Ben voilà, en fait on aime des mecs, qu’est ce qu’on fait ?”

[K] Horreur, malheur.

[E] Horreur, malheur. [rires] Y compris des mecs cis, même si… qui restent dans des corps assignés femmes à la naissance, mais des mecs cis quand même, avec un comportement de mec cis intériorisé sur certains points, hein bon. [rires] J’ai entendu ton gros rire gras. [rires] Et donc bien voilà, il y avait plusieurs choix, quoi. Soit il y avait la biphobie personnelle de se dire “Bah non, moi je suis lesbienne, je suis pas bi, c’est pas ok.” Parce qu’il y a beaucoup de biphobie chez les communautés homo strict, je veux dire. Soit il y avait de la transphobie envers eux de se dire “Bah non, je t’autorise pas à être un homme dans le corps de ma femme.” [rires] Voilà. Et donc pluralphobie, en fait. Et soit pas. Et du coup voilà, il y a eu- Enfin c’est bien qu’on ait réussi, malgré cette super définition, super définition dans le sens où on se l’était super appropriée. Il y a eu une remise en question, vraiment et ça a été pas simple quand même, malgré le fait que c’était pas grave.

[K] Oui, et j’étais beaucoup vannée en disant que t’étais bi curieuse.

[E] Oui, mais je le méritais après avoir dit que t’étais pas hétéro. [rires] Mais on avait raison tous les deux. Mais on ne définit pas les étiquettes des autres !

[K] C’est pas bien !

[E] C’est parce que nous, on se connaît très bien, on a le droit. [rires]

[K] Non, on n’avait pas le droit non plus, juste on l’a pas très mal pris. Enfin si, on l’a très mal pris, mais on a pu en parler et se dire qu’on l’avait très mal pris et s’excuser.

[E] Voilà, et on ne le fait plus. Parce qu’on a appris de nos erreurs, ce qui est bien. On évolue.

[K] Sauf pour rigoler.

[E] Oui, évidemment, dans ce genre de contexte, mais bref. C’est toujours la même chose. Les étiquettes, elles peuvent évoluer, la façon dont on se définit, elle peut évoluer et la façon dont on a conscience des choses, dont on s’excuse, on communique, etc, ça peut évoluer aussi. Voilà.

[K] Je peux dire un sujet touchy ?

[E] Vas-y.

[K] Qu’est ce qu’on fait quand on pense qu’une personne, elle se trompe d’étiquette et qu’on a l’impression que la nouvelle étiquette pourrait aider ?

[E] On lui parle de la nouvelle étiquette.

[K] Tu veux que je donne un exemple super courant, mais c’est pas du tout innocent de ma part ?

[E] Vas-y. [rires]

[K] Bah tu vois, moi je pense qu’il y a plein de gens qui utilisent l’étiquette ATDS alors que selon moi, ils rentrent dans les critères du TDI.

[E] Aaaah. C’est effectivement un grand sujet. [rires] Il y a déjà un truc qui est compliqué, c’est ce principe du fait que c’est un diag et donc il y a un peu ce grand truc de l’étiquette diag, oh mon dieu, il y a que le psychiatre qui a le droit et donc ça c’est toujours un peu plus touchy, évidemment. Parce que nous on s’en fout de l’auto diag, du pair diag ou du diag posé par un psy. Pour nous tout se vaut et encore une fois, c’est une question de définition et tout ça et de contexte, en fait. Bref. Mais du coup oui, ce que tu veux dire c’est les critères correspondant au TDI, il y a des gens qui se définissent comme ATDS, voire qui ont eu un diag d’ATDS reconnu par un psy et tout, qui en fait rentreraient dans les critères du TDI s’il n’y avait pas les clichés sur les critères du TDI.

[K] Oui, et je dirais même plus précisément, il y a des gens qui utilisent les critères du TDI pour se définir ATDS, en utilisant comme justificatif des critères du TDI. [rires] Et en fait, on en revient, là moi l’espèce de balance que j’essaie de me faire dans ma tête, déjà, c’est toujours avec des gens que je connais. Si c’est quelqu’un qui nous envoie un email ou que je connais pas ou que je vois sur le web, jamais je n’irai commenter “Moi je pense plutôt que t’as un TDI.” Vraiment l’indécence.

[E] Mais sur rien du tout, hein. “Moi je pense plutôt qu’en fait gnagnagna.”

[K] Ouais non. Mais à mes proches, proches, en fait, parce que la barrière que je me fixe et je ne sais pas si c’est la bonne solution, mais la barrière que je me fixe c’est qu’est ce que ça peut apporter ? Et là où moi ça me dérange vraiment- genre ça me dérange, c’est pas genre ça me dérange, c’est genre là où ça m’interpelle vraiment, où j’en arrive à me poser ce genre de questions, c’est quand l’étiquette apporte quelque chose de négatif par rapport à l’étiquette que moi je pense qui serait mieux. J’illustre. Il y a des gens qui disent “Moi je pense que j’ai que un ATDS.” Et qui du coup considèrent l’ATDS comme un sous TDI.

[E] Ouais.

[K] Et déjà là, je ne suis pas d’accord, parce que franchement, les différences entre ces deux diag sont vraiment dans un mouchoir de poche. Et si- Ah me lancez pas sur comment je considère que les diag devraient être faits et organisés sur un spectre, c’est pas le sujet, j’ai pas le temps. Mais déjà, moi je considère que c’est pas vrai et tu vois là, je suis partagé·e entre est-ce que je suis censé dire à la personne- enfin les deux, en fait. Non, l’ATDS c’est pas un sous TDI, mais en plus toi, je pense vraiment que tu rentres dans les critères du TDI. C’est compliqué, tu vois quand la personne elle dit “Ah mais je suis- je souffre moins, moi c’est pas si pire. Et puis ça peut pas être parce que…” Pour des trucs qui sont pas du tout prouvés.

[E]Oui.

[K] Et puis il y a des moments trop touchy où là je sais vraiment pas quoi faire. C’est quand les personnes elles disent “Moi j’ai l’impression de pas avoir de traumas avant 6-9 ans. Du coup je suis sûre que c’est un ATDS, parce que moi j’ai eu des traumas que ado.” Et je fais quoi moi d’une phrase pareille ?

[E] Oui, c’est clair.

[K] Ben je dis ok. Définis toi comme tu le souhaites. Qu’est ce que tu veux que je dise d’autre ?

[E] Oui, c’est ça je pense, on en revient, quoi, ça reste personnel. Et donc moi, ce qui m’importe, c’est de donner une information qui est relativement juste et que la personne, elle en fait ce qu’elle veut, c’est son problème. Et juste, j’essaye de faire attention à du coup à ce que ce que ça véhicule pas, en fonction de la personne, des fausses idées sur le sujet, tu vois. J’ai pas d’exemples qui me vient en tête, mais si on prend l’exemple de l’ATDS, des personnes qui auraient un ATDS et qui diraient que si t’as pas de blackout entre des alters, bah ça peut pas être un TDI. D’ailleurs cette personne là n’a pas de blackout parce qu’elle, elle a un ATDS. Enfin tu vois, des trucs dans ce sens là. Je dirais bah non, mais de nouveau c’est un peu rectifier les informations, mais je suis d’accord avec toi, surtout sur le fait que c’est un spectre. Il y a beaucoup d’idées reçues quoi. Voilà. Et donc ben oui, j’essaierai de donner de l’info, j’essaierai d’éviter de la désinfo surtout. Et ça peut m’arriver avec les proches, de dire “Pour moi la définition c’est ça, fait en ce que tu veux.” [rires] Voilà. Parce que c’est vrai en fait, pour moi c’est comme ça et peut être que je me trompe, mais je le dis toujours. Peut être que je me trompe et c’est ok, moi je définis ça comme ça.

[K] C’est clair. Et à côté de ça, tu vois, c’est difficile parce que parfois je me dis bah, c’est pas à moi à pousser la personne à se étiqueter autrement que ce que moi je pensais. Mais à côté de ça, moi, au moment de ma prise de conscience des- c’était la norme, TDI = blackout, ATDS = moyen d’amnésies, tu vois. Et en fait, selon ma définition et définissez vous comme vous voulez, selon moi, c’est faux. En tout cas, avec les nomenclatures qui sont utilisées aujourd’hui, même si elles sont bullshit, bref blablabla, c’est pas la question. Et du coup, ben moi j’ai mis super longtemps à me sentir légitime dans l’étiquette TDI, parce que pour moi, tu vois, je me sentais pas… ATDS ça résonnait pas avec mon vécu et avec ce que j’en comprenais, de ce que je lisais dans les études, dans les livres, dans les critères diag. Mais à côté de ça, tous les pairs que je croisais, ils disaient que j’avais tort. Et donc c’est compliqué d’avoir la force et la légitimité de se positionner en pensant avoir raison alors que la masse dit l’inverse. Mais à côté de ça, comme on le dit, la base c’est de ne pas imposer d’étiquette aux gens. Mais du coup, est ce que la masse essayait pas d’imposer le fait que mes expériences pouvaient pas coller avec TDI, sans le vouloir, sans volonté, hein ?

[E] Si, je pense et je pense qu’il y a un truc qui vient parfois aussi du fait de vouloir modifier l’étiquette…

[K] A soi.

[E] Pour que ça colle à soi, pour rester dans son étiquette de confort, en fait. Tu vois, justement, si tu- moi je le considère pas. Il y a des gens qui considèrent que l’ATDS c’est moins pire qu’un TDI, tu vois. Et donc il y a des gens qui se disent “Moi je suis moins pire, soit parce que je souffre pas assez, soit parce que je veux pas que ce soit pire.” Soit par minimisation personnelle ou par minimisation des autres, des trucs. Et donc ils veulent rester dans l’ATDS, entre guillemets, qui veulent inconsciemment et qui, en fait… Si, ils switch et si, leurs alters ils sont différenciés et si, en fait, ils se rendent compte qu’il y a des moments où il y a quand même des amnésies. Ah, qu’est ce qu’on fait ? Est ce que je change d’étiquettes ou est ce que j’essaie d’adapter un peu l’étiquette à moi ? Voilà, il y a un peu un problème aussi, un problème de cet ordre là qui peut arriver.

[K] Oui, je pense.

[E] Et qui est très dans la société, de ce principe, comme on disait, que si t’as une étiquette, elle est pas censée bouger, alors que si, ça bouge tout le temps.

[K] C’est clair. Et vraiment, je pense que vraiment, un truc qui m’a beaucoup aidé et je l’ai dit sur un serveur Discord il y a quelques jours et j’en parlais vis à vis de la multiplicité, je vais vous illustrer après ce que j’ai dit après, vous inquiétez pas. Il y a une personne qui n’est pas multiple, qui a dit que c’était aidant pour toutes les étiquettes, du coup je vais vous le dire là. Moi j’avais vraiment un problème de légitimité avec le fait de m’approprier des étiquettes, parce que ça, j’avais l’impression que 1) c’était pour toujours et 2) que j’avais pas le droit à l’erreur, parce que c’est pour toujours, mais aussi parce que c’est grave de se tromper, parce qu’on n’a pas le droit de se tromper. Parce que tous ces trucs un peu nazes qu’on entend, genre “Ca décrédibilise les vrais concernés, nanani nanana.” Alors qu’en fait, mais non, il n’y a pas de place limitée, il y a pas- enfin tu vois, il y a pas X place de multiple pour toute la francophonie. Et si toi tu prends un siège, ça veut dire que Jean Mich à côté il pourra pas en avoir. Non. Ça fait de mal à personne. À partir du moment où une étiquette, elle fait de mal à personne et qu’elle vous fait du bien à vous, c’est quoi le problème ? Et je parle d’une étiquette qui est pas un diag. Si vous êtes à cheval sur le fait que l’auto diag c’est nul, c’est votre problème et je vous juge qu’à moitié. En fait, je vous juge pas si vous l’imposez pas aux autres. Si vous voulez pas vous auto-diagnostiquer, je vous juge pas. Si vous dites que les autres doivent pas s’auto-diagnostiquer, je vous juge. Et du coup j’entends ça, tu vois, si tu veux pas dire j’ai pas de diag, je veux pas utiliser l’étiquette TDI, bah l’utilise pas, utilise l’étiquette multiple. Mais pourquoi utiliser l’étiquette multiple, ce serait grave ? Qu’est ce que ça implique ? Est ce que ça vole la place des concernés ? Non. Est ce qu’il faut souffrir horriblement pour utiliser l’étiquette multiple ? Non. Et si dans cinq ans vous vous réveillez un matin en vous disant “Ah punaise, quelle connerie ! En fait, je suis pas du tout multiple, c’est vraiment pas une étiquette qui me colle.” Eh bien juste vous la baquez et puis c’est tout. Qu’est ce que ça change ? Et ça a l’air si simple dit comme ça et il a fallu tant d’années pour que j’accepte ça. Que j’accepte ce que je viens de dire là. Personnellement, sentimentalement, je veux dire, de me dire “Oui, c’est vrai, ce que je dis est vrai.” Parce qu’il y a tellement de barrières. Et c’est logique qu’il ait des barrières autour des étiquettes, vu qu’une étiquette c’est mettre des trucs dans des cases. Mais enfin change de case, quoi. Où est le problème ? Du coup voilà, moi je pense que si ça vous fait du bien et que ça fait du mal à personne, faites le. Faites le. Qu’est ce qu’on s’en fout ? Voila.

[E] Je suis d’accord. Du coup, pour conclure, une étiquette c’est cool.

[K] Sauf si c’est un outil de rejet.

[E] C’est censé être un outil personnel pour s’aider soi-même. [rires]

[K] Pour communiquer plus facilement, pour parler la même langue, si on a défini les mêmes définitions ensemble.

[E] Voilà. Mais ça ne doit pas être obstruant, contraignant, enclavant, plein de mots en -van, ça doit pas non plus être imposé aux autres, par qui que ce soit.

[K] Cerf volant. [rires]

[E] Et bon vent ! [rires]

[K] Voilà, on se retrouve tout de suite sur les questions réponses et voilà ! J’espère que ça vous a plu. Et parlez nous de toutes vos étiquettes et dites nous qui vous êtes comme personnage de Genshin Impact.

[K&E] Salut !

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