Il s’adresse à tout les systèmes encore en études, la session pourrait les aider à trouver des solutions pour eux et leurs dire que c’est possible.

Il s’adresse à tout les systèmes encore en études, la session pourrait les aider à trouver des solutions pour eux et leurs dire que c’est possible.

Avertissements de contenu :

École, religion, études sup, psychiatre, hôpitaux, harcèlement, abandon, auto-destruction

Transcription écrite :

Salut à toutes et à tous. Donc moi je m’appelle Tiny, j’ai 19 ans, je suis hôte, persécutrice et trauma-holder. Notre système s’appelle le système Nilyane. En fait, en réalité, on n’a pas de nom, juste Nilyane, ça nous va bien. Sinon, on a tendance à nous appeler Tiny, parce que c’est notre nom de naissance. On est étudiant en Langue Littérature et Civilisation Etrangères portugaise et étant donné qu’on est passionné par nos études, on s’est demandé ce qu’on pouvait vous apporter. Donc, tout d’abord on va vous parler de parcours scolaire, parce que pour parler un peu des solutions qu’on a trouvées, il faut bien vous montrer quel chemin on a pris. Puis ensuite on parlera de notre entrée à l’université, comment ça s’est passé et des problématiques qui nous sont un peu tombées dessus par hasard et des solutions qu’on a trouvées pour remédier à ça.
Salut à tous, moi c’est Ella du système Nilyane, je suis la grande sœur de Eliana, la petite sœur de Tiny, je suis age-slider, trauma-holder et alter social. Donc, je suis celle qui va vous parler un peu plus de ce qu’on a vécu notamment au collège/lycée, puisque c’est moi qui ai le plus de souvenirs, même si Tiny en a pas mal. Donc, on va commencer notre début de scolarité à partir de la sixième, puisque avant il n’y avait pas vraiment d’intérêt à en parler.
Donc, au collège, on a vécu quelque chose de pas ouf, que malheureusement énormément d’enfants vivent, c’est le harcèlement scolaire. Pourquoi on subissait du harcèlement scolaire, parce que il faut savoir un élément de notre vie, c’est que notre mère, donc la mère de moi, Tiny et Eliana, est en couple avec une femme. Et ça c’est su et les collégiens sont méchants, les enfants en général sont assez méchants les uns avec les autres, donc on s’est retrouvé un peu dans une situation où on se faisait harceler pour quelque chose qui ne nous concernait pas, en fait. On se faisait aussi harceler parce qu’on était “bizarre”, comme vous vous doutez, on n’était pas si bizarre que ça, c’est juste les gens et les enfants en général qui sont méchants. Scolairement parlant, on n’était pas si mauvais que ça, on n’était pas des bons élèves, mais on n’est pas non plus des mauvais élèves, même si moi je me suis toujours considérée comme une bonne élève, puisque j’ai toujours travaillé beaucoup beaucoup beaucoup. Mais comme il y avait les barrières amnésiques, ça ne passait pas la barrière, en fait. Donc, j’avais des savoirs et des connaissances que Tiny n’avait pas et comme Tiny était déjà l’hôte à l’époque, ça bloquait un petit peu. Elle avait pas les mêmes connaissances que moi. Au niveau scolaire, nos professeurs nous adoraient beaucoup, ils aimaient beaucoup qui on était, on était l’élève typique très calme, qui écoutait, qui était ni bonne ni mauvaise, qui était un peu entre les deux, mais ça se passait pas bien, en fait, avec les autres élèves, donc on a décidé de nous-mêmes de demander à changer de d’établissement. Ce que notre mère a fait et a décidé de nous mettre en collège privé, quelle bonne idée… Donc, suite à ça, on se retrouve au collège privé, il faut savoir que déjà quand on est arrivé, on a eu un petit choc, c’est que le niveau scolaire n’est pas le même en école publique et en école privée. Et on s’est vite rendu compte qu’en fait on n’avait pas du tout le niveau, c’est-à-dire qu’on passait très vite de 14 de moyenne en 6ème à 12 de moyenne en 5ème et l’écart était immense, en fait. Notamment dans des matières comme l’anglais, où en 6ème on apprenait pas forcément grand chose et là en 5ème ils avaient déjà vu énormément énormément de choses que nous on ne connaissait pas, en fait. En 5ème ça a été plutôt calme, on a subi du harcèlement, toujours, parce qu’on était “bizarre”. Le fait que notre mère soit avec une autre femme n’était pas encore divulgué à cette époque là. Donc, les gens nous trouvaient bizarres, tout simplement parce qu’il y avait des changements de comportement, dû notamment à notre multiplicité et que les gens s’en rendaient compte. Ils trouvaient ça un peu bizarre, parce que voilà, pour eux c’était étrange. Notamment quand on est arrivé en 3ème, il y a eu un événement qui fait qu’il y a eu la création d’un de nos alters, qui s’appelle Léo, donc Léo a 24 ans, à cette époque il était plus jeune, mais il a toujours eu un style très éclectique, très émo/gothique. C’est un style qui nous plaît bien, mais c’est pas notre style de tous les jours, en tout cas à l’heure actuelle, mais à cette époque comme il était très très très présent, on avait un style très émo/gothique et à cause de ça, on s’est pas mal fait harceler. On va revenir un petit peu en arrière et on va parler de l’infirmière du collège, quel bonheur… L’infirmière du collège, ce qui s’est passé, c’est qu’en fait, on a été à une période de notre vie, notamment en 4ème, où c’est devenu très compliqué. Dépression, Tiny en tout cas commençait à remarquer qu’il y avait des amnésies, que c’était pas normal, qu’il y avait des choses qui étaient vraiment pas normales du tout, qu’elle avait vécu certains événements dont elle se souvenait pas et que c’était très compliqué. Qu’elle avait des super notes, dans des matières où elle n’arrivait pas du tout, en temps normal, à suivre. Notamment, par exemple, en 4ème, c’était donc beaucoup les maths, on a réussi à obtenir 12 de moyenne alors que Tiny est vraiment pas très douée en maths, mais c’est à titre d’exemple, voilà. Elle ne comprenait pas comment ça se faisait qu’elle arrivait aussi bien à s’en sortir, scolairement parlant, alors que dans certaines matières, elle n’y arrivait pas. Donc, il a commencé à avoir pas mal de problèmes à ce niveau là, parce qu’elle se sentait très mal et c’est compréhensible. Pour donner une image, Tiny, elle allait en cours le matin et elle revenait le soir, voilà. Concrètement, entre temps moi j’étais là pour les cours, Léo était souvent là, Tiny elle était là de temps en temps avec ses amis, c’était un peu compliqué. Et puis c’était une époque qui était très compliquée, on changeait beaucoup d’humeur, faut savoir qu’on a été diagnostiqué borderline. Donc, forcément les symptômes du borderline il faut savoir qu’ils apparaissent au début de l’âge adulte, voire pendant l’adolescence, nous c’est arrivé on n’a pas eu beaucoup de chance, c’est un peu arrivé pendant l’adolescence. On a eu du coup des symptômes très très rapidement et très très forts et personne ne le prenait en compte, en fait. Donc, on était allé voir l’infirmière du collège, pour lui dire que ça n’allait pas du tout, on avait des petits problèmes, enfin c’était plus possible, en fait. La dépression était ingérable, les amnésies étaient ingérables, on avait une perturbation de l’identité qui était très très très violente. Tiny elle était perdue, elle en pouvait plus et l’infirmière nous a conseillé d’aller au catéchisme. Et nous a donné un sucre. Donc, on est allé au catéchisme et on y allait une fois, deux fois et au bout d’un moment, on comprenait pas, déjà pourquoi on nous avait envoyé ici, mais on supposait qu’on devait en parler. Donc, on en a parlé et la seule chose qu’on nous a dit, c’était qu’on était possédé par le diable, qu’on était bizarre, qu’on survivrait pas, on a reçu des menaces de mort, ça a été très très difficile. Et à partir de là, le harcèlement s’est amplifié, que ce soit du côté des prêtres et des bonnes sœurs qui étaient au collège ou des élèves, en fait. On arrive en 3ème, où ça se passe légèrement mieux, mais bien comme je vous l’ai dit avant, il y a eu l’arrivée de Léo. Léo c’est quelqu’un de très violent et virulent dans ce qu’il dit. Il est mature, il est plus âgé et donc il était très virulent avec nos camarades de classe, parce qu’il ne se retient pas de dire les choses et qu’il comprenaient pas pourquoi il avait besoin de se retenir et que pour lui, la vie, c’était dire la vérité aux gens et puis si ça leur plaît pas, ça leur plaît pas. Sauf que Tiny et moi, on a toujours eu plus tendance à être très très timides et à ne rien dire. A dire les choses dans nos têtes ou alors le dire oralement, mais c’est jamais méchant, en fait. Et Léo était un peu plus méchant, on va dire.
Donc, en fin 3ème, on passe très très finement en 2nde. Il faut savoir que les professeurs nous pensaient pas capables d’aller en 2nde générale, donc on a été un peu forcés de se tourner vers une 2nde bac professionnel. On a donc atterri dans un lycée public, cette fois, en bac professionnel métier de la mode et du vêtement, quelque chose qui ne nous a jamais plu, en trois ans, pas une seule fois ça nous a plu, vraiment. En 2nde il y a eu un petit peu de harcèlement, parce que la perturbation de soi, les émotions, tout ça, c’était encore très très très violent et comme je vous l’ai dit, Léo était très virulent à l’époque et ne comprenait pas pourquoi ils devaient se retenir d’être violent. Donc, il était excessivement virulent et il ne s’est pas caché une seule fois, quand il avait quelque chose à dire, il le disait et puis il aimait pas que les gens viennent vers nous, en fait, quand on n’était pas bien. Il aimait pas que les gens se mêlent de nos affaires alors que ça ne les concerne pas. Et nous c’est vrai qu’on avait tendance à se laisser faire, donc Léo c’était un peu “Je viens pour attaquer et puis après je vous laisse vous débrouiller” et nous on n’avait pas les épaules pour ça. Donc, on était un peu, on s’est un peu fait victimiser, ouais, en 2nde. Scolairement parlant, ça a l’air, en fait, on ne travaillait plus. J’avais mon goût pour les études, en fait, ça a été un peu détruit, parce que les professeurs n’étaient pas gentils du tout. C’est des professeurs qui n’en ont rien à faire de la santé mentale de leurs élèves, donc on s’est retrouvé à ne pas travailler du tout, mais alors pas du tout. On en avait rien à faire, on était totalement désorganisé, le peu de fois où je travaillais c’était vraiment des choses de base qui prenaient 5 minutes à faire et puis après je partais me coucher ou je partais faire des bêtises avec mes amis. On tombait de plus en plus dans quelque chose d’incompréhensible, parce que Tiny ne comprenait pas pourquoi les autres ils avaient des souvenirs avec nous et elle avait pas du tout les mêmes souvenirs. Donc elle disait rien, elle le cachait beaucoup. Ce qui fait qu’aujourd’hui, la majorité des gens avec qui on traînait au collège/lycée, n’était pas au courant ou ne sont pas au courant qu’il y a certains souvenirs qu’on a plus. Donc, malgré tout on a continué, en fait, à ne rien faire. On faisait le strict minimum, on se forçait à aller au lycée, surtout qu’on était interne, donc ça veut dire qu’on était en internat. L’internat où tout le monde pense qu’on va travailler, c’est pas vrai, la preuve, on n’a pas travaillé pendant trois ans, deux ans et demi, pardon, d’internat. Donc, voilà, non, ça ne vous fera pas plus travailler d’être en internat, je vous l’assure. Après on restait des élèves moyens, ça veut dire qu’on était pas des mauvais élèves, mais on n’était pas des bons élèves non plus. Faut savoir qu’en bac professionnel, en fait, les matières notamment générales, donc math, français, anglais, ce sont des matières très très simples en bac professionnel, c’est pas du tout le même niveau qu’en général. Et on s’ennuyait beaucoup, parce que justement ce n’était pas le même niveau, on avait des niveaux un peu différents de celui des gens de notre classe. Notamment dans des matières comme le français, l’histoire, l’anglais, où on avait plutôt, si on travaille, franchement, si on avait travaillé, on aurait été les premiers de la classe. Si on avait travaillé, bien sûr, ce qui n’a pas été le cas. En 1ère, on nous fait passer le BEP métier de la mode et du vêtement, qu’on obtient haut la main, sans travailler, toujours, en faisant le strict minimum. Donc, on l’obtient avec 13, je crois, de moyenne. Donc, toujours sans travailler, c’est ça qui est formidable. En parallèle, nous sommes suivis par des psychiatres, des psychologues, par un thérapeute/un musicothérapeute. Et c’est parce que ça devenait trop difficile, en fait, c’était plus vivable. Et on commençait vraiment à se dire en fait, qu’on était fou, que ça n’allait pas du tout, qu’il y avait quelque chose qui clochait. On n’arrivait pas à savoir quoi et c’est surtout Tiny que ça a le plus impacté.
Après la 1ère, vint la terminale. La terminale, ça a été très très très délicat, c’est une période où beaucoup beaucoup de nos alters se sont formés, parce qu’on a fait une erreur, en fait, au tout début d’année. On avait aussi perdu notre meilleur ami suite à un suicide de sa part, donc c’était devenu très difficile. Il y avait beaucoup de choses, beaucoup d’amnésie, beaucoup de comportements qui n’étaient pas les nôtres, beaucoup beaucoup de choses qui se sont produites à ce moment-là. Et on a fait une erreur, sous le coup de la déprime, même si ça ne justifie absolument rien, on a fait pas mal de bêtises. Et suite à ça on a perdu tous nos amis, vraiment tous. On a eu, je pense, 2/3 personnes qui restaient près de nous, il y a eu pas mal d’histoires, pas mal de problèmes et c’était toujours lié à nous, en fait. Toujours nous le problème, toujours le fait qu’on soit déprimé, le problème toujours le fait qu’en fait, c’était nous le problème, tout le temps c’était nous la personne toxique tout le temps. Parce qu’on était déprimé et qu’on avait des problèmes mentaux, voilà. Donc ça ne fait pas plaisir. Suite à ça, au mois de janvier on s’est fait hospitaliser et s’ensuit une hospitalisation qui a duré 6 mois. Donc, 6 mois où on n’est pas allé en cours, on a passé nos examens à l’hôpital, parce que c’est possible, pour ceux qui veulent se renseigner, vous pouvez tout à fait demander à passer vos examens dans des hôpitaux. Il y a aucun problème, c’est exactement ce que j’ai fait, parce qu’on a développé une phobie scolaire. Faut savoir que la phobie scolaire elle a toujours fait partie de notre scolarité depuis la primaire, je dirais, mais ça n’a jamais été aussi virulent qu’en terminale. En terminale c’en était un point où je ne pouvais pas parler du lycée, où on ne pouvait pas parler du lycée, sans faire de crise d’angoisse, sans se faire du mal, sans… C’était impossible, on y arrivait pas. Il faut savoir aussi qu’on était dans une relation un peu toxique, avec quelqu’un qui était lui-même mal et je pense qu’il y avait énormément de problèmes de communication, ce qui fait que ça a rendu cette relation excessivement toxique et que c’était toujours la course à celui qui allait le plus mal, en fait. Ce qui n’est pas bon. Scolairement parlant, parce qu’on est là pour parler de scolarité, ça a été encore plus compliqué, on a encore moins fait les choses, puisqu’on était pas là, donc il y avait pas d’intérêt. On prenait pas les devoirs, on prenait pas les leçons, on n’allait plus en cours, le peu de fois où on allait en cours c’était on y allait deux heures et puis on retournait à l’hôpital parce que c’était plus possible. Faut savoir que notre hospitalisation de 6 mois, elle est découpée en une période qui a duré 1 mois, où on a été hospitalisé et une période qui a duré 5 mois. Entre les deux, il y a une période de 2 semaines, 3 semaines, grand maximum, où on est retourné en cours. Il faut savoir que notre mère nous a retiré de l’internat, parce que c’était invivable pour nous, on n’en pouvait plus, on avait fait une tentative de suicide à l’internat et notre mère jugeait que c’était pas possible de payer un endroit qui était en incapacité de nous protéger, alors que c’était le but, justement, de nous protéger. Donc, elles nous ont retirés et on a commencé à habiter chez notre grand-mère. Alors notre grand-mère a beau être très gentille, mais déjà, il y a pas l’espace pour travailler et c’est quelqu’un qui demandait tout le temps à ce qu’on l’aide, parce que c’est une personne âgée, parce qu’elle a besoin d’aide et c’est compréhensible, donc on ne travaillait pas du tout, on allait en cours, histoire de ne pas inquiéter notre mère et encore on séchait pas mal, mais on allait en cours et c’était catastrophique. C’était vraiment catastrophique, puisqu’on dormait en cours, on n’avait pas envie de suivre, on était sur notre téléphone, on était en perpétuel… on ne mangeait plus, on dormait très très mal. C’était une période très très difficile qui a amené beaucoup beaucoup de nos alters à être créés, en fait, pendant cette période là. Et ça s’est empiré, en fait, les amnésies empiraient, ce qui se passait s’empirait. On a toujours été dans les addictions, mais ça s’empirait. Il y a rien qui allait, en terminale, rien du tout qui allait. Et malgré tout ça, mois de juin, donc on sort de l’hôpital et au mois de juillet, en faisant les résultats du bac, alors il se trouve que j’ai eu mon bac, on a eu notre bac, sans mention, donc on n’a pas forcément une très bonne note. Je veux pas savoir la note et je pense que personne dans le système ne veut savoir cette note. Ce qui compte, c’est qu’on l’ait eu. Et pendant la période Parcoursup, nous, ce qu’on a demandé, on a demandé à partir à la fac, parce qu’on ne voulait pas aller dans un BTS. C’était quelque chose qu’on ne voulait pas, on voulait arrêter la mode, ça nous intéresse pas, la couture ça ne nous a jamais intéressé, c’est quelque chose qui… voilà. Et là, par contre c’est Tiny qui a pris la décision, elle l’a prise toute seule, parce que forcément elle avait pas conscience qu’on était là et puis nous, on en avait un peu rien à faire, on comprenait pas, bref. Et Tiny prend la décision donc de s’inscrire dans plusieurs licences, notamment des licences de psycho, on a eu des licences d’art, on a mis aussi du coup la fameuse licence dans laquelle on est actuellement, une licence LLCER portugais. Donc, Langue Littérature et Civilisation Etrangère et Régionale portugaise, du coup. Donc, on est accepté dans toutes nos filières et on choisit de partir à Clermont-Ferrand, pour notre filière de portugais. Et là s’en vient le meilleur moment de toute notre vie, le déménagement de chez nous jusqu’à Clermont-Ferrand, dans l’appartement dans lequel je suis actuellement. Et c’était un peu le meilleur moment de toute notre vie, malgré ce qui va se passer par la suite et ça a été le début de, scolairement parlant, d’une envie de s’en sortir et d’une envie de travailler réellement. Donc, voilà ça c’est pour ma partie, je laisse la parole à quelqu’un d’autre qui vous expliquera ce qui s’est passé à l’université.
Salut, Léo, pour le système Nilyane, 24 ans, persécuteur. Donc, c’est à moi qu’a été chargée la mission de parler de l’université, puisque Tiny est en co-front actuellement, mais elle ne souhaite pas parler directement, donc je m’y colle. Donc, première année d’université, déjà faut savoir qu’on a été hospitalisé très très tôt dans l’année, parce qu’on a eu un abandon qui a été très difficile pour nous et on a donc décidé de se faire hospitaliser pour éviter les bêtises. Ce qui s’est plus ou moins bien passé, puisque durant cette hospitalisation, en fait, on a décidé de parler pour la première fois de moi, puisque Tiny n’avait jamais parlé de moi à un psychiatre et on a été pris au sérieux tout de suite. Et suite à beaucoup beaucoup beaucoup d’entretiens, on a été diagnostiqué TDI. Donc, on a eu un deuxième diagnostic TDI plus diagnostic de Borderline avec des TCA et d’autres troubles ma foi sympathiques. On débute notre année universitaire comme ça c’est vraiment cool. Et faut savoir aussi que ça a été une libération pour nous, parce que le système scolaire dans lequel on était avant c’était une catastrophe. Les gens de la classe étaient insupportables et les cours en eux-mêmes étaient insupportables. Donc, ça m’arrange bien qu’on finisse à l’université, finalement, ça a arrangé tout le monde. Donc, suite à ce début d’année, ça a été super sympa, puisque le département dans lequel on est, à l’université, est un tout petit département, donc les profs sont très très proches, en fait, de nous et ils comprennent très vite. Donc, durant notre hospitalisation on a parlé, on a parlé de nos diagnostics, on a été en contact avec le service de santé universitaire, où on leur a parlé de ce qui se passait et on a eu quelques aménagements. Rien de fou, mais on a eu un peu d’aide. Malgré tout ça, avec une grosse dépression sur le dos et pas mal d’autres problèmes à côté et notamment le fait que comme on était en bac professionnel et qu’on ne travaillait pas, on n’avait pas pris l’habitude de travailler et à l’université il faut travailler. Donc, on s’est retrouvé très rapidement en échec scolaire, on allait plus en cours, on avait plus de notes, on a d’ailleurs fini en défaillant sur notre première année. Ce qui a mené à notre redoublement. Actuellement, on est en toujours en première année, donc LLCER Portugais. Et les problématiques qu’on a rencontrées, c’est notamment cette année, puisque lors de nos diagnostics, ça a enchaîné tout. Ca enchaîné la découverte du système, la découverte de certains alters, la création d’autres alters. Ca a enchaîné plein de choses, découvertes de nouveaux endroits dans l’innerworld. Ca a été très très stressant pour Tiny, il y a eu beaucoup d’événements dans sa vie privée et dans notre vie privée, en général, qui ont été très difficiles et ça a été une année un peu compliqué, même toujours actuellement, c’est toujours un peu compliqué, mais on s’en sort. Donc, les problématiques, notamment, qu’on a trouvées, c’est que comment on va faire ? Est-ce qu’on a vraiment envie de continuer nos études ? Deuxièmement, si on continue, comment on fait ? Comment on met en place quelque chose, parce qu’avec les amnésies, ça va devenir très compliqué, en fait. Troisièmement, est-ce qu’on m’en parle autour de nous ? Est-ce qu’on en parle à nos proches ? Et-ce qu’on demande à nos proches de nous aider, scolairement parlant ? Pour ça, on a eu recours à plusieurs stratagèmes. Premier stratagème, qui est des plus simples, c’est utiliser tout simplement le dictaphone du téléphone, pour enregistrer tous les cours. Ce qui fait qu’on a des enregistrements entiers de tous nos cours, comme ça on peut suivre, on s’est mis d’accord sur le fait de suivre nos études. Parce que c’est quelque chose qui tenait à cœur à Tiny et ça tenait à cœur notamment à Ella et nous on est basés sur le vote, sur une certaine démocratie. Donc, à la majorité, on devait continuer nos études. Faut savoir que personne ne regrette à l’heure actuelle de continuer nos études, ça pèse à certains parce que faut faire des devoirs, faut travailler et c’est relou, c’est lourd, mais on le fait, on le fait des fois avec le sourire, des fois pas, ça dépend. On a de la chance, puisque dans notre cursus, il est séparé en plusieurs axes. Donc, on a l’axe d’oral, l’axe d’écrit, l’axe de traduction, l’axe d’histoire, l’axe de littérature, ce sont les principaux. Et ça fait des choses intéressantes pour chacun, on a beaucoup de chance, puisqu’on a réussi à se donner chacun des matières à réviser et à travailler. Après on a pas mal de chance puisqu’on a un savoir commun, notamment au niveau du portugais, alors les autres langues c’est pas forcément le cas, mais en tout cas, le portuguais, on a eu beaucoup de chance, puisque c’est un savoir commun et je pense que c’est dû au fait que Tiny le parle notamment depuis la naissance. Et donc du coup, forcément, ça a donné que nous aussi on finisse par savoir le parler, on le parle moins bien qu’elle, mais on le parle. Donc, déjà à ce niveau-là, on est plus ou moins réglé pour le peu d’alters qui ne savent pas réellement le parler ou qui ont uniquement des bases ou qui ont du mal, notamment, je pense beaucoup à Eliana, qui a beaucoup de mal avec les langues, en général, sauf avec l’anglais, je n’ai jamais compris pourquoi. On essaie de lui apprendre, bon, ça la saoule un peu, mais on essaye quand même de lui apprendre des bases, pour qu’elle puisse au moins comprendre les cours, pas forcément parler ou participer, mais au moins comprendre, si jamais il y a besoin. Pour le moment on n’a jamais eu vraiment besoin de ça. Donc, nos petits tips pour réussir nos études et comment on fait à l’heure actuelle pour bien s’en sortir. Numéro 1, utiliser le dictaphone du téléphone. C’est super pratique, ça enregistre absolument tout, on peut réécouter les cours en entier, avec la précision et on peut les réécrire, on peut faire vraiment tout ce qu’on veut à partir de ce moment-là. Ensuite, s’attribuer chacun des matières. C’est-à-dire que moi, par exemple, en tant que Léo, moi, je gère surtout tout ce qui est grammaire, grammatical, ce genre de choses. Par exemple, Henri, lui il gère la civilisation avec Tiny.Et Ella, elle gère la littérature avec Tiny, aussi. Après, autre petite tips, c’est demander des aménagements. On demande des aménagements, c’est-à-dire que toutes nos absences sont justifiées, du fait qu’on a des soucis médicaux et qui font que parfois on va louper les cours, sans le vouloir. Donc, toutes nos absences sont justifiées. Demandez des aménagements, en général, vous avez forcément un organisme qui s’occupe de ça. Et ensuite, là par contre c’est indépendant de la volonté de chacun, c’est-à-dire qu’il faut de la volonté et il faut être motivé. Il faut le vouloir, si certains ne le veulent pas, malheureusement, effectivement, ça ne fonctionnera pas. Mais, il faut savoir que, vraiment, c’est possible d’être étudiant·e et d’avoir un TDI, un ATDS, d’être multiple en général. C’est tout à fait possible, les gens y arrivent et ce n’est pas parce que vous ratez une fois que vous allez toujours rater. C’est pas vrai, vous allez y arriver et on croit en vous.
Sur ce, c’est la fin de cette vidéo. J’espère en tout cas qu’elle vous aura été un minimum utile et je vous remercie de nous avoir regardé. Ciao.

Session présentée par :

Nilyane System (https://www.instagram.com/systemique._/)

Remerciements :

Atome (https://www.youtube.com/@atome.systeme)