Petite définition : les alters fictif·ves sont des alters dits introjects, c’est-à-dire qu’iels sont inspiré·es d’une source extérieure. Dans le cas des fictif·ves, iels sont basé·es sur des personnages de fiction, leur “source” peut par exemple être un personnage d’un film, d’un livre, d’une série, d’une marque, d’un manga, etc.

Il y a beaucoup de fausses idées sur les alters fictif·ves et iels font souvent l’objet de moqueries ou de fakeclaiming* du fait de leur nature d’introjects de personnages de fiction.

On va aborder ici 3 idées reçues courantes à leur sujet.

(*Fakeclaiming = accuser quelqu’un de mentir ou faker sa multiplicité)

  1. “Les alters fictifs, c’est que des personnages badass !” D’abord, c’est faux. Il y a plein de fictif·ves qui ne sont pas inspiré·es de personnages considérés comme cools, forts ou badass. Il y a même des fictif·ves qui sont, au contraire, inspiré·es de personnages considérés comme tout l’inverse. Ensuite, c’est compréhensible. Même si les alters ne doivent pas considéré·es seulement en fonction de leur utilité, il ne faut pas oublier que dans beaucoup de situations, c’est le cerveau qui décide qu’un trait ou une caractéristique pourrait être utile au système, à la vie, à gérer une situation, et ce, même si le lien est parfois subtil. Quoi de plus compréhensible que de s’inspirer de personnages qui ont confiance en eux ou qui ont des ressources intéressantes selon le cerveau à l’instant T ? Enfin, il n’y a rien de mal à ça. Tout le monde s’inspire des caractéristiques ou des histoires de personnes ou de personnages extérieur·es pour évoluer, se comprendre ou s’identifier. Les fictif·ves ne sont qu’une introjection plus précise, plus complète ou plus complexe de ce simple fait, et il n’y a rien de mal ou de “fake” à ça.
  2. “Les alters se forment dans l’enfance, c’est pas logique qu’il y ait des fictifs de personnages récents !” Il est courant de penser que les alters se développent uniquement dans l’enfance même s’iels se dévoilent plus tard. En fait, c’est faux, des alters peuvent se développer tout au long de la vie. Il est fréquent de voir des alters fictif·ves inspiré·es de personnages de fictions populaires, qu’elles soient récentes ou non, et c’est assez logique puisque l’exposition à ces fictions est plus grande du fait de leur popularité. Sans compter que cette popularité peut parfois venir de la complexité ou de la qualité des personnages qui les composent, ce qui peut être très inspirant. En résumé : oui, c’est compréhensible qu’il y ait beaucoup d’alters inspiré·es de Livaï ou d’Harley Quinn par exemple.
  3. “Les fictifs de personnages méchants donnent donc des alters méchants !” Absolument pas. Les alters fictif·ves ne sont pas identiques à leur source. Il y a des fictif·ves qui ressemblent beaucoup à leur source, d’autres beaucoup moins. Il y en a qui n’en ont que des caractéristiques physiques ou que certains traits de caractère ou une partie de l’historique par exemple. Et même si un·e alter fictif·ve est très proche de sa source, iel peut évoluer totalement indépendamment de celle-ci. Les fictif·ves ne sont pas cantonné·es à ressembler trait pour trait aux personnages dont iels sont inspiré·es. Enfin, il faut bien faire attention à ne pas utiliser les fictif·ves de ‘personnages méchants” comme une source d’idée reçue sur les “alters méchants”. Non, les personnes multiples ne sont pas plus dangereuses que les autres, pas même si elles ont des fictif·ves de vilain·es.