Cette vidéo d’une durée de 1 heure, tournée dans un environnement familier, est divisée en 5 parties :

  1. Handicap : la fin du mythe de l’inadaptabilité
  2. TSM et travail : le cercle vertueux de l’inclusivité
  3. Dépasser ses appréhensions pour tordre le cou aux clichés
  4. Nous sommes, donc je suis : la RQTH au service de ma personnalité
  5. Témoignage : mon parcours, ma stigmatisation, mes rebonds
  6. Conclusion : les 3 choses essentielles à retenir !

Cette vidéo d’une durée de 1 heure, tournée dans un environnement familier, est divisée en 5 parties :

  1. Handicap : la fin du mythe de l’inadaptabilité
  2. TSM et travail : le cercle vertueux de l’inclusivité
  3. Dépasser ses appréhensions pour tordre le cou aux clichés
  4. Nous sommes, donc je suis : la RQTH au service de ma personnalité
  5. Témoignage : mon parcours, ma stigmatisation, mes rebonds
  6. Conclusion : les 3 choses essentielles à retenir !

Avertissements de contenu :

Validisme

Transcription écrite :

Bonjour à tous. Je suis ravie de tourner cette vidéo aujourd’hui. Vous vous demandez certainement ce que je viens faire à l’écran. Je vous avoue qu’il y a quelques mois, je me serais posé la question aussi. C’est toujours assez étonnant pour moi, en fait, de comme ça, m’exprimer en public. Je souffre d’un trouble dissociatif de l’identité. Je ne sais pas si on peut dire souffre, d’ailleurs, parce que pour moi ce n’est pas une souffrance permanente. Effectivement, il arrive d’avoir des coups bas et parfois, on peut aussi se poser la question du rapport à l’autre et de la manière dont on peut être jugés ou méjugés, plutôt. Mais en fin de compte, pour moi, en fait, j’estime avoir une vie à peu près normale, avec ma différence, je m’adapte.
Le sujet aujourd’hui de mon intervention dans le cadre de la Purple Positivité World Conference, mais j’ose espérer que cette vidéo sera diffusée au-delà de cet événement international, qui a pour objectif d’informer et d’accompagner des personnes qui ont un trouble dissociatif de l’identité. Mais aussi de sensibiliser des personnes qui ne connaissent pas ce trouble sur, voilà, ce qu’on sait, ce que c’est, comment vivre avec, qui sont les personnes qui en sont atteintes et leur montrer qu’en fait, on est un peu comme n’importe qui, à part qu’on est un petit peu plusieurs dans nos têtes. Mais sinon, mis à part ça, on mange, on dort, on travaille ou on ne travaille pas. En fait, c’est tout le sujet, d’ailleurs, de mon intervention aujourd’hui. Mais l’idée, c’est ça, c’est vraiment qu’on puisse apporter, via des témoignages, via des vidéos, des éclairages, sur un trouble qui reste méconnu et qui est trop souvent stigmatisé, discriminés, avec beaucoup de médisance et beaucoup de, parfois, d’attaques. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou de manière même parfois directe, quand on exprime qu’on a cette particularité.
Aujourd’hui, j’ai choisi d’aborder un sujet vraiment très particulier. Vous verrez, dans le cadre de cette conférence internationale, d’autres vidéos des personnes qui vont traiter de leur parcours médical, des personnes qui vont expliquer ce que c’est que le trouble dissociatif de l’identité. Moi, c’est pas mon objectif. Mon objectif, c’est de montrer, en fait, comment des personnes qui ont un TDI vont travailler. La thématique de mon intervention, le titre que j’ai choisi, sur lequel j’ai travaillé un petit peu dans ma tête cet après-midi, parce que vous le savez, pour ceux qui ont un TDI, que la gestion du temps est très compliquée et s’ajouter une tâche supplémentaire, quand on est déjà surchargé et qu’on travaille, qu’aucune minute, en fait, toutes les minutes sont comptées, c’est très compliqué. Je ne suis pas à l’abri, pendant cette intervention, de switch. Je vous le dis tout de suite, parce que, ayant une personnalité multiple, il est possible que d’autres personnalités, une autre ou deux autres, parfois, interviennent pendant cette conférence. Donc vous pouvez le voir par un changement de voix, je peux perdre un petit peu le sujet, le retrouver quelque temps après. C’est pas grave, ce qui compte, c’est vraiment l’importance du sujet, la manière dont on va le traiter, parce que c’est vraiment essentiel. Donc mon sujet, je fais durer le suspense, c’est “TDI Emploi vers une entreprise enrichie des diversités”. C’est vraiment ça, aujourd’hui, que je veux démontrer. Donc j’ai travaillé, tout à l’heure, dans le train, pour ne rien vous cacher, sur plusieurs parties. L’idée, en fait, c’est déjà de parler du handicap au sens large, du handicap au travail. Et j’ai appelé cette partie “La fin du mythe de l’inadaptabilité”. Dans une deuxième partie, je vais expliquer quels sont les atouts des personnes différentes et notamment des personnes ayant un trouble dissociatif de l’identité pour une entreprise et en quoi il est important pour ces personnes, qui parfois se mettent elles-mêmes des freins, en fait, de travailler. Ensuite, on parlera de la manière dont on peut dépasser ses appréhensions pour tordre le cou aux clichés. Je vous expliquerai l’importance de la déclaration de son trouble au travail. Comment c’est important, pour se ménager soi-même et ce que ça peut aussi apporter à l’entreprise d’avoir une personne qui est déclarée comme étant différente en son sein. J’ai appelé ça, cette quatrième partie “Nous sommes donc je suis, la RQTH au service de la personnalité”. Je vous parlerai aussi de mon témoignage, de mon parcours, de ma stigmatisation, puisqu’il m’est arrivé, au moment de ma déclaration, de subir quelque chose qui ressemble comme deux gouttes d’eau à une discrimination. On focalisera pas sur cette discrimination. L’importance, l’important pardon, c’est vraiment de retenir la façon dont j’ai pu rebondir, de manière à conclure cette intervention sur une touche de positivité, pour que tout le monde, entreprises et salariés ayant des troubles de la personnalité comme le TDI, pour pouvoir cheminer ensemble dans un objectif à la fois de qualité de vie au travail, mais aussi puisque c’est quand même important pour l’entreprise, c’est l’essentiel, la productivité. Voilà, l’un ne va pas sans l’autre, bien évidemment. Et vous aurez effectivement trois choses, vraiment, que j’essaierai de vous faire passer, qui faudra retenir après cette intervention et dont j’espère qu’elles vous marqueront de manière à ce que vous puissiez, vous entreprise, accepter et mieux identifier, en fait, les personnes qui ont ce trouble, pour mieux les intégrer et les inclure dans la vie professionnelle et pouvoir vous adapter. Et pour les personnes qui ont un TDI, de dépasser justement ces peurs relatives au rejet. Alors il y en aura toujours, il ne faut pas se voiler la face et vous le verrez quand je vous expliquerai quel a été mon témoignage. Mais en tout cas, je reprends, parce que comme j’ai pas mal détaillé, vous avez peut-être perdu les grandes lignes de cette intervention. Il n’y a pas de montage vidéo, parce que c’est pas forcément ma spécialité. Je tourne chez moi, j’ai juste mis un paravent pour cacher la partie qui était peut être un petit peu moins sympathique à mettre en fond d’écran. Donc voilà, je suis totalement naturelle. J’ai préparé quelques petits points, vraiment, tout à l’heure, en speed. Mais tout est déjà dans ma tête, parce que pour moi, c’est l’évidence même. Donc voilà, j’espère aussi, évidemment, c’est l’objectif de cette intervention, qu’elle inspirera beaucoup de monde. Allez, arrêtons comme ça de d’être trop volubiles et essayons de résumer les thématiques que nous allons aborder aujourd’hui, donc, je reprends.
La thématique centrale “TDI Emploi vers une entreprise enrichie des diversités”. La première partie “Handicap, la fin du mythe de l’inadaptabilité”. Ensuite, “Troubles de santé mentale et travail, le cercle vertueux de l’inclusivité”. “Dépasser ses appréhensions pour tordre le cou aux clichés”. “Nous sommes donc je suis, la RQTH (la reconnaissance, la qualité de travailleur handicapé) au service de ma personnalité”. “Mon témoignage, mon parcours, ma stigmatisation, mes rebonds” et “Ce qu’il faut retenir”, en conclusion.
Voilà, donc on va entrer dans le vif du sujet, pour parler du handicap au sens large. Oui, le trouble de santé mentale reconnu au DSM-V, on ne va pas y revenir, quand bien même il y a encore beaucoup de personnes qui ont du mal à accepter cela. Donc il y a eu des études, effectivement, neurologiques qui prouvent, à travers des zones du cerveau qui s’allument et pas d’autres, par rapport aux gens qui n’ont pas, etc, que nous ne sommes pas des extraterrestres et nous ne sommes pas des fabulateurs ni des bonimenteurs. Nous sommes des personnes et effectivement qui avons un fonctionnement différent. Alors évidemment, dans la santé mentale, on a tendance à tout mettre dans le même panier. C’est à dire que vous avez un trouble de santé mentale, vous êtes étiquetés comme ayant un trouble de santé mentale et on mélange tout. On mélange le trouble dissociatif de l’identité qui touche 1,5 % de la population, quand même, aujourd’hui, avec la schizophrénie où on est, selon des études américaines, entre 0,26 % et 0,67 % de la population mondiale. Je me trompe peut-être d’un tout petit 100e, mais tout cela pour dire qu’on a tendance, vraiment, à tout mettre dans une même case. Le trouble dissociatif de l’identité, rappelez vous ce que c’est, ce sont des personnes qui ont subi des traumatismes sévères durant l’enfance et du fait de ces traumatismes, qu’elles n’ont pas pu garder, parce que sinon il aurait été difficile de survivre avec tous ces souvenirs. Quand vous avez une personne qui a été battue, qui a été violée, qui a été torturée, etc, imaginez comment elle pourrait pouvoir parler, comme je le fais aujourd’hui, si elle n’avait pas entouré ses souvenirs, quelque part, dans une petite personnalité traumatique et créer, évidemment, d’autres personnalités plus fortes, qui n’auraient pas ces souvenirs et pourraient aller de l’avant. Évidemment, c’est un petit peu schématisé et mes amis de l’association Partielles seront là pour vous expliquer tout ça dans le détail. Revenons-en à nos moutons et nos moutons sont au travail. Le handicap en général, donc oui, les personnes qui ont des troubles de santé mentale dont le trouble dissociatif de l’identité, mais ça peut être aussi d’autres choses. Vous avez des borderlines, vous avez des hypersensibles, vous avez les TDAH, vous avez des autistes, etc. Toutes les personnes TSM : handicap psychique, handicap mental, handicaps physiques, voire des troubles, des problèmes de santé durable, sont des personnes en situation de handicap, parce qu’elles ont besoin d’adaptations spécifiques et en France, en 2019, il y en a 5,9 millions. 5,9 millions de personnes en situation de handicap. Et quand on parle de personnes en situation de handicap, on parle à la fois des personnes qui disposent d’une reconnaissance administrative de leur handicap, celles qui se sont déclarées et celles qui ont déclaré une maladie de longue durée. Parce que là aussi, évidemment, il faut des aménagements de postes et les choses ne sont pas aussi simples que quand on est en parfaite santé. Ce qu’il faut, ce qui est important de souligner là dedans, c’est que sur la seule population disposant de reconnaissance administrative, le taux de chômage, qui est plus élevé, bien évidemment, que celui de l’ensemble de la population. Il est de 14 % en 2022, quand il est de 8 % pour l’ensemble de la population. Il est quand même en baisse. Ça, c’est une super bonne nouvelle. Ça veut dire que ça y est, la société commence à s’ouvrir, même s’il y a encore des marches importantes à gravir. Et c’est vraiment ce qu’il faut retenir aujourd’hui, 14 % de taux de chômage en 2022 contre 8 %. Evidemment, ces chiffres restent quand même très périphériques, puisqu’ils n’intègrent pas les personnes qui ne se sont pas déclarées, mais qui souffrent d’un handicap, comme c’était mon cas avant que je n’ose me déclarer, avant que je ne réalise moi même, en fait, que je m’accepte et que je sorte aussi de ma phase de déni. Il y a des personnes qui ne savent pas, ne se rendent pas compte elles mêmes qu’elles sont en situation de handicap et qui donc souffrent de devoir dépasser leurs difficultés chaque jour, quotidiennement, sans même s’en rendre compte. Et les personnes qui, au moment où elles s’en rendent compte, n’osent pas , là aussi, comme ça a été mon cas pendant longtemps, se déclarer, parce qu’elles ont peur, elles ont peur du rejet, elles ont peur du stigma et elles ont raison d’avoir peur, parce que la discrimination existe, que les gens ont besoin d’être sensibilisés. Néanmoins, il est important quand même de le dire. Autre fait, autre constat, la population handicapée en emploi est plus âgée que la moyenne. Et il faut dire aussi que les individus en emploi qui sont reconnus handicapés occupent plus souvent des professions quand même peu qualifiées, puisque 65 % d’entre eux sont employés ou ouvriers, ce qui n’est pas du tout péjoratif en soi. Mais il y a une certaine appréhension, peut être, à faire des études et peut être aussi, encore, une faible adaptation de l’environnement pour permettre justement à ces personnes de se dépasser. Certainement aussi des appréhensions liées à des stéréotypes intériorisés qui certainement existent. Il y a des études qui sont certainement plus efficaces, en fait, que mes simples hypothèses en tant que moi, Lydie Donnet. Ce dont je vais vous parler, donc on clôt cette première partie, la fin du mythe de l’inadaptabilité, c’est dire quoi ? C’est dire que pendant des années, on a considéré que les personnes en situation de handicap étaient des inadaptées qui étaient incapables de faire des choses. Et puis on a fait évoluer les termes. On a vu qu’effectivement ils étaient capables et on les a appelés des handi-capables. On est passé du handi-coupable au handi-capable, finalement. Et puis aujourd’hui, on se rend compte, en fait, qu’ils ont des potentialités, peut-être que n’ont pas d’autres personnes. Ce sont ces choses là que nous allons explorer. Ce sont toutes ces exceptionnalités qui ressortent en fait de cette différence.
Donc, “Troubles de santé mentale et travail, le cercle vertueux de l’inclusivité”. C’est important, quand même, de souligner que selon l’Organisation mondiale de la santé, oui, j’ai fait quand même quelques recherches; en 2019, 15 % des adultes en âge de travailler souffrent d’un trouble de santé mentale. Ah ben ouais, on n’est pas tous déclarés et peut être qu’autour de vous, peut être que vous même, vous avez un petit boulon qu’a pété. Trêve de plaisanterie. Tout cela pour dire qu’il ne faut pas, encore une fois, aller casser du sucre sur le dos des gens. Parce que des fois, c’est quand même pas mal de pouvoir aussi se poser, prendre du recul par rapport à soi et se dire qu’on est tous différents et qu’on on a tous quelque part quelque chose qui pourrait être jugé et critiqué par quelqu’un d’autre. Bah oui, dites vous bien que si vous apportez une critique sur quelque chose ou sur quelqu’un et bien d’autres personnes peuvent aussi en apporter sur vous même. Revenons à notre travail, donc l’impact du travail sur la santé mentale de l’individu. Voyez donc ça, c’était pas prévu, mon téléphone qui sonne. Du coup, ça me perturbe un petit peu. Quand on a un TDI, la moindre perturbation, en fait, doit créer un espèce de bug dans le cerveau. Donc j’essaie de me remettre un petit peu dans mon sujet. Vvoilà, et c’est pareil en fait quand on est en réunion pour les bruits, quand des personnes rigolent d’un seul coup ou des personnes parlent, c’est très difficile parce que j’étais à fond dans mon sujet, donc étant dans mon sujet, j’étais plus totalement ancrée, en fait, dans ma pièce, sur ma chaise. J’étais vraiment dans ma tête en train de vous présenter le sujet et d’un seul coup là, ça me ramène à la réalité et parfois, ça fait un choc un petit peu violent. Donc là, je vous demande juste deux ou trois minutes. Je vous avais dit que tout était en live, qu’il n’y avait pas de montage vidéo, donc je coupe pas et j’essaie juste de faire passer ce séisme, parce que c’est un petit peu un séisme. Donc je suis là, avec vous, en train de lire mon texte et j’en étais au cercle vertueux de l’inclusivité. Donc l’idée, en fait, c’est de montrer quel était l’impact du travail sur la santé mentale de l’individu. Parce que les personnes qui souffrent d’un trouble dissociatif de l’identité, il ne faut pas se le cacher, nombre d’entre elles ne travaillent pas. Elles ne travaillent pas peut-être aussi parce qu’elles ont été diagnostiquées de façon précoce durant l’enfance. Ce serait quand même intéressant et on reparlera des freins tout à l’heure, de pouvoir d’ailleurs essayer d’analyser ce qui pourrait faire, en fait, qu’une personne ne va pas se lancer dans des études ou ne va pas forcément postuler sur le marché du travail. Mais toujours est-il qu’il faut souligner l’impact du travail sur la santé mentale de l’individu en général. Le travail, c’est la santé, le travail, c’est positif, ça favorise la confiance et l’accomplissement de soi. Les relations interpersonnelles, évidemment. Des gens comme moi, qui ont tendance à se renfermer dans leur tête, ça ne va pas être forcément quelque chose de naturel pour nous d’aller vers les autres, ce qui favorise finalement ces interactivités, c’est l’environnement. L’environnement de travail et puis les activités qu’on peut développer justement à l’extérieur en dehors de son petit cocon, de son petit foyer. Donc, l’impact de ce travail sur la santé mentale de l’individu, c’est la confiance et l’accomplissement de soi, les relations interpersonnelles, mais aussi le moyen de subsistance, un confort financier, bien évidemment, le fait de pouvoir s’acheter des vêtements, des livres, un appartement, c’est quand même quelque chose de très valorisant et qui vient aussi nous donner quelque part une existence sociale. Qu’est ce qu’une personne atypique peut apporter au travail ? Alors je me suis beaucoup posé la question, parce qu’il a fallu que j’aille expliquer quels étaient mes atouts. J’ai pris du recul par rapport à cette situation qui m’était arrivée dont je vous parlerai tout à l’heure. Ça m’a amenée à plusieurs points. En fait, une personne atypique, en dehors du trouble dissociatif de l’identité, ça concerne toutes les atypicités. Déjà, ça apporte dans l’entreprise une diversité, une ouverture sur l’autre. Donc les gens sont plus tournés les uns envers les autres. Et on sait que la collégialité favorise la créativité, donc nécessairement la productivité. L’adaptation de l’environnement aussi, la prise en compte des besoins spécifiques d’une personne atypique va faire que, globalement, il va y avoir un intérêt plus marqué pour la qualité de vie au travail, donc au final un bénéfice collectif de l’intégration, de l’inclusivité, je préfère ce terme, d’une personne en situation de handicap dans une entreprise et une personne en situation de santé mentale également. Une meilleure prise en compte de l’individu, une sensibilisation à la différence évidemment, des valeurs de partage et de solidarité, une hausse de la productivité quand l’entreprise parvient à capitaliser sur les atouts, sur les exceptionnalités de la personne, donc à comprendre son schéma de fonctionnement et quels sont ses points forts. Parce qu’il y a des surcapacités, on en reviendra tout à l’heure, qu’il peut être intéressant, voire très intéressant pour une entreprise à exploiter. Evidemment, ces personnes, donc, qui doivent faire face à des difficultés quotidiennes, on va les rappeler rapidement, pertes de mémoire quotidiennes, perte de repères spatio-temporels, difficulté à prioriser, entre autres problématiques, ces personnes, elles font la même chose que les autres et parfois avec beaucoup plus d’entrain, quand il s’agit de traiter de certaines tâches notamment, qui les intéressent vraiment. Donc, à partir de là, quand on a dit ça, quand on a compris que l’inclusivité des personnes souffrant de troubles de santé mentale était intéressante, soit tant du côté des entreprises que du côté de la personne, on est dans une relation vraiment gagnant-gagnant où chacun peut trouver son compte, on va s’intéresser à dépasser ces appréhensions pour tordre le cou aux clichés. Comment les dépasser ? Déjà, il faut se poser la question des freins. Qu’est ce qui peut freiner une personne ayant un trouble dissociatif de l’identité dans son initiative, en fait, de travailler ou de se projeter dans une carrière professionnelle qui l’intéresse ? J’ai noté quatre freins. Le premier d’entre eux, le manque de confiance en soi. Ça, ça peut être renforcé, d’autant plus par ce qu’on appelle l’intersectionnalité. L’intersectionnalité, c’est un carrefour des différences, finalement, un cumul de différences qui pourraient être considérées comme discriminantes. En tout cas qui peuvent amener des stigmas. Je vous donne un exemple, une femme d’origine africaine, la cinquantaine passée, mère de famille célibataire, qui a un trouble dissociatif de l’identité. Elle va cumuler ce multiple handicap qui est lié au sexe, à l’âge, à la situation de famille, à l’origine sociale et à son trouble de santé mentale. Quand on pense à ça, si en plus elle a pas confiance en elle, c’est vraiment injuste. L’expérience d’une discrimination professionnelle passée, deuxième point, oui, parce que nous, personnes ayant un trouble dissociatif de l’identité, quand on se prend des chocs, on a beau s’en relever beaucoup plus vite que les autres, on les prend puissance 1000. Donc, ça peut être des propos vindicatifs. Ça peut être une blague mal placée. Ça peut être une discrimination intériorisée, une discrimination passée qui va revenir comme un boomerang. Donc la discrimination actuelle sera d’autant plus mal vécue qu’elle fera écho à un traumatisme enfoui, peut être même lié à un abandon étant enfant, à un rejet, à des violences subies durant l’enfance et l’adolescence et tout ça, ça va être des réminiscences, en fait, de faits passés. Donc évidemment, on peut craindre qu’une discrimination ne vienne aggraver, quelque part, ce sentiment d’insécurité qui va mettre la personne en difficulté, la personne atteinte de trouble dissociatif de l’identité. Donc, premier point, le manque de confiance en soi. Deuxième frein, l’expérience d’une discrimination professionnelle ou personnelle passée. Et le troisième, l’infantilisation ou la surmédication. On est considéré, quand on a un trouble dissociatif de l’identité, par l’entourage, que ça soit l’entourage proche ou l’entourage professionnel, comme des petits enfants qu’il faut sans cesse surveiller. “Attention, si elle switch, elle ne va pas savoir s’orienter, elle va se blesser, elle va oublier, etc.” On est des enfants, mais comme tous les adultes, nous sommes des grands enfants. C’est-à-dire que oui, nous avons des difficultés comme des pertes de repères spatio-temporels, mais quand il m’arrive de me tromper, je prends mon exemple, lorsque je m’en aperçois, je descends, j’appelle un taxi ou je fais demi-tour. Je n’ai pas besoin, à l’âge de 37 ans, d’appeler mon manager ou ma maman. Donc, j’ai envie de dire toutes ces problématiques, y compris les médicaments en situation de crise, ça aussi ça peut faire peur et on va en revenir dans la partie qui suit, ça, c’est de la médicamentation qui relève de la partie médicale et il faut savoir que ces personnes qui ont des troubles dissociatif de l’identité, quand est ce médicament, c’est parce qu’elles subissent des souvenirs qui font très très mal et qu’elles ont besoin d’apaiser cette tension. On n’est pas sur de la médicamentation de prévention contre l’agressivité d’une personne. C’est comme si vous preniez des médicaments contre la dépression. D’ailleurs, la plupart des médicaments qui nous sont prescrits sont des anxiolytiques ou des somnifères, quand ça ne va pas, qu’on a un petit peu de terreur nocturne parce qu’on n’est pas bien et que du coup, il faut dormir. Cette partie médicale, elle est vraiment à mettre à part de la vie professionnelle. Une personne qui a des migraines fréquentes, par exemple, elle ne va pas nécessairement aller au travail parler de ses migraines toute la journée. Non, elle va travailler, elle va rentrer, elle va soigner sa migraine. Nous c’est pareil, quand on est au travail, la partie médicale, mais j’ai envie de dire, on s’en fiche. Il peut y avoir évidemment peut-être une journée ou deux dans l’année où c’est compliqué, parce qu’il y a eu une crise particulièrement forte la veille. Ça veut dire beaucoup de larmes. On était une petite boule qui pleurait parce qu’on se souvenait des douleurs qu’on avait eu dans le passé, c’est comme une personne qui aurait son enfant malade et qui pose deux jours. Ça peut arriver et ce n’est pas grave. Donc ce sont des fausses excuses qui sont pourtant là, qui sont réelles, mais malheureusement qu’on subit, parce qu’on considère le trouble sous un angle médical. Ce qui serait intéressant quand même, ce serait d’analyser l’impact des diagnostics précoces sur l’inclusivité, parce que je me demande, mais peut être que les études ont déjà été réalisées, si finalement, le fait de déclarer trop tôt son trouble et de passer sous le joug, en fait, d’un parcours médical justement trop axé prise en charge médicale, finalement, ne nous empêche pas de se réaliser et de nous réaliser en tant qu’individu. C’est toute la problématique des gens qui considèrent que les différences, en fait, sont une forme d’anomalie, d’anormalité. Donc, troisième frein, l’infantilisation et la surmédicamentation. Le quatrième, c’est la peur de la stigmatisation, bien évidemment, je vais y revenir et je vais même y revenir maintenant, parce que j’avais oublié que je le faisais tout de suite. Je crois qu’il va y avoir un changement dans mon comportement dans quelque temps parce que je me sens partir. Je vais boire un petit peu d’eau. Je précise, c’est de l’eau, pas du vin, même si c’est un verre à vin, je ne voudrais pas passer pour ce que je ne suis pas à l’écran. Voilà, ça prend pas longtemps. Ça prend effectivement cinq petites minutes pendant lesquelles j’essaie de reconstituer le film. Donc là, je vais revoir mes notes. Je vais revoir mes notes pour voir un petit peu où j’en suis dans le sujet. Donc on a parlé de dépasser ses appréhensions pour tordre le cou aux clichés. On était sur les freins et dans ces freins. Le quatrième frein, on a parlé de la peur de la stigmatisation. Pourquoi aurait-on peur de la stigmatisation ? Les préjugés, déjà, parce que ce trouble est quand même trop souvent assimilé à des maladies comme la schizophrénie, des maladies qui font peur. Il y a aussi toute l’influence du cinéma et des livres, de la science-fiction, qui vont créer des monstres atteints de TDI. Ou peut-être les médias aussi, qui vont mettre l’accent sur une personnalité criminelle qui ferait partie d’un système avec un trouble dissociatif de l’identité. C’est quand même pas chose courante et il y a beaucoup plus de personnes dangereuses qui n’ont pas de TDI et beaucoup plus de criminels qui n’ont pas de TDI que des personnes avec des TDI. Simplement dans l’esprit humain, c’est plus facile de se dire que si une personne a mal agit ou même de façon inhumaine, c’est forcément qu’elle avait un trouble de santé mentale. Encore une fois, ça évite de se regarder dans le miroir et de se dire “C’est peut être moi, Coco, qui ait un problème. C’est une personne comme moi qui a fait ça.” Et ça peut, tout le monde peut péter un câble du jour au lendemain. Donc c’est beaucoup plus facile de trouver des coupables. Et il n’y a rien de plus simple que de trouver des coupables qui nous ressemblent pas. C’est quand même un peu plus rassurant. Donc les préjugés, ça engendre deux types de réactions. Moi, je les ai vues. J’ai observé depuis que j’essaie de faire de la sensibilisation, j’ai observé ce que ça pouvait être sur les réseaux. Et vous avez effectivement une des réactions irrationnelles. Les réactions irrationnelles, alors j’ai vu tout et n’importe quoi. C’est des gens qui pensent tout savoir sur l’origine du trouble, les symptômes et on vous invente des trucs, ça part dans tous les sens. Le truc le plus énorme et le plus répandu, c’est qui est vachement inquiétant quand même sur Internet, c’est la démonisation. La démonisation, c’est se dire, la fille elle change de personnalité, elle change de voix, comme vous venez certainement de le voir, j’imagine. Donc du coup, elle a des démons en elle, elle est possédée. Et on remarque, en fait, que plus le niveau d’éducation augmente, plus ce risque, en fait, de partir dans une irrationalité et des présupposés démoniaques, elle diminue quand même. Alors moi je m’amuse des fois à répondre sur les réseaux en disant “Si j’ai des démons, ils sont quand même pas très malins, parce que je vis dans un appartement de 60 mètres carrés, à 1 h et demie de Paris. Ils auraient pu quand même essayer de me rendre un petit peu plus fortunée. Je pense que l’impact il aurait été un peu plus fort sur les dégâts que j’aurais pu causer.” Pour l’instant, malheureusement, je suis un peu trop normale puisque j’ai besoin de boire, de dormir et de manger. Enfin bon, sortons un peu de ces discussions, justement, irrationnelles. Deuxième préjugé, au-delà des réactions irrationnelles, ce sont les remarques blessantes. Les remarques blessantes, ça peut aller de l’insulte volontaire, où là vraiment, la personne a intentionnellement idée d’aller frapper là où ça fait mal. C’est de la méchanceté pure et simple, jusqu’à l’humour de bas étage. L’humour de bas étage, c’est la personne qui fait une petite blague, comme on peut faire une blague sur les blondes ou une blague sur les Belges et qui a pas l’intention de blesser. Sur des personnes qui ont été traumatisées, ça peut être vraiment difficile, surtout quand on sait qu’elles ont intériorisé justement ces freins à l’expressivité de soi. Le conseil que je peux donner, en fait, aux gens qui, comme moi, ont un trouble dissociatif de l’identité, c’est quand on peut essayer de changer le regard et pas perdre son temps face aux récalcitrants ou aux individus malsains, parce qu’il y en a aussi. Juste, quand on peut changer les choses, c’est bien, il faut le faire, mais vraiment passer à côté de ce sur quoi, malheureusement, on peut rien faire. S’il y a un seul trouble au monde, qui est vraiment pas inoffensif, dommageable et contre lequel il n’y a aucune adaptabilité possible, c’est la connerie et ça, souvent, c’est pas forcément les personnes qu’ont des spécificités qui connaissent cette difficulté. Alors donc, on a parlé des préjugés, réactions irrationnelles, remarques blessantes. Et il faut parler aussi de la peur de ne pas savoir gérer. Pourquoi aurait-on peur de la stigmatisation ? Ça, c’est plutôt du côté collaborateur de l’entreprise. C’est parce qu’on aurait peur que ça ait un impact sur notre travail au quotidien et sur notre façon de nous organiser, nous. C’est à dire que, est ce que cette personne, finalement, moi, elle va venir me polluer et elle va venir me gêner, elle va mettre des bâtons dans les roues. Là ou ma vie au travail aussi elle n’est pas simple. Je suis débordée, j’ai des trucs, j’ai mes enfants, j’ai pas envie de passer plus de temps au travail avec une personne compliquée. On retourne quelque part dans l’infantilisation, parce qu’en fait, les personnes ayant un TDI sont totalement autonomes et elles ont une capacité d’adaptabilité élevée pour la plupart. Y en a qui conduisent des voitures, moi, j’ai fait le choix de ne pas conduire, j’ai le permis de conduire pour autant, mais il y en a en fait non. Moi, je fais mes courses, je suis un individu comme les autres, avec une capacité en plus de mettre quelque part le bon rôle et la bonne compétence au bon moment. Donc, il y a quand même un atout qui est important pour rassurer les collègues, les managers, ce sont des personnes non seulement qui vont même peut être avoir un degré d’autonomie plus élevé, parce qu’on est habitué à se débrouiller tout seul sans personne pour nous aider à faire face à des situations extrêmement compliqué, qui vont avoir peut être une capacité de résistance au stress. La tension, point d’attention, parce que comme tout le monde, plus on charge de la mule et plus la mule risque d’exploser. Donc il faut aussi savoir se ménager et savoir faire attention à des signaux, justement, qui peuvent ne pas être envoyés par des personnes d’apparence très autonomes. Et vous allez avoir des personnes qui vont être vraiment, parfois sur certains sujets, très expérimentées, avec une capacité de travail impressionnante qui peut vraiment être motivante et dynamiser une équipe.
Alors “Nous sommes donc je suis, la RQTH au service de ma personnalité”. Moi j’ai choisi me déclarer. Je vais vous dire pourquoi dans mon témoignage qui va suivre. J’ai noté six bonnes raisons de déclarer la reconnaissance des qualités de travailleur handicapé. C’est quoi la RQTH ? Vous savez, aujourd’hui, qu’une entreprise a, dans le cadre de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, normalement obligation d’employer 6 % de ses effectifs en situation de handicap, ça veut dire 6 % de ses effectifs qui ont une RQTH. Si vous demandez la RQTH, vous entrez, en fait, dans ces quotas et ça vous donne une certaine protection, quelque part, puisqu’on est obligé de prendre conscience, quand même, que vous êtes une personne différente avec des besoins spécifiques. Et le médecin du travail sera là pour vous accompagner. C’est quand même hyper important. Et cette… je ne sais plus ce que je disais de nouveau, c’est pas grave. On reprend, donc six bonnes raisons de se déclarer, être soi même. Ça c’est une des premières raisons, donc l’estime de soi. Bénéficier… De nouveau… Et là vous allez, OK. Je pense qu’en fait, le fait que ce soit la caméra et une vidéo potentiellement diffusée de façon importante, on est nombreuses à vouloir prendre la parole aujourd’hui. Donc du coup, on est au moins trois personnalités depuis le début de la vidéo. Heureusement quand même que j’ai pris des notes. Ça va faciliter les choses. Alors “Nous sommes donc je suis, la RQTH au service de ma personnalité”. Donc effectivement, il y a six bonnes raisons de le déclarer. La première, c’est être soi-même. C’est l’estime de soi. Ce dont on a dû parler un petit peu avant. Le deuxième, bénéficier d’un environnement de travail adapté et aménagé, ça permet de diminuer le niveau de stress. Donc on a vu que parfois, les personnes qui étaient en situation de TDI pouvaient avoir à la fois une résistance élevée au stress, mais à la fois, quand elle subissent un stress beaucoup plus difficile à vivre que d’autres, vont encore une fois avoir un niveau de tension qui va être démultiplié. Donc, ça va souvent d’un extrême à l’autre. Les outils de compensation handicap sont vachement importants aussi. Pour moi, ça va être un localisateur d’objets, par exemple. Ça va être une clé toujours attachée autour du cou pour pas la perdre. Ça aussi, ce sont des facteurs de diminution du stress. Donc première raison, être soi même. Deuxième, bénéficier d’un environnement de travail adapté, aménagé, qui favorise le bien être de la personne TDI. Etre protégée aussi, avoir en tête que les personnes non sensibilisées sont soumises aux préjugés et qu’il faut aussi pouvoir, en fait, être identifiée comme personne peut être, auprès de laquelle, il faut peut-être être un peu plus attentif pour voir si elle ne subit pas justement de harcèlement ou de discrimination de la part d’individus soit malveillants, soit simplement d’individus qui ont peur, parce que la peur amène à l’irrationalité. Avoir droit à des congés additionnels. Alors c’est pas “Youhou ! Je suis RQTH et du coup j’ai des vacances. J’ai trois jours, quatre jours de vacances au soleil en plus.” Alors souvent, c’est pas ça. Malheureusement, on a pas mal de jours de nos temps de vacances qui sont consacrés à notre parcours médical. Moi, quand je vais voir mon psychiatre à Paris, il me faut un peu plus d’une demi journée. Quand je prends rendez-vous avec un psychologue, c’est tellement éprouvant que tout le temps qui va suivre, voir le lendemain, pour moi, doit être une journée off, parce qu’on va parler de souvenirs particulièrement difficiles à vivre. Donc, les trois quatre jours qui vont être accordés aux salariés ne sont pas des privilèges, mais sont des compensations qui sont liées à des contraintes que n’ont pas les autres salariés. Se rendre à ces rendez médicaux, se rendre à l’hôpital ou simplement avoir du temps pour ces papiers administratifs, notamment quand on monte un dossier auprès de la maison départementale des personnes handicapées, je vais en parler tout à l’heure, mais qu’on sollicite dans le cadre de demande de ce genre, quand on fait une demande de RQTH et bien dans ce cas là, effectivement, il faut avoir avoir du temps et souvent le franchir sur le temps de repos. Alors vous voyez, c’est triplement injuste. Finalement, on a une situation de handicap, donc des faiblesses à compenser. Évidemment, on a des surcapacités en face, mais on a des faiblesses à compenser qui nous amènent des stigmatisations, c’est quand même pas juste et qui en plus vont vous amener à devoir vous organiser sur votre temps de loisirs pour aller faire des trucs qui sont pas fun, finalement. Donc, pour moi, ces trois quatre jours, c’est salvateur, parce que ce sont des efforts qui sont fournis, justement, par les employeurs, pour permettre à des personnes, elles aussi, de pouvoir profiter de leurs vacances en tant que vacances et non pas en tant que off pour pouvoir aller voir le docteur machin chose. Donc avoir la possibilité d’être acteur du changement éthique au sein de son entreprise, aussi, à partir du moment où vous vous déclarez RQTH et que vous l’afficher non pas comme une étiquette, mais comme une fierté, vous allez être un exemple pour d’autres personnes et pour l’entreprise aussi. Ça va être une preuve de son engagement en faveur de l’éthique et de la responsabilité. Et dernière raison de se déclarer, c’est qu’on est dans un contexte, quand même, qui est favorable. Je vois parfois des petites blagounettes sur les réseaux sociaux, alors moi je le prends bien, malheureusement, y a peut être des personnes qui le prennent un petit peu moins bien, comme quoi, effectivement, au Moyen-Age, j’aurais été brûlée. Sans remonter jusqu’au Moyen-Age, il y a eu beaucoup de progrès et je pense qu’on est dans un contexte, à l’aune de la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise, qui est particulièrement porteur pour les personnes qui ont des TDI. Donc voilà, je récapitule les six bonnes raisons de déclarer son TDI, sa reconnaissance en qualité de travailleur handicapé : être soi même, bénéficier d’un environnement de travail adapté et aménagé, être protégé, avoir droit à des congés, avoir la possibilité d’être acteur du changement et le fait qu’on soit dans un contexte RSE qui soit quand même un peu plus moteur et porteur que les années passées. Alors, quel est le parcours de déclaration d’obtention de la RQTH ? En fait, il y a un parallèle entre le médical et le travail. C’est cloisonné toutefois, mais ça va ensemble. Vous avez deux démarches à opérer. Au sein de votre entreprise, tout d’abord, faites pas l’erreur que j’ai faite et je vais en parler après. Allez d’abord, la première étape à faire, au sein de l’entreprise, c’est de consulter le médecin du travail ou la mission handicap de votre entreprise, s’il y en a une. Mais sinon, le médecin du travail, soit que vous passiez par un service de santé interprofessionnel, soit que vous ayez un service de santé autonome intégré à votre entreprise. Une fois que vous avez fait ça, avec les recommandations du médecin du travail, qui vous demandera certainement des justificatifs médicaux, on y reviendra, vous allez voir les ressources humaines et vous exprimer ça. Ca va vous protéger, vis à vis de managers qui pourraient, peut-être par réaction de peur, par méchanceté, ça arrive aussi, avoir des comportements discriminants et illégitimes. Et ensuite seulement vous informez les collègues. Vos collègues restent avant tout des collègues. Il faut faire attention à pas se tromper, parce que les gens, là aussi, soit qu’ils aient peur, soit qu’ils aient pour ambition de grimper aussi dans l’entreprise, peuvent ne avoir une réaction totalement objective. Et encore une fois, c’est une réaction de protection vis à vis d’eux mêmes et c’est une réaction qu’il faut être à même de comprendre, qui est humaine. Donc quand vous avez compris ça, au sein de votre entreprise, quatre étapes : le médecin du travail ou la mission handicap, voir les deux. Ensuite, les ressources humaines, le manager et les collègues. Et en parallèle, la partie médicale. Vous allez voir le médecin généraliste, ensuite le psychiatre pour obtenir votre diagnostic, votre psychologue auprès duquel vous allez devoir avoir aussi des documents, qui vont vous permettre d’aller voir la Maison départementale des personnes handicapées, pour monter un dossier. Dans votre dossier auprès de la MDPH, où vous allez faire la demande de RQTH qui est traitée quand même assez rapidement. Je crois que c’est entre quatre et six mois. Alors moi, j’ai mis un petit peu de temps, parce que j’ai dû avoir pas mal d’avis médicaux dans le dossier à réunir. Et puis après, c’est pareil, il faut avoir le temps d’aller chez les médecins. Ils ne sont pas tous à 30 kilomètres de chez vous. Donc voilà, c’est un véritable parcours administratif et médical. Mais une fois que vous avez fait ça, donc au sein de l’entreprise et au sein de la filière médicale, vous allez demander votre RQTH et vous allez pouvoir justement bénéficier des aménagements de poste, des modules de sensibilisation, etc.
Alors maintenant, vient le moment où je vais vous raconter quelle a été ma carrière et comment, en fait, j’ai pu déclarer à mon TDI. Et vous verrez qu’effectivement, c’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. C’est à dire, c’est pas je me suis réveillée un jour et je me suis dit “Je vais dire au monde entier que j’ai un TDI, ça va être génial, on va me voir dans les vidéos, à la télé, etc.” Non, c’est pas si simple que cela. Mon parcours, donc moi je vous redonne mon nom. Mon nom à l’état civil, c’est Lydie Donnet. Le nom de mon système, c’est OPHELIE. Je l’ai appelée OPHELIE, parce que j’aimais bien, j’avais envie d’avoir un acronyme, en fait, qui vraiment modélise la personnalité complexe, finalement, que j’étais. Erisomique, j’aime bien ce terme, en fait, qui exprime que je suis un tout composé finalement de parties disparates, mais qui n’existeraient pas en fait sans ces parties. De même que les parties disparates n’existeraient pas, en fait, sans être sans cette forme finale, qui est mon identité globale. OPHELIE, ça veut dire Organisation Plurielle des Hôtes Entourant Lydie et Interagissant entre Elles. Oui nous interagissons au quotidien, soit en interne, dans la tête, soit à travers des notes, des applications, des tableaux que j’utilise quotidiennement dans ma vie professionnelle comme dans ma vie privée. Là, l’idée, c’est de travailler et de se concentrer sur le parcours professionnel. Quel a été mon parcours ? Évidemment, je saute volontairement la partie médicale, enfance meurtrie, adolescence à l’abandon, hospitalisations, tentatives de suicide, addictions, etc, etc. On passe un petit peu toute la partie sombre, on arrive à cette carrière. Cette carrière est liée à un parcours scolaire qui, malgré toutes les épreuves que j’ai eues à subir, malgré toutes les vies que j’ai eues, est exemplaire. Donc mon parcours scolaire, depuis la petite école, toujours, voilà, première de la classe, à obtenir les distinctions, les bourses d’études, etc, c’était mon objectif, ce d’autant plus que j’avais pas d’argent et qu’il fallait impérativement que je m’en sorte dans la vie. J’arrive dans la banque, j’ai des résultats qui sont excellents, meilleure mémoire de mon école de commerce et je suis embauchée dans une banque en tant que chargée d’affaires entreprises. Donc j’ai des clients qui sont des grandes entreprises. Évidemment, dans ma vie, au quotidien, c’est compliqué, voire étrange. Mais au sein de mon entreprise, j’ai un parcours exemplaire et bien souvent, enfin pas souvent, mais j’ai des félicitations de mes managers, qui me portent, en fait, à monter assez vite les échelons dans l’entreprise. En 2008, je suis embauchée dans une grande banque française. En 2013, je suis mutée sur un autre poste, en tant que responsable d’un marché sur deux départements. J’ai une voiture, je suis autonome et je pourrais vous raconter des anecdotes. Est ce que vous imaginez une personne avec une TDI, une voiture, en toute autonomie, qui se perd, qui rentre dans les bois, qui rencontre son client avec une demi heure de retard. J’ai eu des anecdotes assez marrantes. Une situation de stress qui commence à monter avec le niveau de responsabilité, effectivement, mais un parcours d’excellence. Donc, je me distingue en tant que commerciale, en tant que chargée d’affaires, avec un soin, un intérêt vraiment marqué pour la qualité des relations avec ma clientèle, je crée des relations de proximité. Là aussi, effectivement, j’ai des personnalités qui sont super à l’aise, moi, j’en fais partie avec, avec les gens et du coup, ça passe bien. J’ai aussi un véritable attrait pour la vie associative. Donc je me plais, je me fond en fait, en toute authenticité et sans tricher dans la vie locale. Je fais pas ça pour le business, je fais pas ça pour l’argent, je fais ça et j’aime ça et ça se voit et mes résultats sont là. Donc j’intègre effectivement des cursus où on récompense les tops commerciaux. Donc en 2017, j’en viens à intégrer, en fait, le siège de cette banque française en tant que responsable, cette fois-ci, sur un quart, responsable de l’accompagnement du développement d’un marché sur un quart de la France. Donc assez impressionnant. Et là aussi en fait, j’en viens à prendre le train, du lundi au vendredi, pour aller dans des villes différentes que je connais pas. Alors ma chance, c’est que mes perte de repères spatio-temporels se sont pas vus, parce qu’en fait, les gens venaient me chercher, je prenais des taxis. Du coup, j’avais vraiment peu d’occasions finalement de prouver, quelque part, d’exprimer mes difficultés. Pour autant, mon stress commence à monter au moment où le covid arrive. C’est là que tous mes symptômes de mon TDI se sont décuplés en masse. Je le raconterai un jour, puisque je suis romancière à côté, sous le nom de plume de Séréna Davis. Donc, on est plusieurs personnalités à écrire aussi des livres, à faire du coaching littéraire, maintenant j’écris aussi des biographies. Donc j’ai plusieurs cordes à mon arc et je pense que maintenant, c’est ces deux activités, banques et activités littéraires, sont totalement pour moi indissociables. Donc j’écrirai, j’expliquerai, en fait, cette rencontre avec moi-même, dans un livre et tout ce que ça m’a apporté. Un livre que je compte écrire d’ici quelques mois. Parce qu’il faut que je continue à faire le point, justement, sur cette recherche identitaire. Hop, je suis en train de perdre le fil de nouveau… Je vois que… Je regarde en même temps l’heure qu’il et je prend le relais. Je ne sais absolument plus ce qui… Si, on était sur mon parcours professionnel. Disons que je travaille au siège, je suis en charge d’accompagner la montée en puissance, en fait, d’un marché. Vient la covid, qui finalement me met dans une situation de stress un peu plus poussé, qui faisait que, au bout d’un moment, je commence à réaliser. En plus, en parallèle, j’avais mon parcours médical qui prenait forme. On commence à mettre un nom finalement sur le trouble que j’ai. Donc on sait que j’ai un trouble dissociatif de l’identité, je mène une véritable enquête, très minutieuse. J’ai passé beaucoup de temps à rechercher l’ensemble de mes identités. On a communiqué par écrit, par applications interposées, par photos, par vidéos, etc. Donc je comprends qui je suis. Ensuite, il a fallu que je comprenne comment je fonctionne et je ressens un grand besoin d’en parler. Donc je vais en parler à une collègue de travail et je m’exprime de manière totalement maladroite en lui disant, parce qu’un soir, j’étais assise sur le canapé et j’avais l’habitude, toujours quand on a un TDI, on parle, on entend régulièrement des pensées, enfin c’est pas régulièrement, c’est permanent ou non. Donc j’ai des pensées permanentes. Et là, un jour, en allongeant sur le canapé, j’entends distinctement deux voix masculines. C’était deux personnalités masculines. En fait, c’était le papa que ma petite fille de huit ans a recréé, puisque mon père était maltraitant. Et puis c’était en fait une personnalité défensive, aussi, que ce qui est arrivé, quelque part, qui est un peu ma protection et qui est là pour me rassurer et prendre soin de l’ensemble des personnalités. Et je les entends parler de protection, etc. Et j’ai peur. J’ai très peur. Je me dis je suis en train de devenir folle. Je ne savais pas que j’étais, enfin si, je savais que j’étais un peu perchée, mais de là à avoir peur moi même de ce qui est en train de m’arriver, j’ai ressenti le besoin d’en parler. J’ai compris que c’était le stress, en fait, qui générait une augmentation de ces symptômes là. J’en ai parlé à une collègue et je lui ai dit “Ça va de plus en plus mal. Je sais qu’on m’a diagnostiqué un TDI, mais là, je commence à avoir des symptômes. Quand t’entend deux voix d’hommes distinctes, c’est que ça ne va pas.” Et cette personne-là, je pense qu’elle a eu peur. Elle a eu peur et elle est allée le rapporter au manager. Le manager a commencé à changer de comportement envers moi, donc j’ai ressenti un rejet. Mais un rejet total qui était loin de la paranoïa. Je l’ai vraiment ressenti et une certaine défiance qui s’instaurait au sein de mon environnement professionnel. Alors je faisais comme si je voyais rien. Évidemment, c’était aussi de manière, par honte aussi, par culpabilité, peut-être quelque part par fierté, certainement et par instinct de survie. J’avais été toppée dans l’entreprise comme étant cadre de talent, donc femme à faire monter dans l’entreprise. Et puis vient l’évaluation en fin d’année avec mon manager. Et là, d’un seul coup, en fait, je passe de femme remarquable et excellente à personne en dessous des compétences. J’ai pas compris. Donc évidemment, je me suis mise à pleurer. J’ai dit mais qu’est ce qui se passe ? J’ai vu vraiment… J’ai presque encore envie de pleurer. Mais je vois le monde s’écrouler autour de moi. Je me dis c’est un tsunami, c’est un séisme, qu’est ce qui se passe ? J’ai toujours une culture d’excellence. J’ai toujours travaillé avec énormément de motivation, de dynamisme. J’en ai les larmes aux yeux, parce que c’est quelque chose qui est extrêmement puissant. Et comme nous, les personnes, TDI, on est un peu très très émotifs. J’ai du mal à contenir mon émotivité, mais je vous avais dit que je serais naturelle, donc je suis naturelle jusqu’au bout. Donc je me le prends comme un séisme, comme un tsunami. Et j’ai passé avec lui un quart d’heure, je dis un quart d’heure, mais ça a duré bien plus qu’un quart d’heure, particulièrement difficile. Entendant des choses qui sont innommables et sur ma vie professionnelle, sur ma capacité de travail, qui étaient totalement fausses et sur ma vie privée. Donc je ne répéterai pas ces propos, parce que ça n’aurait pas de sens. Et suite à ça, j’ai eu un gros coup de choc. Alors j’ai eu de la chance d’avoir un TDI, justement, parce que la personnalité qui était effondrée à ce moment-là s’est vue remplacée par une autre, plus forte, qui s’est levée, qui a refusé de signer l’évaluation et qui est partie. Pendant des semaines et des semaines, j’étais sous antidépresseurs, j’ai pris des médicaments, j’étais pas bien, je pleurais tous les jours, j’avais quasiment plus de nouvelles de mes collègues. J’ai compris que j’étais seule, très seule et je me suis dit “Qu’est ce que tu fais maintenant ? Est ce que tu t’écrases et tu prends le risque de finir dans un poste au placard ? Est ce que tu te relèves ?” Alors ça m’a pris des jours, des semaines. “Est ce que tu ne peux pas prendre ta vie en main et essayer de voir quels recours tu peux avoir, parce que tu ne peux pas rester comme ça ?” Moi, je suis quelqu’un d’actif, de proactif et de réactif et j’ai besoin d’agir. Donc j’ai pris mon évaluation sur laquelle il était écrit noir sur blanc que mes troubles de santé mentale étaient la cause des difficultés du service. Et j’ai envoyé cela en interne aux personnes idoines, donc aux syndicats. Et suite à cela, je me suis tournée vers la mission handicap de mon entreprise. J’ai eu une écoute, c’était vraiment le sens de ma démarche, c’était pas d’aller, d’aller retourner, d’aller foutre la merde, c’était d’avoir une écoute et de savoir comment je pouvais faire valoir, non pas mes droits, je ne voulais pas non plus entrer dans une bataille juridique et j’ai vite compris qu’elle allait se retourner contre moi, ce qui m’intéressait, c’était vraiment d’être considéré en tant que personne. Et oui, je suis une salariée, aujourd’hui, atypique, avec un trouble dissociatif de l’identité. J’aime travailler, j’aime mon travail. J’ai aimé mes clients quand j’ai travaillé avec eux. Je suis soucieuse de finaliser mes dossiers. Je suis soucieuse de la qualité de service que je vais apporter à l’entreprise et aux bénéficiaires, en fait, aujourd’hui de mes formations, puisqu’à présent, je suis formatrice et je suis fière d’être cette personne, dans sa différence, avec ses exceptionnalités, était forte de cela. Après avoir subi encore plusieurs semaines de harcèlement, j’ai réussi à sortir de ce service, pour intégrer un nouveau service, au sein duquel j’ai diffusé une sensibilisation des équipes, donc un module que j’ai co-conçu avec la mission handicap de mon entreprise pour sensibiliser les collaborateurs. À mon arrivée, nous avons équipé également le service de petit matériel qui allait me faciliter la vie. J’ai eu un bureau qui m’a été aussi attitré pour éviter, justement, les pertes de repères et notamment les pertes d’objets qui me font perdre énormément de temps au quotidien. Donc là, j’ai mes repères au sein de mon bureau. Ce ne sont pas des avantages, ce ne sont pas des privilèges. Le quotidien reste parfois un petit peu compliqué. Et pour autant, je peux vous dire qu’aujourd’hui, le taux de satisfaction sur mon travail est extrêmement élevé, avec une facilité d’adaptation, une capacité d’adaptation qui est importante et qui m’a permis, dès mon arrivée, d’aider l’équipe et de la soutenir dans une période de rush particulièrement intense. Voilà, j’espère que ce témoignage, en tout cas, vous inspirera et pourra vous montrer que les choses sont possibles. Donc me voilà aujourd’hui, tout cela m’a emmenée, de fil en aiguille, à vouloir témoigner au-delà, en fait, de mon expérience en entreprise, pour que la différence soit acceptée. La conclusion de tout ça, puisque je vois qu’on va approcher 1 h, je m’étais dit entre 45 minutes et 1 h et je vois que j’ai plutôt tenu le temps, donc je suis assez fière parce que j’avais rien préparé. Et c’est ma première vidéo tournée dans mon environnement et est vraiment sans artificialités.
Ma conclusion, c’est qu’il faut se dire ma personnalité, ma fierté, qu’on soit une personnalité unique ou une personnalité multiple. Vous êtes légitime, qui que vous soyez et plus que cela, vous avez de véritables atouts à faire valoir. Et ce sont ces exceptionnalités sur lesquelles vous devez vous focaliser et capitaliser. Ensuite, quand on a une situation de neuroatypicité, quand on a une différence, un trouble de santé ou même une maladie, l’employeur doit s’adapter. Pour autant, vous êtes acteur et responsable de votre inclusivité. On est acteur et responsable de son inclusivité. La conclusion, la phrase de conclusion que je voudrais vous dire, c’est que votre atypicité n’est pas un frein. Mais pour capitaliser sur vos atouts, l’entreprise se doit d’effectuer quelques aménagements préalables à votre accueil. Et ça, ce sera l’impact individuel de ses actions et former ses équipes aussi. Et ça, c’est l’impact collectif qui va au-delà de l’accueil de votre individualité. Votre rôle à vous, en tant que personne atypique et je n’utiliserai plus le terme en situation de handicap, en tant que personne atypique, est essentiel pour insuffler une dynamique positive, éthique et source de productivité. Et il est 1 h 17, j’en aurai terminé. Je vous souhaite à tous une excellente journée en fonction de l’heure à laquelle vous regarderez cette vidéo ou une excellente soirée. A très bientôt.

Session présentée par :

Système OPHÉLIE (ensemble des alters) : Alexia, Alicia, Diedy, Didy, Elsa, Emma, Leila, Cynthia, Leslie, Valérie, Jérôme, Jérémy, Angélique, Xalda, Prune, Lydie, Youki) ; Sous-système SERENA (alter exerçant l’activité d’artiste-auteure) : Alexia, Elsa, Diedy, Didy, Cynthia ; Sous-système LAW (alter exerçant l’activité salariée) : Alexia, Diedy, Didy, Elsa

Remerciements :

Atome (https://www.youtube.com/@atome.systeme)