On ne se sent pas souvent représentés dans les oeuvres voulant explicitement montrer le TDI ou la multiplicité. Par contre, il y a des fictions qui peuvent être considérées métaphoriquement comme des représentations, où des thématiques similaires à la multiplicité sont abordées. Dans cette vidéo, on développe trois oeuvres qui nous parlent, et pourquoi elles nous parlent. (Orphan Black, Seven Sisters et Elfen Lied)
Avertissements de contenu:
Beaucoup de TW dans les oeuvres évoquées (voir site DoesTheDogDie)
Transcription:
[Kara] Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo. Aujourd’hui avec Epsi on a envie de vous parler de représentations qui, pour nous, dans notre tête à nous, font référence à la multiplicité mais en fait non. Enfin pour la plupart quoi. On va développer, ça va être bien plus clair après. Du coup l’idée de cette vidéo c’est : oh le thème c’est les représentations, est-ce qu’il y a des super représentations dont on a envie de parler ?…
[Epsi] … Bof hein.
[K] … bah pas vraiment ; est-ce qu’on a envie encore de parler des trucs nuls ? Non c’est déjà fait, puis il y a plein de gens qui vont parler des trucs nuls, et voilà. Mais du coup en réfléchissant on s’est quand même dit qu’il y avait des trucs qui avaient été importants et cool dans notre représentation de la multiplicité mais qui n’en parlaient pas. Du coup on va vous parler de trois oeuvres en particulier. On va vous parler de la série Orphan Black, du film Seven Sisters et de l’anime Elfen Lied, la version animée, pas la version manga. Du coup ça va se dérouler en deux parties, en trois parties, peut-être même en quatre parties. Petite explication de qu’est-ce qu’est l’oeuvre, sans spoiler. Petite explication de nous, qu’est-ce qu’on en a pensé, sans spoiler. Petite explication de qu’est-ce que l’oeuvre, avec spoiler. Petite explication de nous, qu’est-ce qu’on en a pensé, avec spoiler. … Vous avez ? Mais attention, attendez, avant ça. Surtout pour Elfen Lied, allez voir les trigger warning sur le site “Does the Dog Die?”, je vous l’écris : https://www.doesthedogdie.com/ , c’est important. Pour les autres trucs aussi, mais surtout pour Elfen Lied, mais pour les autres aussi. N’hésitez pas à y aller, vraiment, je vous aurais prévenus hein, c’est important. Ok, on va commencer par Orphan Black, juste c’est la seule qui est en une seule partie, il n’y a pas avec et sans spoiler parce que c’était pas pertinent dans ce contexte-ci.
[Résumé] ORPHAN BLACK Partie relativement sans spoiler, TW : vols, drogues, suicide, assasinats.
[K] Ok, on commence par découvrir Sarah Manning, une punk au regard qui tue, voleuse à ses heures, qui décide de revenir dans la ville où elle a grandi pour, entre autres, voir son frère adoptif, Felix, … après avoir volé un gros paquet de… “farine”… à son ex.
[E] Oui, Sarah a une vie bien remplie, à sa façon quoi, c’est assez impressionnant.
[K] Sur le quai d’une gare, elle tombe nez à nez avec une femme qui lui ressemble trait pour trait, vraiment son sosie, c’est ouf.
[E] En fait c’est parce que c’est la même actrice… c’est pour ça que c’est si bien fait.
[K] La femme en question lui jette un regard mêlant “oh merde” et “meh balec’ jpp” puis… se suicide sur les rails. Sarah décide de faire ce que n’importe qui aurait fait, c’est-à-dire voler son sac pour prendre son argent et… voler son identité, surtout qu’elle a l’air d’avoir un compte en banque avec pas mal de thunes, cette “Beth Childs”… Et surtout, Sarah voudrait récupérer sa fille, Kira, qu’elle a laissée à sa mère adoptive pour aller faire ses trucs, et elle compte donc sur cet argent, logique…
[E] Vraiment, n’importe qui aurait fait ce choix des plus évidents… nickel, rien à redire !
[K] Attention, ici ça va spoil sur l’élément central de la série qu’on découvre en fait assez vite mais pour lequel on se pose la question pendant à peu près un épisode et demi. Donc si vraiment vous voulez zéro spoil du tout, bah partez et revenez plus tard parce que là ça va être chaud de faire autrement. On reprend. En fait Beth Childs est flic, ce qui ne facilite pas du tout la vie de Sarah pour se faire passer pour elle, surtout qu’elle vient de commettre une bavure, enfin peut-être, Sarah sait pas trop donc on sait pas trop. Mais assez vite, une autre femme, Katja, qui a ENCORE EXACTEMENT la même tête que Sarah…
[E] Et que Beth, du coup.
[K] … rejoint Sarah…
[E] Qui se fait passer pour Beth du coup.
[K] … dans sa voiture. Pour en rajouter une couche, Sarah est contactée par une femme, qui pense parler à Beth mais qui capte que c’est pas Beth, qui lui demande de se faire passer pour Katja pour récupérer un truc et…
[E] Olalah, que d’aller-retour entre qui est qui et qui c’est tout ce monde !
[K] Finalement, Sarah rencontre encore Alison et Cosima qui lui expliquent qu’elles sont toutes… des clones ! Et que quelqu’un en a après elles toutes – et spoiler alert : cette personne qui a tué Katja et cherche à les tuer aussi… c’est aussi une clone ! Qui s’appelle Helena.
[E] La suite de la série est super cool mais pas utile pour cette vidéo donc allez la regarder vous-mêmes, parce que je vais pas faire tout le taf et j’ai pas le temps de tout vous expliquer même si j’adorerais parce que J’ADORE CETTE SERIE. [Fin résumé] [K] Du coup pour le contexte, on a vu Orphan Black il y a vraiment longtemps.
[E] C’est toi qui m’as fait découvrir Orphan Black.
[K[ C’est ce que j’allais dire : est-ce que c’est moi ? Ok. Moi j’ai vu Orphan Black, tout n’était pas encore sorti, donc je pense pas que j’ai pris à la saison 1, mais je crois que j’ai pris à la saison 3 et enfin tu vois voilà, j’ai vraiment suivi depuis le début et j’y avais pas du tout vu des parallèles de la multiplicité, mais c’est vraiment quand on l’a regardé ensemble. Et je pense que c’est en partie grâce ou à cause du timing, de la spécificité des meufs d’Orphan Black et de ton système tu vois ? C’est ça que j’ai trouvé cool dans Orphan Black en fait, c’est qu’il y a des archétypes un peu comiques dans les clones qu’elles sont, qui sont un peu fréquents dans plein de systèmes et vu que tu as un système cliché, c’était très parlant pour toi quoi.
[E] Oui c’est clair, c’est clair que c’est pas pour rien qu’au tout tout début de Partielles, quand on avait choisi d’anonymiser, je parlais plus de mon système à ce moment-là, et pour les alters on avait pris, comme surnoms, les noms des différents clones d’Orphan Black, c’est parce qu’il y a vraiment des similitudes de caractères et de clichés entre les personnages et mes alters, en tout cas les personnages principaux, et c’était vraiment drôle. Mais du coup c’est pas du tout une représentation de la multiplicité évidemment.
[K] Pas du tout, c’est des clones.
[E] C’est ça, ce sont des clones avec des corps différents et des vies différentes, etc. Et c’est vraiment une métaphore comique, surtout au début, un peu aussi au cours de la série, mais surtout au début, avec plein de questions qu’on se pose à la prise de conscience je trouve, quand on connaît pas du tout la multiplicité et que ça sort vraiment de nulle part pour nous, et même quand on connaît un peu d’ailleurs, c’est vraiment des questions de prise de conscience que les différents personnages se posent.
[K] Ouais genre “qui est l’originale ?”, ou “qui est la vraie ?”, ou “qui mérite plus d’avoir une vie mieux que d’autres ?”, “pourquoi on existe ?”, “qui nous a créées ?, …
[E] “Combien il y en a ?”… Et franchement si je devais le comparer en métaphore de la multiplicité, je dirais que c’est un système qui est très overt avec de grosses barrières amnésiques, genre elles se connaissent pas du tout et tout. Et ce que j’aime beaucoup, c’est le développement des différents personnages évidemment, et l’actrice est vraiment hyper douée dans toute la série. Et surtout les relations qu’elles développent.
[K] Entre elles ? Oui.
[E] Ouais, au début c’est un peu très hasardeux comme relations, et petit à petit elles sont soudées même quand elles se connaissent pas encore, parce qu’évidemment il y a d’autres clones et d’autres trucs comme ça. Et il y a même un clone, ce qui est cool, dans la série, c’est assez queer quand même. Je trouve que c’est vraiment leur relation de cohésion, “elles contre le monde”, c’est un des trucs que j’aime beaucoup dans ce que je pourrais considérer comme une métaphore de la multiplicité, de la découverte d’un système, les questions de prise de conscience, et petit à petit on s’en fout de toutes ces questions-là, ce qu’il faut c’est qu’on survive ensemble.
[K] Et je trouve ça cool aussi que le frère de Sarah, au départ il connaît que Sarah, il pense qu’il n’y a que Sarah qui est sa soeur, c’est son frère adoptif, mais on s’en fout, c’est un détail. Et je trouve que là aussi c’est plutôt bien représenté. Felix il va d’abord être attaché qu’à Sarah, et être un peu genre what the fuck c’est quoi toutes tes soeurs là, et il va quand même finir par les aimer et par les considérer comme ses soeurs, pas exactement de la même façon que Sarah, mais je trouve que tout son développement à lui est aussi un peu un truc d’un singlet qui découvrirait la multiplicité de quelqu’un qui était proche, déjà avant la prise de conscience.
[E] Oui c’est ça, et qui devient vraiment une aide pour tous les clones, et qui est hyper important comme personnage.
[K] Oui, c’est ça. C’est très cool Orphan Black. Du coup la deuxième chose c’est un film, et c’est Seven Sisters, d’abord partie sans spoiler.
[Résumé] SEVEN SISTERS Partie sans spoiler. TW : contrôle abusif des naissances.
[K] On a ici une dystopie où la Terre est surpeuplée, trop de gens, partout, tout le temps…
[E] C’est d’ailleurs assez oppressant dans tout le film.
[K] … au point que les ressources sont insuffisantes…
[E] Étonnant…
[K]… et que les scientifiques décident d’utiliser des OGM pour nourrir la population… Ce qui engendre un pic des naissances multiples – non haha pas dans ce sens-là, des triplés, quadruplés, et ainsi de suite. Comme le problème ne se règle pas, les scientifiques et le gouvernement décident d’instaurer la loi de l’enfant unique : seulement un enfant par famille, et les autres éventuels enfants devront être cryogénisés en attendant des jours meilleurs. C’est dans ce charmant monde qu’une femme donne naissance à des septuplées.
[E] D’où le titre de “Seven Sisters”, enfin c’est le titre en français, même s’il est en anglais, mais c’est pas le titre original, iels auraient pu l’appeler “Sept Soeurs” mais ça faisait trop québécois, d’ailleurs c’est son titre québécois…
[E] BREF !! Leur mère décède suite à cet accouchement et son père, donc le grand-père de la fratrie… enfin plutôt de la sorore… enfin de la portée de bébés quoi, décide de les élever toutes et de skip la case cryo. Il décide de les appeler Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi et Jeannette – non je déconne, Dimanche.
[E] Comme les sept jours de la semaine, c’est facile, ça se retient bien.
[K] Et pour passer outre les contrôles de naissance et tout ça, il les élève dans un appartement isolé et elles n’ont le droit de sortir qu’une à la fois, le jour de la semaine correspondant à leur prénom, en se faisant toutes et chacune passer pour une seule et même personne : Karen Settman, du nom de leur mère.
[E] Le type n’a vraiment aucune originalité dans le choix des prénoms…
[K] … On dirait moi qui nomme mes alters… Et vous vous doutez bien qu’un truc va merder, surtout que le titre original c’est “What happened to Monday?” donc “Qu’est-ce qui est arrivé à Lundi ?”… ça aurait pu être un bon titre français aussi mais c’était sans doute moins clair que “Seven Sisters”… le titre français en anglais … Bref, on en parlera dans la partie spoiler ! [Fin résumé] [K] Seven Sisters, on l’a vu beaucoup plus tard.
[E] C’est moi qui l’ai vu en premier.
[K] Ouais, c’est toi qui me l’a montré. Et bah c’est un peu pareil, c’est pas des clones mais c’est des soeurs, elles sont aussi physiquement toutes les mêmes, à peu de chose près, elles sont d’ailleurs, elles aussi, jouées par la même actrice – que j’aime beaucoup, je crois que ça joue sur à quel point j’aime ce film. Et du coup je trouve qu’on retrouve un peu le même genre de problématiques que dans Orphan Black, sauf que, contrairement à Orphan Black, elles se connaissent depuis toujours, et donc c’est les mêmes problématiques mais pas les mêmes axes.
[E] Oui c’est ça, il n’y a pas de questionnement de pourquoi, de nana, c’est une métaphore plutôt de multiplicité covert fonctionnelle, en tout cas à première vue. Il n’y a pas tous ces questionnements du début, c’est directement plusieurs personnes partagent une seule identité.
[K] Oui mais il y a quand même des questionnements du “pourquoi on m’a infligé ça ?”, c’est un pourquoi philosophique et pas un pourquoi à chercher, Seven Sisters.
[E] Oui, c’est rhétorique.
[K] Oui c’est ça, il y a un pourquoi rhétorique. Genre je pense qu’elles y réfléchissent, genre à pourquoi elles ont cette vie, mais ça demande pas de réponse, elles savent. Et du coup ce qu’il y a beaucoup qu’il n’y a pas dans Orphan Black, c’est le truc de gérer une seule identité. Dans Orphan Black ça arrive un tout petit peu, par exemple ça leur arrive ponctuellement de se faire passer les unes pour les autres pour se rendre des services. Genre par exemple Sarah elle est occupée et elle demande à une de ses soeurs clones d’aller au rendez-vous pour elle, que dans Seven Sisters c’est tout l’inverse : elles sont obligées d’avoir une seule identité. Ouais ça amène plein de questions de “à quoi ressemble la singletsona ?” en fait.
[E] Oui c’est ça, et qui la façonne ? Orphan Black c’est long, donc c’est beaucoup plus développé, mais là c’est un film donc on sait pas exactement qui façonne l’identité de Karen Settman. Est-ce que c’est une des soeurs ? Est-ce que c’est plusieurs ? Est-ce que c’est toutes ? Est-ce que ça s’est développé un peu comme ça ? On n’en sait rien et je sais pas si elles le savent non plus.
[K] Ouais c’est ça. Pour tout ce qu’on voit vraiment vite qu’elles ont un caractère propre, c’est difficile quand même de dire quel est le pourcentage de leur caractère propre dans Karen Settman. Et je trouve que pour des systèmes plus mélangés et plus covert, à mon avis il y a beaucoup de ça dans “chercher à qui appartient la singletsona”. Et ouais pour tout ce que ça, en apparence, est censé rouler, en fait individuellement elles ont plein de difficultés mais ça se voit pas dans leur vie extérieure. Mais du coup, attendez, je vais vous développer ça dans la partie spoiler.
[Résumé] SEVEN SISTERS Partie avec spoiler. TW : blessures, mutilations, meurtres.
[K] Pendant le début du film, on découvre la vie de “Karen Settman”, 30 ans, devenue banquière, en parallèle de la vie des septuplées dans leur appartement avec leur grand-père qui leur apprend plein de trucs, y compris les règles à suivre pour partager une seule et même vie à l’extérieur. On le voit leur donner des cours, les inciter sincèrement à être créatives et à développer leur propre personnalité individuelle à la maison, à partager leurs souvenirs du jour chaque soir en rentrant, et tout ça. Et on comprend aussi un truc important : ce qui arrive à l’une… arrive aux autres. C’est ainsi qu’un jour, petite Jeudi est sortie sans autorisation et s’est blessée, et elle a perdu… un bout de doigt. Le grand-père a donc dû… bah couper le même bout de doigt à chacune…
[E] … Ambiance …
[K] Bref, retour dans la vie de Karen adulte. Un jour, Lundi part comme tous les… lundis, si vous avez tout suivi, mais elle ne revient pas.
[E] D’où le titre anglais en anglais ! Bref je vais pas vous la refaire.
[K] Inquiètes, les soeurs décident de continuer leur routine hebdomadaire pour comprendre ce qu’il s’est passé. C’est ainsi que Mardi matiiin… pardon… Mardi prend sa journée et… ne revient pas. Bon je vais pas vous faire tous les jours de la semaine mais c’est ici que je vais vraiment spoiler, pas tout le film mais au moins la fin, donc si vous voulez pas savoir, bah allez oust ! En fait, elles meurent toutes et à la fin, le Bureau d’Allocation des Naissances gagne, et en fait c’était eux depuis le début, iels pouvaient pas laisser passer un truc pareil si peu de temps avant les élections : imaginez, avoir foiré pendant 30 ans ! …
[E] Non, c’est pas vrai, mais pas loin.
[K] Non, en fait, elles se font pratiquement toutes tuer, par le Bureau en question, mais certaines survivent. Et le truc c’est que… bah c’est de la faute de Lundi. Et genre volontaire, la faute. Lundi est tombée amoureuse, et ne l’a pas dit à ses soeurs… et est tombée enceinte de jumeaux. Et elle a donc tenté de faire un pacte avec la dirigeante du Bureau pour la faire élire en politique par l’argent, en échange de ses soeurs, et de lui permettre d’avoir ses enfants … Ouais, je comprends pas trop non plus trop bien pourquoi, je suppose qu’elle a mal vécu d’avoir dû se faire couper un doigt, d’être née la première, d’avoir dû montrer l’exemple, et elle se considère comme l’unique Karen Settman et puis bah… voilà… Voilà, voilà. [Fin résumé] [E] Voilà maintenant que vous en savez un petit peu plus, ça sera un peu plus clair je pense.
[K] Oui voilà et du coup ben c’est ça, elles sont fonctionnelles mais pas de façon saine et de façon réfléchie. On leur a dit “faites comme ça” et elles se sont dit “ok, c’est le meilleur truc pour survivre” mais il n’y a pas que survivre quoi.
[E] Tu sens vraiment que ouais, en externe c’est vraiment une question de survie donc c’est très bien géré, c’est millimétré. Elles partagent leurs souvenirs tous les soirs à chacune, etc. On voit dans le film qu’elles changent leur apparence pour celles qui ont une apparence- Il y en a qui ont une apparence proche de Karen Settman, voire très Karen Settman, et d’autres pas du tout. On voit vraiment qu’il y a un truc comme ça. Mais c’est clair que métaphoriquement en interne du coup, juste quand elles sont chez elles, on sent qu’il manque d’un droit de pouvoir justement modifier cette identité extérieure je trouve. Et c’est logique, elles ne peuvent pas être changeantes dehors. Elles ne peuvent pas. Du coup elles sont différentes chez elles mais on sent, si ça devait être une métaphore de la multiplicité, on sent qu’il y en a qui en souffrent vraiment de différents points de vue.
[K] Et c’est dit, il y a un truc de “à quoi elle sert cette vie, à devoir attendre toute la semaine d’avoir la possibilité de sortir son jour”. Je pense vraiment que ça convient pas à toutes mais pas le choix et donc c’est comme ça.
[E] Encore une fois, métaphoriquement, pas simple. Le fait que ce qui arrive à une arrive à toutes, ce cas-là est assez extrême mais logique dans le film, mais c’est une prise de conscience qu’elles ont très jeunes, et je pense qu’il y a beaucoup de systèmes qui ont cette prise de conscience très jeune ou trop tard.
[K] Et qui, un peu dans le même genre de schéma, oublient que toutes les autres vont payer, toutes les autres personnes du système vont payer. Ça amène aussi plein de questions sur le fait de partager un partenaire ou de partager l’intimité, même si elles se disent tout et qu’elles se font des updates. Finalement, il y a quand même des secrets genre Samedi qui fait croire qu’elle est plutôt fêtarde alors que pas tant. Tu vois ? Alors qu’elles se montrent tout, donc elles sont censées tout savoir. Mais je suppose que, c’est pas explicité, mais je suppose qu’il y a une espèce de droit au fait d’avoir une vie intime privée et donc ça c’est pas montré aux autres. Mais quand même, Samedi, elle utilise ce temps pour faire on ne sait même pas quoi au final, mais pas ce qu’elle dit qu’elle fait. Ça aussi, je trouve ça vraiment cool dans la représentation et dans les questions que ça fait se poser sur “qu’est-ce qui est attendu de quelqu’un en fonction du caractère qu’il semble avoir”. Et donc, voilà, je pense que c’est un truc en fonction des rôles d’alter qui arrive dans plein de systèmes. D’avoir des alters qui ont des rôles, par exemple, qui sont censés d’avoir l’air d’avoir un certains types de centres d’intérêt ou d’être tout le temps confiants, et qui, du coup, vont cacher ou mentir quand c’est pas assez collant à la représentation que les autres ont d’eux.
[E] C’est clair. Et à côté de ça, on sent vraiment qu’il y a des soeurs qui ne s’en servent pas. Il y en a une qui le vit vraiment mal, je crois que c’est Mardi. Elle prend de quoi gérer la situation et ses angoisses. Et Dimanche, elle ressemble physiquement très fort à Lundi, mais on sent qu’elle n’a pas développé de vie personnelle, justement. D’ailleurs, spoiler, c’est une de celles qui meurent. Et quand elle meurt, elle meurt en disant “je sais pas qui je suis”. Et c’est vraiment triste. Je pense que c’est un sentiment qui peut parler à beaucoup de systèmes.
[K] Oui, c’est ça. Et à la fin du film, il y a aussi toute une partie sur comment on fait pour se détacher ou pas de la singletsona. Et si on avait le choix : est-ce qu’il faut choisir un prénom personnel ou le prénom du corps ?
[E] En métaphore de système, on peut choisir son prénom ou choisir de ne pas en avoir ou choisir le prénom du corps mais c’est pas à une personne extérieure ni à un autre alter de décider. Et voilà, ouais, Seven Sisters, c’est vraiment une multiplicité qui est trop fonctionnelle pour l’extérieur, mais qui convient pas vraiment. Parce que se conformer, ça ne leur convient pas. Pas à toutes. Qu’une seule survive à la fin, ça ne leur convient pas à toutes, évidemment. Plus de compromis – dans ce monde-là, c’est compliqué, évidemment. Mais si c’était une métaphore de multiplicité dans un monde normal, plus de compromis et moins de rigidité, même si ça fonctionne très bien pour l’extérieur.
[K] Voilà, c’est aussi un film qu’on a beaucoup aimé et qu’on a revu là. On s’est pas refait tout Orphan Black pour préparer cette vidéo, mais on a revu Seven Sisters et je me suis encore dit la même chose. Je me suis encore dit : c’est vraiment un chouette film. Pour conclure, passons à Elfen Lied. Du coup, comme je vous disais, l’anime uniquement et pas le manga.
[E] Parce qu’on n’a pas fini de le lire.
[K] Oui, c’est ça, on l’a, mais on n’a pas lu encore. Et du coup, voilà, c’est parti pour la partie sans spoiler.
[Résumé] ELFEN LIED Partie sans spoiler. TW : meurtres, sang, laboratoire, tirs, morts.
[K] Tout commence avec beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de violence lorsqu’une femme qui porte comme seul “vêtement” le casque de Mewtwo dans le premier film décide de s’échapper de ce qui semble être un laboratoire ultra-secret super sécurisé, en tuant tout le monde sur son passage avec ses pouvoirs invisibles.
[E] …comme… Mewtwo… dans… le premier film…
[K] Juste avant de s’enfuir, un sniper la touche en pleine tête et elle tombe du haut d’une falaise, dans l’océan, puisque le labo ultra secret-sécurisé est apparemment sur une petite île proche du continent. On découvre ensuite Kôta : un gars banal, gentil, normal, qui vient de débarquer dans la petite ville côtière de Kamakura pour y suivre des études aux côtés de sa cousine Yuuka.
[E] … Boooring…
[K] Il venait tous les étés pour des vacances avec sa famille mais Yuuka et lui ne se sont pas vus depuis plusieurs années, à cause notamment du décès du père de Kôta dans un accident de voiture suivi du décès de sa petite soeur des suites d’une maladie.
[E] C’est vraiment la loose.
[K] Bref, tous les deux décident d’aller se balader sur la plage quand tout d’un coup, iels remarquent… la femme meurtrière du début ! Dont le casque a pété à cause du sniper. Elle est figée, debout, les pieds dans l’eau…
[E] En même temps elle vient de prendre un coup de snipe’, logique qu’elle se sente un peu à la ramasse, enfin je trouve.
[K] Et d’un coup, elle ne ressemble plus du tout à la personne qui a assassiné tout le monde… Elle cligne des yeux et hop, elle semble toute frêle, apeurée et elle ne dit que “nyu” avec une petite voix perdue.
[E] Clin d’oeil, clin d’oeil, vous voyez l’embrouille ?
[K] Kôta décide de l’aider et de la ramener chez elle, avec l’aide de Yuuka qui est absolument ravie-
[E] C’est un sarcasme.
[K] -d’aider son COUSIN à ramener quelqu’une chez lui. La femme de la plage n’a l’air d’avoir aucune connaissance, ni sur comment parler, s’habiller, manger ou répondre à quelconque de ses besoins. Et… la suite va vous étonner ! Ah, et iels décident de l’appeler Nyu parce que… bah c’est tout ce qu’elle dit, “nyu”. Et elle a des cornes. Bref c’est ainsi que commence Elfen Lied. Qui est cette femme ? Pourquoi dit-elle “nyu” ? Quels sont ses pouvoirs ? Pourquoi était-elle enfermée ? Va-t-elle redevenir meurtrière ?
[E] Oui.
[K] Que va-t-il se passer pour elle, pour Kôta, pour Yuuka, pour Kamakura, pour le Japon, pour le monde ?? Bref, je l’expliquerai dans la partie spoiler. [Fin résumé] [K] Là, du coup, vous avez compris, c’est la seule représentation qui est une vraie forme de multiplicité, même si c’est pas du tout mentionné comme ça.
[E] Oui, c’est clair, c’est clair. Moi, je me souviens que j’ai vu Elfen Lied il y a vraiment, vraiment, vraiment longtemps. C’était mon anime préféré pendant… bah ça l’est toujours en fait. Je me souviens qu’au tout début, je regardais un peu n’importe quoi comme trucs, et j’avais vu ce truc-là. Et moi, les trucs qui ont des oreilles, des cornes, des trucs ainsi, ça m’intéresse toujours. Donc c’est pour ça que j’ai regardé au départ. C’est une raison comme une autre. Au début, j’étais un peu sceptique de ce truc de “le personnage change d’identité quand il reçoit un gros coup sur la tête”, “il reçoit un gros coup, il est très amnésique – il re-reçoit un gros coup, il retrouve la mémoire”. Et du coup, j’avais peur que ce soit un truc comme ça, un peu comme le personnage dans Dragon Ball qui change de personnalité quand elle éternue. J’ai oublié son nom, mais voilà. Et puis, bah c’est clair que c’est un peu cliché “on/off”. Nyu, elle est super gentille et potentiellement, ce qu’elle était avant ou ce qu’elle redeviendra peut-être, elle est “un peu” méchante.
[K] Ouais, alors qu’en fait, c’est plein de subtilités. Et encore une fois, on détaillera ça dans la partie spoiler. Et moi, ce que je trouve encore plus impressionnant dans Elfen Lied et dans ma lecture d’Elfen Lied – dans ma lecture visuelle, dans le sens dans ma compréhension -, c’est que j’ai vraiment l’impression qu’en tant que personne multiple, je comprends mieux le brol que les gens lambda que je vois faire des reviews. Je pourrais vous détailler ça après, mais en fait, il y a plein de subtilités et c’est pas juste on/off. Mais je pense qu’il faut pouvoir les voir. C’est ça que je trouve cool, parce qu’évidemment, c’est méga gore et vraiment, le gore n’est pas important, sauf si on aime ça. Mais moi, c’est pas spécialement mon kiff. Mais ce que j’aime, c’est la subtilité de la représentation de sa multiplicité, alors que ça a l’air d’être bateau. C’est ça que je trouve trop cool. Et je trouve que plus je revois et plus je vois des détails sur la subtilité de ses switches ou de son influence ou des choses comme ça. C’est compliqué de vous… On a hésité, c’est compliqué de vous recommander Elfen Lied, parce que vraiment, c’est vraiment, vraiment gore. Inutilement gore. Il y a plein de gens qui le mettent dans des listes de trucs à voir les plus gores. “Si vous avez aimé” nanani, je peux pas dire que c’est pas gore. Je dis juste, cet aspect n’existe pas pour moi, dans ma vision. Mais je peux comprendre que pour plein de gens, ça soit pas possible de s’extraire de cette partie-là. C’est quand même genre… Enfin, je vous dis, les histoires qui parlent de multiplicité, c’est la trame, c’est le fond, mais ça doit occuper 15% par épisode, par rapport à des trucs gores et sanglants.
[E] Je pense que si je devais dire un truc sur le côté gore d’Elfen Lied, qui fait que moi, ça m’allait, c’est déjà le fait qu’on s’y fait. Et je trouve que c’est très sanglant et violent. C’est clairement sanglant et violent. Mais moi, c’est pas… l’aspect sang me dégoûte pas. Et ça n’a pas un côté trop dégueulasse qu’il y a dans certains animes, certains mangas, mais certains animes surtout. Et donc, ça va. Mais c’est clairement sanglant et violent.
[K] Ouais, c’est quand même déconcertant au premier abord, quand tu te fais… “mais ouais est-ce que je suis ici ?”…
[E] C’est ça. “Mais pourquoi ? Mais pourquoiii ?”
[K] C’est ça.
[E] “Pour le plaisir ? Ah…”
[K] Voilà.
[E] Mais en fait, encore une fois, ça aussi, c’est plus subtil que ça en a l’air. Mais il faut qu’on en parle dans la partie spoilers.
[K] Oui, partie spoilers.
[Résumé] ELFEN LIED Partie avec spoiler. TW : amputation, harcèlement, violence, meurtres, mémoire traumatique.
[K] Bon ça va spoiler vraiment beaucoup ici donc si vous voulez garder un peu de mystère, bah faut pas écouter la suite. Les épisodes s’enchaînent avec des switches entre Nyu, qui est complètement innocente, adorable, naïve, maladroite socialement, qui ne sait pratiquement pas parler et comprend les choses à sa façon ; et sa version meurtrière, sadique et violente, qui s’appelle Lucy. On apprend que c’est une diclonius, une sorte de mutation de l’espèce humaine destinée à… éradiquer l’espèce humaine telle qu’on la connaît, qui voue une haine particulièrement violente envers les humains. Ses pouvoirs n’en sont pas, il s’agit de vecteurs : des sortes de bras invisibles qui peuvent trancher des membres ou des têtes en une fraction de seconde.
[E] Snip snip.
[K] Et le labo bah c’est un labo qui enferme et étudie les diclonius, dont Lucy est la première de l’espèce. Iels envoient des forces armées mais Lucy finit toujours par les dégommer et iels envoient une autre diclonius, Nana, qui n’a jamais manifesté d’animosité envers l’espèce humaine, mais elle se fait dégommer aussi. C’est sanglant, c’est gore, c’est violent, mais étonnamment on s’y fait je trouve ?
[E] Dans une certaine mesure.
[K] Bref, assez vite, on comprend que l’histoire est encore bien plus sombre que ça.
[E] Même si on doutait que ça soit possible…
[K] Et on découvre le passé de Lucy, son enfance, lorsqu’elle était Kaede, une fille d’orphelinat harcelée qui a vécu des trucs bien trash…
[E] … Vraiment, consultez la liste des TW sur Does the Dog Die?, c’est important, entre autres parce que bah… le dog dies… pas Wanta, l’autre, mais vous comprendrez en regardant…
[K] Donc une fille harcelée qui en même temps découvre ses “vecteurs” sans comprendre et discute régulièrement avec la “Voix de l’ADN” qui essaie de lui faire comprendre que les humains n’en valent pas la peine et lui apprend petit à petit à tuer cette espèce dépassée. Et parce que ça suffisait pas, dans toute cette évolution meurtrière, Kaede rencontre… bah petit Kôta, en vacances avec sa famille. Iels deviennent amis et elle développe des sentiments pour lui. Mais… il lui ment sur un truc et comme Kaede supporte plus trop la trahison bah… elle écoute la Voix de l’ADN et elle se venge en tuant son père et sa soeur… devant lui…
[E] … Olé…
[K] Et il avait tout oublié et n’a pas du tout reconnu Kaede quand il a recueilli Nyu, et Nyu non plus ne savait pas… Donc les épisodes s’enchaînent entre récupération de mémoire traumatique, switches, alter sortant de dormance et… ah, c’est intense quoi. C’est intense…
[E] Ah et on sait pas pourquoi Nyu dit “nyu”, c’est peut-être juste une ref à Chobits. [Fin résumé] [F] Voilà.
[E] En quoi c’est subtil, donc le côté très gore et pourquoi c’est si gore ? Ça a justement une raison. C’est pas gratuit. Évidemment, c’est trop violent et trop sanglant. Mais c’est quand même expliqué. Comme beaucoup de choses dans cet anime qui est… Au premier abord, il paye pas de mine comme ça mais quand on le comprend plus subtilement…
[K] C’est ça.
[E] … voilà.
[K] Au début, c’est clairement, t’as une gentille, une méchante. Genre, elle est méchante parce qu’elle est multiple. Et la méchante, genre elle a une double personnalité. Alors que non, elle était méchante avant d’être multiple.
[E] C’est ça.
[K] Pas vraiment tout à fait.
[E] Pas tout à fait.
[K] Pas tout à fait. Ça touche à la subtilité.
[E] Mais elle n’est pas méchante parce qu’elle est multiple.
[K] Non.
[E] Voilà.
[K] Et c’est pas non plus, “elle a un alter méchant” style la bête. C’est pas ça non plus. Pas du tout. Et sinon, ce que je trouve vraiment très cool, qui est vraiment dans la partie spoilers, c’est toute la gestion de la création de sa multiplicité, de à quel point la meuf, enfant, elle est traumatisée, et à quel point on sent vraiment comment ça se développe et pourquoi ça en arrive là, en fonction de son bagage de départ et ses expériences. Et du coup dedans, le mec, Kota, ça aussi, il a une sortie d’amnésie traumatique qui est vraiment très bien, je trouve.
[E] Je trouve que Kota est une bonne représentation de la dissociation et de l’amnésie traumatique et de l’amnésie dissociative.
[K] C’est clair.
[E] Pendant tout le truc, on sent vraiment les moments où il dissocie. C’est pas amené du tout comme ça, juste c’est bien fait. Et ouais, sa gestion de la mémoire, d’explications qu’on lui a données quand il était enfant, de comment sa famille est morte, qu’il a gardées adulte, et qu’il se pose pas de questions. Même quand sa cousine lui dit “ah bon, c’est de ça dont tu te souviens ?”, on sent vraiment le mécanisme du cerveau, c’est bien représenté aussi.
[K] C’est clair. Et évidemment, il y a des clichés, le fait qu’ils se retrouvent là, dans la même ville alors qu’ils n’y étaient plus depuis 15 ans. Il y a des clichés, il y en a d’autres, il y en a d’autres même dans la multiplicité. Mais par exemple, au premier abord, on pense que les switches sont un peu soit inattendus, soit il se passe un truc genre elle prend un coup, alors que non. À chaque fois, la meuf elle switche parce que ça a un lien avec Kota, parce qu’elle le kiffe. Et du coup genre, ça la fait bugger. Après en même temps, moi si j’avais tué toute ta famille, mais que j’étais encore amoureux de toi, si je te voyais, je pense que peut-être je serais un petit peu bizarre. Mais je pense vraiment, dans toutes les reviews que j’ai vues, que les singlets ils voient pas ça.
[E] Oui, ils voient le gros coup sur la tête.
[K] Oui.
[E] Parce qu’au départ c’est la balle, puis je sais qu’il y a un moment où elle tombe, il y a un moment où je sais plus, elle se fait attaquer par des trucs et tout. Il y a un moment où elle reçoit une espèce de produit anesthésiant et c’est l’autre qui se réveille et qui dit “elle est endormie maintenant”. Mais en fait non, à chaque fois il y a un autre déclencheur. Parfois le danger, mais oui, il y a toujours un autre déclencheur, quasiment toujours lié à Kota. Du coup voilà, c’est pas une bonne représentation de la multiplicité, c’est une représentation de la multiplicité qui est clichée, parce qu’évidemment il y a des alters méchants, des alters gentils, etc. Pendant tout un temps, des blackouts, enfin… Nyu n’a conscience de rien des autres. Lucy, je pense a conscience de relativement tout, mais je ne suis pas sûre tout le temps ?
[K] Ah je suis pas sûr hein.
[E] Je suis pas sûre tout le temps.
[K] Je pense que Lucy, elle n’a pas conscience de Nyu au départ.
[E] Je sais pas. À mon avis, peut-être qu’elle voit, mais elle sait rien faire ? Mais à mon avis elle récupère la mémoire très vite. Peut-être au tout début pas, effectivement, je ne sais pas. Voilà, dans ces clichés-là, voilà.
[K] Et moi, j’ai l’impression que genre Kaede, elle était en dormance depuis une blinde.
[E] Oui.
[K] Et que revoir son Kota là, ça l’a un peu ouf-ouf.
[E] C’est ça, ça a fait Nyu, déjà.
[K] Oui, c’est clair, je suis pas sûre que c’est une alter qui existe avant ça. Moi je pense que c’est le choc de le voir sur la plage qui fait qu’elle existe.
[E] Ouais, je pense aussi.
[K[ Tu vois, moi je me mets à sa place – c’est compliqué, mais bon. Je me mets à sa place, je suis trop emballée de le revoir. Je m’étais dit que je le reverrais jamais et tout. Moi je suis pas sûre que je peux deal with it avec mes souvenirs.
[E] Oui, je pense pas non plus. Surtout que si on analyse, du coup c’est Lucy qui se prend la balle dans la tête. Il y a beaucoup de gens qui disent que Lucy et Kaede sont la même personne et moi je pense pas.
[K] Non, non, nous, on pense pas. C’est des gens singlets qui disent ça.
[E] Et du coup Lucy se prend la balle dans la tête. Sur la plage, quand on regarde bien les dessins, c’est encore le regard de Lucy au moment où elle voit Kota. Je suppose que oui, Lucy elle a rien capté mais elle a pas géré, parce que je pense que Lucy elle date d’après Kota. C’est un peu le “je suis un peu groggy, il n’y a rien qui va”. Et du coup voilà, c’est une espèce de… d’enfant presque, innocent, qui débarque. Ce que je trouve cool aussi, c’est qu’un peu toutes les Diclonius sont “multiples” au départ. Le concept c’est que quand elles sont toutes petites, c’est des enfants. Elles se développent plus vite que les enfants normales, sauf Kaede/Lucy/etc. À partir d’un certain âge, elles commencent à développer une haine viscérale et meurtrière envers l’espèce humaine. On voit que pour chacune, c’est la Voix de l’ADN qui développe ce truc-là. On le voit même chez Nana, qui pourtant n’a jamais attaqué les humains. On voit qu’il y a un moment où quand elle est vraiment désespérée, la Voix de l’ADN arrive à la faire changer un peu, mais elle redevient elle-même après. Et ce que je trouve cool, c’est que dans le personnage de Kaede&co, on sent qu’il y a ça ET la multiplicité autour. C’est comme ça quoi. Elles ont une voix dans leur tête qui fait que. C’est… la voix de l’instinct, je vais dire ?
[K] Ouais c’est ça, un truc pulsionnel méchant envers l’humanité.
[E] C’est ça. Je trouve que chez Kaede, on sent que cette voix existe, mais qu’il n’y a pas que ça, qu’il y a aussi toute son identité qui est multiple.
[K] Oui, et je trouve vraiment que pareil, on sent que Kaede veut lutter contre la Voix de l’ADN. Je ne suis pas très sûre que Lucy ait envie de lutter hein…
[E] Pas du tout. Je pense qu’elles sont très copines.
[K] Il y a vraiment un truc de souffrance de la part de Kaede, de céder. Alors qu’il n’y a aucun monde où moi, j’ai l’impression que Lucy, elle cède à quoi que ce soit.
[E] Franchement, je pourrais plus croire que Lucy est la Voix de l’ADN que que Lucy est Kaede.
[K] Mais je ne pense pas non plus.
[E] Je ne pense pas non plus, je pense que…
[K] Je pense vraiment que Lucy, elle date du labo.
[E] Je pense aussi. Pour celleux qui auraient vu l’épisode en plus- Du coup, c’est une série qui est en 12 épisodes et il y a un OAV avec, qui se passe pendant l’adolescence de Kaede, donc après l’histoire avec Kota quand ils sont enfants et le moment où elle se fait attraper par le labo. Et en fait elle se laisse attraper pour sauver une amie humaine en échange de sa vie, en échange du fait que son amie humaine soit sauvée. Et ils la trahissent et la fille en question meurt. Et je pense que c’est ça qui développe Lucy. Encore une trahison et donc elle passe encore à une étape d’après.
[K] C’est vraiment super clair dans la vie de Kaede à quel point c’est à chaque fois les trahisons des humains qui font gagner la Voix de l’ADN. En même temps, c’est compliqué de faire autrement. Du coup, voilà, c’était notre avis et notre analyse sur Elfen Lied. Mais je vous dis, si vous lisez des reviews, vous verrez que c’est “Nyu versus Lucy” et c’est tout. Alors que nous, on vous dit, il y a Kaede, il y a la Voix de l’ADN et puis, à tel moment, peut-être que c’est aussi un cofront de bidule et machin.
[E] C’est clair qu’il y a des cofronts en plus dedans. Mais bon, bref.
[K] Ouais et il y a des moments où- Il y a un moment où Lucy, elle se fait passer brièvement pour Nyu. Voilà, c’est sans le vouloir une représentation qui pose plein de questions de “oh et si ce système était un système”- Ça pose plein de questions pour réfléchir à l’organisation de leur système.
[E] Voilà.
[K] Voilà. On a deux mentions honorables.
[E] C’est vrai, c’est deux films qu’on a pensé à mettre dans la vidéo, mais qui “ne méritaient pas” autant d’explications, mais qui ont quand même eu une importance pour nous à un moment clé, point.
[K] C’est ça.
[E] Moi, j’ai pris Dark Phoenix parce que je l’ai vu à un moment où j’avais le même genre de problème que ce qui est développé dans le film. Encore une fois, c’est une métaphore. Je l’ai vu, du coup, à un moment où des alters avaient caché la vérité à d’autres alters pour les protéger de la vérité. Et ces alters ne l’ont pas bien vécu et ont été assez agressifs à cette idée. Et c’est ce qui se passe un peu dans le film. Dans le film, du coup, Xavier a caché une partie des souvenirs de Jean parce qu’il considérait que c’était trop dur pour elle de gérer ça alors qu’elle était enfant. Donc, il a agi un peu comme un protecteur/gatekeeper. Après avoir reçu la force phoenix machin, ses souvenirs se débloquent. Elle ne le vit pas bien et elle…
[K] Elle pète un câble.
[E] Elle pète un câble. Voilà.
[K] Et moi, ma mention honorable, c’est La Reine des Neiges 2 parce que je l’ai vu quelques mois après ma prise de conscience. Je ne sais pas, la chanson “Je te cherche”, elle résonnait trop dans le fait de découvrir son système, d’avoir l’impression que c’était des éléments qui s’alignent, qui ont toujours été sus, mais en même temps pas compris. Et voilà. Toujours pas des représentations du TDI, mais c’était impactant à ces moments donnés.
[E] La conclusion de cette vidéo, c’est qu’on se sent plus représentés par des représentations qui n’en sont pas.
[K] Mais on s’est dit que c’était cool de vous les dire parce que peut-être vous vous sentirez représentés. Du coup, voilà. Si vous voulez échanger dans les commentaires ou dans le chat de vos représentations qui n’en sont pas, c’est avec grand plaisir. On adore ça. En général, ça nous touche bien plus que le reste. Voilà. Merci beaucoup de nous avoir écoutés et à tout de suite.
[E] Salut.
Intervention proposée par:
- Epsi (Iels/peu importe | Multiple/Plural): « Co-fondateurs de l’association sans but lucratif Partielles, qui vise à informer et soutenir les personnes multiples. Nous avons 34 ans, nous habitons en Belgique et sommes en couple avec le système de Kara. Nous avons un TDI, mais nous nous définissons surtout comme Plurals (ou multiples). »
- Kara (Il/iels | Multiple/Plural): « Co-fondateurs de l’association sans but lucratif Partielles, qui vise à informer et soutenir les personnes multiples. Nous sommes multiples, autistes et plein d’autres trucs. On vit en Belgique avec Epsi. »











