Le concept d’identité sociale est un concept que j’ai découvert relativement récemment. Je ne suis même pas sûr qu’“identité sociale” soit une traduction communément admise. En tout cas, c’est celle que nous avons choisie pour définir le concept anglophone de “singletsona” (ou « systemsona » parfois), ayant une connotation jeux de rôle, qui perso ne me dérange pas du tout mais qui peut accentuer l’amalgame cher aux singlets sur le fait que les systèmes “incarnent des personnages”…  

Le concept d’identité sociale est un concept que j’ai découvert relativement récemment. Je ne suis même pas sûr qu’“identité sociale” soit une traduction communément admise. En tout cas, c’est celle que nous avons choisie pour définir le concept anglophone de “singletsona” (ou « systemsona » parfois), ayant une connotation jeux de rôle, qui perso ne me dérange pas du tout mais qui peut accentuer l’amalgame cher aux singlets sur le fait que les systèmes “incarnent des personnages”…  

L’identité sociale est… l’identité sociale… Merci Sherlock.

C’est la personne, l’image, la représentation de la personne système utilisée en société, le masking de la personne multiple pour avoir l’air singlet. Elle peut être l’hôte, un·e alter social·e, un mélange de plusieurs alters, de tous·tes ou aucun·e, une “création” la plus adaptée possible aux nécessités sociales.

Je pense qu’en tant qu’hôte (et qu’alter·e social·e), la relation entretenue avec les interactions et la gestion de la vie globale peut être compliquée.

Pour moi, ça a été, ça reste parfois, compliqué. J’pense que c’est un truc assez commun aux systèmes, au vu des conversations que j’ai pu avoir avec des ami·es multiples ! ^^

L’hôte, c’est l’alter qui fronte le plus généralement, et ouaip cette nuance est importante. “Généralement”, ça veut en fait dire “quand tout va bien” ! Mais quand on est une personne multiple multiplement traumatisée, que signifie “quand tout va bien” ? ^^

Dans les faits, être hôte donne bien vite l’impression (erronée mais bon, on fait ce qu’on peut ^^) de n’être qu’un kit de base sur lequel on viendrait coller des add-on.

D’être là et de perpétuellement se faire influencer par les nombreuses co-consciences et co-fronts, par les émotions et sentiments positifs ou négatifs de certain·es alters, par d’éventuels flashbacks d’événements dont on a peut-être même pas souvenir par exemple, qui peuvent être accompagnés de questionnements du type “mais qui suis-je ? est-ce que je suis réellement quelqu’un ? comment s’en sortirait le système sans moi ? quelle est ma place ?“ etc, etc. Ouais ouais, le retour des questions d’ado à tout âge ^^

L’alter social·e à l’inverse, c’est la personne qui gère la vie après qu’on lui ai filé la patate chaude. Ça peut être un·e alter qui essaye de se faire passer pour la personne connue de l’entourage, qui essaye de gérer les interactions sociales quand elles sont compliquées (et c’est souvent le cas). J’irais pas jusqu’à dire que c’est cellui qui gère le mieux du système, au contraire, mais en tout cas c’est bien souvent sur l’alter social·e que ça tombe ^^

Il arrive fréquemment que les alters sociaux·les frontent énormément, parfois même plus que l’hôte en fonction de la fréquence et complexité des interactions ^^ et donc qu’iels soient amené·es à prendre des décisions pour le système en étant un peu seul·es à bord, en essayant comme iels peuvent de réparer les pots cassés ^^ ça peut engendrer des questionnements comme “mais qui suis-je ? est-ce que c’est ma vie ou je suis juste une imposture ? quelle est ma place ?” etc, etc.

Oh merde ! mais en fait les questions sont les mêmes ! Et quand ce constat devient conscient, ça peut vraiment être compliqué et prendre du temps à digérer ^^

Et encore hein, j’parle de tout ça en ayant conscience qu’on est un système et du rôle de chacun·e !

Quel est le lien avec la singletsona ? J’y viens, j’y viens !

De notre côté, une prise de conscience qui a été compliquée, c’est de repasser les événements de la vie en revue et d’essayer de les attribuer à tel·le ou tel·le alter. Qui frontait le jour de cette réussite ? Qui est tombé·e amoureuxe de cette personne ? Roh et qui a fait ce choix ? Aucune idée ^^ C’était toi ? Jamais j’aurais agi comme ça ! Ouais allez, ça je te le laisse ! Non ça je prends ! Je me suis toujours trouvée trop classe pendant ce moment… quoi c’était pas moi ?

Et là c’est le drame ! ^^ Nous voilà revenu·es à la case départ : qui suis-je ? à quoi je sers ? blablablabla ^^

Je sais pas du tout si ce passage est commun à tous les systèmes mais je sais que c’est une réflexion qui finit par se tasser en passant par plein d’étapes quoi qu’en restant fluctuant, et c’est ok ^^, pour finalement accepter qu’on a tous·tes fait ce qu’on pouvait avec les connaissances qu’on avait du système et de la vie ^^

Que non, être hôte ne veut pas dire être privilégié·e, être le·a meilleur·e ou un·e alter à part et que non plus, les alters sociaux·les ne sont pas foncièrement incompétent·es et n’ont pas tenté de gâcher la vie et ses relations ^^

La vie d’un système est bien plus poreuse qu’une succession de fronts et de co-consciences. Je pense que les événements sociaux sont bien plus une question de blurring – être tout mélangé ^^ – que d’hôte et d’alter social·e ^^

Est-ce l’hôte ou l’alter social·e ? Est-ce l’identité sociale du système ? Qui est l’identité sociale ? Quel est le lien entre le blurring et l’identité sociale ? Le blurring peut-il être personnifié en identité sociale ?

Le blurring c’est être tous·tes à son poste ? Donc être mélangé·es, c’est être à son post ?

Est-ce qu’en tant qu’hôte, je suis à l’origine de l’identité sociale et que mon alter social·e a modifié cette identité sociale par son identité propre en essayant malgré tout de se conformer à l’identité sociale du système ? Est-ce qu’iel a modifié son identité propre à cause de cette dernière raison ? Est-ce qu’il y avait une identité sociale déjà, qui a été modifiée par tout le monde alors que tout le monde a essayé de s’y conformer un peu ? Quand t’as dû masquer beaucoup, dans quelle mesure l’identité sociale n’a pas influencé les alters pour toujours, malgré les prises de conscience, le coming out et qu’iels aient pu se diversifier davantage que pendant le masking ?

Vous avez 4h ^^

Je n’ai évidemment pas la réponse universelle à toutes ces questions ^^ Mais de notre point de vue : l’identité sociale c’est avant tout une protection qui a été nécessaire à un moment, qui l’est toujours parfois, pour se cacher de nous-mêmes et du monde extérieur. Elle permet d’être adaptable, parce qu’on peut chacun·e se cacher derrière.

Je ne sais pas si être différent·es entre la maison, le travail, avec les potes, etc, c’est avoir plusieurs identités sociales ou pas, mais l’identité sociale permet de savoir ce qu’il faut faire quand on ne sait pas exactement comment agir avec son identité propre d’alter.

Être un système, c’est fonctionner ensemble, d’ailleurs si un·e alter fronte trop tout·e seul·e, au bout d’un moment, ça marche plus vraiment et c’est la merde.

Oui l’identité sociale ça peut être pratique, pour s’adapter, parce qu’on peut s’adapter à tout, mais par contre du coup parfois, on met du temps à s’adapter aux trucs cools parce qu’on a pas l’habitude de ce qui est cool et que l’identité sociale est pas faite pour ça et ne réagit pas aussi bien que les alters elleux-mêmes.

Du coup c’est bien de reconnaître l’identité sociale, les identités sociales passées, pour pouvoir s’en détacher, tout en la gardant sous le coude même quand on n’en a plus besoin pour être rassuré·es… juste au cas où ^^ et en essayant qu’elle ne s’impose pas trop non plus.