Cette vidéo est un témoignage du système « Le Collectif » et du singlet Treor au sujet de leur relation de couple. La vidéo aborde la découverte de la multiplicité du Collectif, les questions qu’un singlet peut se poser au début d’une relation avec une personne multiple, quelques conseils sur la gestion des switchs, l’accueil d’un nouvel alter, les relations entre les différents alters et le singlet, les situations sociales et comment se renseigner sur la multiplicité.

Avertissements de contenu:

Argent, Auto-description : folie, Conformisme social, Dépression, Disparition d’alters, Éducation d’enfants, Enfance difficile, Fusion, Langage familier, Maltraitance d’alters, Nourriture, surpoids, Parents, Psychotrope pharmaceutique, maladie, sevrage, Rejet amoureux, Religion-enfer, Split, Stéréotypes de genre, Switch forcé

Transcription:

Partie 1 : Introduction : Objectif de la vidéo et présentation
TW de la partie • Aucun
Transcription de la partie
T : Alors les objectifs de cette vidéo sont de vous présenter la découverte de la multiplicité du Collectif, l’impact de la multiplicité sur notre couple, vous donner le témoignage du Collectif et de Treor, et de vous proposer des astuces qui fonctionnent dans notre couple. Votre mission si vous l’acceptez consiste à regarder notre vidéo jusqu’au bout, sans lancer de jeu vidéo en même temps. Alors petite précision, ce que l’on va dire c’est valable pour notre couple singlet-système, mais pas forcément pour tous les couples singlet-système en général. Alors on va maintenant vous présenter les principaux personnages : on commence par Le Collectif. C : Pourquoi je suis le personnage principal moi ? T : Ah c’est comme ça assume maintenant ! C : Est-ce que c’est parce que je suis minet ? T : Ouais c’est parce que t’es très minet et aussi parce que t’es l’hôte. C : Donc je suis l’hôte du Collectif, je m’appelle Xilien et je suis très mi- net. T : Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur Le Collectif ? C : Qu’est-ce que tu veux savoir ? T : Ben déjà pourquoi Le Collectif ? C : Pourquoi le nom ? T : Hum-hum (oui). C : Donc le nom il vient de Star Trek. Dans Star Trek il y a des méchants, c’est les Borg, wouah, ils ont une sphère et ils assimilent les autres gens. On ne trouvait pas de nom de système et on s’est dit Le Collectif de toute fa- çon c’est déjà pris, mais en même temps on aime bien, donc on va être Le Col- lectif, et si jamais quelqu’un d’autre s’appelle pareil on a un nom alternatif qui s’appelle Le Collectif Exemplaire Séparé. T : D’accord. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur le corps ? C : Le corps il a environ 40 ans. Qu’est-ce que tu veux savoir d’autre ? T : Garçon, fille ? C : C’est dans le secret des dieux ça non ? T : D’accord, c’est le secret des dieux, ça marche. Non c’est quand même un peu important. Parce que sinon je n’aurais pas forcé le… C : Non mais dans quel sens garçon-fille ? Il y a tellement de réponses pos- sibles. Quand on sort les gens voient une madame, si c’est ça la question. T : Voilà. C’est ça la question. C : Quand on sort de notre antre, une fois tous les deux mois, pour faire les courses, pour refaire le stock de nourriture de marques qu’on va pas nommer, on ressemble à une madame. T : Ok. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur les habitants ? Est-ce que c’est des garçons, des filles, des grands, des petits, des humains, des non-humains ? C : Il y a un ours, il y a deux démons, il y a beaucoup d’humains, il y a plu- sieurs garçons, il y a plusieurs madames, beaucoup d’enfants, d’ados, il y a des mamans, il y a trois mamans. Voilà. C’est pas tout mais bon dans les grandes lignes. T : Et l’origine du système ? C : L’origine ? C’est quand les gens sont méchants je crois ? T : Donc ce serait plutôt traumagène à priori. C : Ouais c’est ça. T : Et moi je suis Treor, je suis le singlet du couple, je suis un mec cis hé- téro d’environ 35 ans. C : Du coup c’est les gens qu’on n’aime pas les cis-het, non ? T : Ouais normalement les cis-het c’est les gens qu’on n’aime pas. Et y-a qu’un Alsacien qui est capable de dire « cis Het » et pas « cis-set »

Partie 2 : Histoire de la découverte de la multiplicité du Collectif
TW de la partie • Psychotrope pharmaceutique, maladie et sevrage • Mention d’enfance difficile
Transcription de la partie
T : Alors je vais maintenant laisser Xilien vous expliquer comment le Collec- tif a découvert sa multiplicité. C : Donc en fait nous tout le temps on pensait qu’on était seule, et on pen- sait qu’on était une madame. On a fini par prendre un psychotrope qu’on nous a prescrit, qui a fini par nous rendre très malade et du coup on s’en est se- vrés, ça a duré très longtemps, c’était très dur et c’est là qu’on a commencé à noter chez nous des goûts nouveaux, surtout les goûts musicaux vraiment qu’on ne comprenait pas. On se disait mais pourquoi est-ce qu’on écoute cette musique ? Est-ce qu’on aime vraiment ça ? Pourquoi est-ce qu’on chante ce truc à 4h du mat’, c’est vraiment étrange. C’est pas du tout du tout dans… En fait ça rentrait pas du tout dans la perception qu’on avait de nous-mêmes, mais on pensait pas non plus qu’on était multiples. C’était un peu… On avait des doutes pendant quelques années auparavant déjà mais on était très peu exposés au concept en fait. Donc c’était… C’est tout au plus on pensait qu’il y avait genre 5 madames dans la madame qu’on pensait être. Et par contre à partir de ce moment-là on s’est dit c’est vraiment étrange mais bon c’est le sevrage ça ira mieux, puis on finit par rencontrer Treor du coup. D’abord sur le net puis après on se rencontre en vrai dans une location. Et là il a vu des trucs je crois. T : Donc au début on faisait des jeux vidéo ensemble et je remarquais que par- fois c’était pas tout à fait les mêmes intonations, c’était pas le même voca- bulaire qui était utilisé non plus, et donc comme Xilien l’a dit on a fini par se rencontrer et le premier jour Le Collectif m’a raconté un peu son histoire. Alors spoiler c’est pas l’histoire la plus drôle au monde, c’est même plutôt atroce en fait. C : Tu crois pas que t’exagères un peu gars. T : Non, non pas du tout, non. C : Moi je me souviens d’une enfance paisible, au bord du Rhin, dans les pé- niches et tout… T : D’accord bah moi c’est pas tout à fait ce que j’ai entendu ce soir là mais bon. Et là il y a une jeune personne qui pop avec une intonation d’enfant et qui me dit « Oh bah t’as pas l’air bien, qu’est-ce qui va pas ? T’inquiète pas, ça va aller mieux. » Et moi je comprenais pas, j’étais en mode « Mais c’est toi qui as vécu des choses pas possibles et c’est toi qui me réconfortes. » Enfin… donc j’étais un peu perplexe. Puis quelques jours après… je me réveille vers 4-5 heures du matin, je constate que je suis tout seul dans la chambre, et je vais dans le salon, et là je vois Le Collectif en train de scroller sur son téléphone… et en train de chercher sur un site marchand des robots dinosaures qui rugissent, et qui me dit d’une voix… C : Oui attention, attention, très très important. Si jamais vous voulez vous procurer un robot dinosaure, et je sais que vous voulez, vérifiez bien qu’il rugit, sinon vous serez déçus. T : Alors là pareil je comprenais pas. Je pensais que j’étais en couple avec une femme de 35 ans, et qui se lève au milieu de la nuit pour chercher des ro- bots dinosaures qui rugissent et qui me dit d’une voix enfantine : « Ah t’as vu celui-là il est pas mal, et en plus il est grand… » C : Ouais non mais il était vraiment bien et vraiment grand. Je vois pas trop où est le problème en fait. T : Et puis… Et puis dans les jours suivants je constatais que parfois… Le Collectif arrêtait juste de parler, il y avait les yeux qui clignaient très très rapidement, et puis après c’était pas forcément la même personne qui par- lait. Donc ça aussi c’était… je me suis dit « Tiens il se passe quelque chose quoi. » Et j’avais l’impression que vous étiez plusieurs dans la tête et… spoiler, bah c’est le cas.

Partie 3 : Les questions de Treor
TW de la partie • Mention de split et de fusion
Transcription de la partie
T : Alors on va maintenant vous parler des questions que Treor, donc moi, je me posais au début en tant que singlet qui connaissait pas tellement la multi- plicité. C : Tu veux dire pas du tout je pense, T : Ouais je veux dire pas du tout. Si j’avais une amie qui m’en avait un pe- tit peu parlé pendant qu’on avait travaillé, on avait fait un job d’été en- semble… C : Oh vraiment ? T : Ouais si elle voit la vidéo elle se reconnaîtra, et bonjour à elle. Voilà. C : Wesh meuf, t’es kiffante, même si honnêtement là t’es fan d’une licence un peu pas terrible mais on te pardonne hein ? T : Wouah la balle perdue. Donc la première question que je me suis posé c’est : « Est-ce que c’est défi- nitif ? » Et la réponse c’est oui, c’est définitif. C’est-à-dire que la per- sonne qui est multiple, elle est multiple, voilà c’est comme ça. C : Alors pour « c’est définitif » dans le sens où ce qui est permanent c’est, en tout cas d’après l’état des connaissances actuelles, ce qui est permanent c’est la capacité que va avoir la personne à splitter. Ce qui n’est pas forcé- ment permanent c’est le fait d’être multiple, parce que théoriquement les al- ters peuvent fusionner, et théoriquement tu peux être que un, par contre tu peux à tout moment de nouveau te splitter en plusieurs et c’est ça qui est dé- finitif. T : Donc mesdames, messieurs les singlets, il va falloir accepter que votre partenaire… il y aura probablement plusieurs personnes dans sa tête définiti- vement. Si vous l’acceptez pas, vous allez être malheureux et votre partenaire aussi. C : Oui parce que même si théoriquement c’est possible de fusionner, en pra- tique c’est pas conseillé de forcer des fusions parce que la personne… si la personne soit elle est pas prête, soit elle a pas envie et donc si vous sou- haitez une relation harmonieuse le mieux c’est d’accepter que la personne est multiple. T : Alors la deuxième question que je me suis beaucoup posé au début, c’était plus une envie qu’une question, j’avais tout le temps envie d’être avec l’identité sociale, on va l’appeler « Mélodie ». C : Elle est sympa en même temps Mélodie. T : Elle est très sympa, mais elle est pas toujours là, donc on peut pas tou- jours passer du temps avec elle. C : Tu veux dire qu’elle est plus là parce que je suis devenu l’hôte c’est ça ? T : Oui, en quelque sorte. Là, c’est pareil, vous pouvez pas tout le temps être avec la personne avec laquelle vous pensez être en couple ou les per- sonnes avec lesquelles vous êtes en couple. Et là, c’est pareil, si vous acceptez pas, vous risquez d’être malheureux et de rendre votre partenaire malheureux aussi. C : Mais du coup, qu’est-ce qu’on fait si t’as prévu une soirée Twilight avec Mélodie et qu’au lieu de ça il y a Lily Rose qui sort ses kaplas ? T : Et bien c’est une très bonne question et on va en parler dans la partie suivante.

Partie 4 : Adapter ses activités à la présence des différents alters
TW de la partie • Switch forcé, maltraitance d’alter
Transcription de la partie
T : Alors on était resté sur une question. Qu’est-ce qu’on fait si on avait prévu une soirée Twilight avec Mélodie ? Et qu’en fait c’est Lily Rose qui vient pour jouer aux kaplas. Et ben on va pas forcer Lily Rose à partir et faire venir Mélodie, ça marche pas comme ça. C : Alors en théorie tu peux être méchant avec Lily Rose et je pense que si tu es méchant avec elle, elle va partir. Mais si tu es méchant avec Lily-Rose, ça va la rendre triste et du coup ça risque de rendre tout le système triste. Et peut-être que sur le moment tu arriveras à faire venir Mélodie mais déjà c’est pas sûr que ce soit elle qui vienne, et puis c’est aussi possible qu’elle vienne mais qu’elle soit triste. Donc ce qu’on conseille c’est de pas brusquer l’alter qui est là afin que le système se porte le mieux possible. T : Ça c’est quand même hyper important même si c’est un peu contre-intuitif. Si la personne qui est là ce n’est pas la personne avec laquelle vous êtes en couple, ou que ce n’est pas, entre guillemets, votre « personne préférée », vous n’avez quand même pas envie de la rendre triste – et puis ça se fait pas de rendre les gens tristes de toutes façons – parce que plus un alter est triste, plus le système tout entier est triste et plus ça rend les choses com- pliquées. En fait moins c’est fluide, moins il y a de communication. Alors qu’au contraire plus vous êtes dans l’acceptation, plus vous rendez tout le monde à l’aise et du coup mieux ça fonctionne par la suite et plus vous avez de chances d’avoir la personne avec laquelle vous avez prévu de regarder la série Twilight. C : Ça peut paraître un peu paradoxal, mais s’il y a un alter avec qui vous voulez passer du temps, mieux vaut que le système soit le plus stable et que du coup tous les alters se portent le mieux possible. Donc si sur le moment c’est Lily Rose, et pas Mélodie, qui est venue, mieux vaut faire avec, et soit jouer avec Lily Rose, soit faire autre chose de votre côté si vous n’êtes pas disponible pour Lily Rose. T : Donc en fait il y a plein de possibilités. Nous souvent ce qu’on fait, c’est quand c’est un alter enfant, on joue au même jeu, parce que nous, on aime bien les kaplas en fait. C : Alors, en fait, en fait non. Enfin oui, on aime les kaplas, mais on en a pas et du coup en fait c’est le jeu d’échecs qu’on sort. Mais on aime beaucoup le mot « kapla » donc voilà pourquoi on a parlé de kaplas. T : Qapla’ !

Partie 5 : Comment communiquer avec un alter préverbal/non verbal
TW de la partie • Stéréotypes de genre
Transcription de la partie
T : Alors on va maintenant vous proposer quelques conseils qu’on emploie dans notre relation. Ça peut vous être utile, ou pas, vous les prenez, vous les prenez pas, c’est vous qui voyez. C : C’est vous qui voyez. T : Alors pour commencer, probablement le plus important c’est de bien mettre absolument tout le monde à l’aise dans la relation. C : Mais ça du coup c’est graduel, non ? Parce qu’ils ne viennent pas tous d’un coup. T : Non, non non, ça vient au fur et à mesure qu’il y en a qui viennent et puis même, qu’il y en a qui apparaissent. C : Donc l’idée c’est de mettre à l’aise l’alter qui est là, au moment où il ou elle est là. T : Ouais c’est ça. Après il y a quelques « pièges », entre guillemets. Il y en a qui ne sont pas capables de communiquer verbalement donc il faudra trou- ver d’autres façons de communiquer avec eux. C : Ah oui. Mais comment ils communiquent alors ? T : Bah, on peut leur donner des peluches, on peut faire des signes… C : Mais du coup, si jamais tu donnes à un alter perdu une grande peluche rose, est-ce qu’il va être content ? Est-ce qu’il va dire « Wouah, trop bien la peluche ! », ou est-ce qu’il va faire autre chose ? T : Bah, en fait, ça dépend. Par exemple dans le système « Le Collectif », un beau jour il y a une jeune personne qui apparaît, qui ne parle pas tellement, en fait, je crois qu’il ne parle même pas du tout, il ne doit pas savoir par- ler. Enfin, il parle avec ses mots et le reste de l’univers le comprend pas. C : Est-ce qu’on est bien en train de parler de Ryu, le gars qui dit « Atcha- kava » ? T : Ouais, on parle bien de Ryu, et c’est comme ça qu’il s’exprime. Et moi « Atchakava » je ne sais pas ce que ça veut dire. Donc je vois une jeune personne qui est là, qui est un peu perdue, qu’est-ce que je fais ? Je lui donne une figure rassurante, une grande peluche rose qui s’appelle « ‘Gel » qui est toute douce. Et Ryu qu’est-ce qu’il fait ? Il la jette ! C : Il voulait autre chose non ? T : Ouais, je crois qu’il voulait pas les trucs de madame, il veut que des trucs de vrai mec, donc je lui ai donné un Triceratops en peluche. C : Ah, c’est très viril ça, un tricératops en peluche. Après, il est bleu donc ça fait garçon, mais ça reste une grande peluche hein ? T : Et puis après j’en ai parlé à Xilien et Xilien il lui a commandé une pe- luche spécifique. C : Nan mais lui, ce petit gars, il a reçu pas mal de cadeaux, non ? T : Ouais. C : Le cadeau le plus marrant c’est la peluche Ryu. Parce que Ryu c’est un al- ter fictif de Street Fighter 2 donc on lui a trouvé une petite peluche Ryu. Comme ça il peut la tenir et jouer avec. Et il est très très très content avec sa peluche Ryu.

Partie 6 : Accueillir et rassurer un alter enfant qui se réveille
TW de la partie : • Mention d’argent • Mention de disparition d’alter
Transcription de la partie
T : Alors dans Le Collectif, il y a pas mal de jeunes alters qui sont juste perdus dans le temps. Souvent ils sont apparus dans les années 90. Du coup, il sont un peu perdus : c’est pas la même maison, il y a des trucs qui collent pas, genre tous les écrans sont plats. Alors souvent j’ai la re- marque : « Oh t’as les moyens ! T’as que des écrans plasma. » C : Oui ben ça c’est pour les gens qui savent pas, il y a genre 30 ans, les écrans ils étaient, comme on dit, cathodiques, ce qui veut dire qu’ils étaient très très profonds. Les écrans plats, c’était d’abord des écrans plasma, qui sont apparus à la fin des années 90 et ça coûtait genre 120 000 francs un écran, enfin une télé. Et du coup quand une jeune personne se réveille, qui voit des écrans plats partout, il croit que Treor a acheté cinq écrans plasma à 120 000 francs chacun. Et du coup il se dit : « Ah ce gars il a vraiment beaucoup beaucoup d’argent. » T : En fait, ils sont absolument convaincus d’être dans la période dans la- quelle ils sont. Et c’est normal. Imagine tu t’endors, et tu te réveilles 10 ou 15 ans plus tard à un autre endroit. À mon avis tu vas être un peu perdu. Bah là c’est pareil. Donc quand il y a un alter qui vient et qui dit « ah mais non on n’est pas en 2025 on est en 98, ah non on n’est pas en Île-de-France on est en Alsace » bah en fait il faut le croire sur parole. Dans sa tête il est persuadé que c’est comme ça, même si ça a l’air incroyable. Il faut juste essayer de le rassurer. C : En fait lui, il vient de faire un bond dans le temps et dans l’espace. Et donc forcément ils sont très déboussolés. Chez nous ça finit par passer mais ça peut durer plusieurs jours. Le mieux initialement, c’est de rester calme et d’accepter la situation, être gentil avec l’alter et à terme essayer de le convaincre qu’il ne va pas dispa- raître, car souvent, s’ils restent tout devant, c’est qu’ils ont peur de dis- paraître, et c’est ce qui les empêche de lâcher le contrôle du corps. T : En fait, la plupart ne sont même pas au courant qu’il y a d’autres per- sonnes dans le corps ou dans la tête, au moins au début. Après ça finit sou- vent par venir. La priorité c’est vraiment de rassurer, lui dire : « t’in- quiète pas, ici t’es en sécurité, je vais pas te faire de mal. Tiens, regarde, tu peux jouer à l’ordinateur ou à la console si tu veux. Si tu veux une pe- luche, tu peux avoir une peluche. » Essayer d’amener des figures rassurantes. C : Oui en fait tu as envie d’essayer de le mettre à l’aise. Nous comme figure rassurante on a Pitou, parce qu’on est vieux, et du coup on a un Pitou. Si vous ne savez pas ce qu’est un Pitou, c’est une peluche chien des années 80. Autant certains seront contents de voir le tricé bleu, autant d’autres ne re- connaissent que Pitou. Mais s’ils ont Pitou ils sont un peu rassurés. T : Ce qu’on fait aussi chez nous, c’est que quand on a un nouvel alter adulte qui vient, on en discute, on en parle. On dit : « Il y a une nouvelle personne qui est venue, j’ai fait ça, qu’est-ce que je pourrais faire mieux, qu’est-ce qui était bien fait ? » On essaie de mettre en place un peu des protocoles en quelque sort. Voilà. C : Oui ça c’est très important, parce que même les gens qui sont pas mul- tiples, dans les relations de couple, ont tendance à ne pas communiquer assez. Mais quand on est multiple c’est encore plus important, car quand toi Treor, tu parles du jeune alter à l’alter adulte, tu crées un lien entre les deux, et quand les liens entre les alters se renforcent, le système a tendance à se stabiliser. T : On insiste un peu mais la communication c’est vraiment très très très im- portant, encore plus que dans les relations singlet-singlet en fait. En parti- culier parce le singlet il n’a pas accès à la situation dans le monde inté- rieur, du coup il ne peut pas savoir s’il y a des tensions, s’il y a des conflits. Donc le singlet, faut vraiment pas qu’il hésite à poser des questions pour sa- voir un peu ce qu’il se passe. Après évidemment, faut respecter les triggers et les alters. Tu vas pas prendre l’enfant qui vient de se réveiller et qui te dit « Ah c’est bizarre tes pièces, c’est de la fausse monnaie ! » parce que c’est pas des francs. Tu vas pas le prendre et lui dire « Au fait, ça se passe bien en ce moment, entre Xine et Lex à l’intérieur ? » Non. T’attends qu’il y ait quelqu’un d’un peu plus âgé et d’un peu plus au courant qui vienne. Mais faut pas hésiter à être proactif. Et du coup les personnes multiples, ça peut peut-être vous sembler un peu pé- nible que le singlet il soit toujours là à poser des questions, mais en fait il a aucun moyen d’avoir l’information, donc faut pas hésiter à le guider. S’il demande, souvent, c’est qu’il a pas le choix. Il a besoin de savoir ce qui se passe et il ne pourra pas le deviner.

Partie 7 : Les relations et leurs natures
TW de la partie • Mention de rejet amoureux et de dépression
Transcription de la partie
T : Alors dans une relation singlet-multiple, il nous semble important de bien préciser la nature de la relation avec chacun des alters. Par exemple, dans le Collectif, il y a un adulte qui s’appelle Lex et avec lui, moi je ne suis pas en couple. C : Pourquoi t’es pas en couple avec Lex ? C’est un gars cool non ? T : Parce qu’il préfère les femmes et que les garçons ça ne l’intéresse pas. C : Oh tout de suite ! T : Donc il ne faut pas hésiter à préciser au cas par cas la nature des rela- tions. Alors parfois ça va évoluer. Avec Xilien par exemple au début… C : Ouais toi tu m’aimais pas au début non ? T : Bah, je savais pas trop en fait. Parce que moi à la base je suis censé… C : Non mais gars, arrête ! Tu me voulais pas, tu ne voulais pas de moi ! T : Mec, imagine, tu es un mec hétéro, tu penses que tu es avec une meuf, et en fait il y a un mec dans sa tête. A minima tu vas te poser des questions. C : Bah moi je trouve que c’est une situation ordinaire du quotidien. T : D’accord. Moi ça ne me semblait pas évident. Donc je lui ai dit je ne sais pas si on est en couple. Ça l’a rendu très très triste, ce que je peux com- prendre. C : Et du coup on était déprimé pendant des semaines. Parce que moi je suis un peu la bonne humeur du système, donc si moi je suis triste il y a un peu tout le monde qui est triste. Donc on était vraiment pas bien. T : Et après au fur et à mesure je me suis rendu compte que Xilien… il était super sympa en fait ! et que j’étais aussi amoureux de lui, et on a fini par se mettre en couple. C : Wouah ! C’est l’aveu en direct ! Treor, il est amoureux de Xilien ! Vous l’avez entendu en première ici. T : Mais même si vous n’êtes pas en couple avec les uns ou les autres, ce qui est important à notre avis, c’est d’avoir des relations cordiales avec un maximum de personnes. Ici ce n’est pas trop compliqué parce qu’il n’y a pas vraiment de conflits de valeurs. C’est-à-dire que toutes les personnes que j’ai pu rencontrer dans le système sont super cools. C : Ouais enfin… il faut voir peut-être revoir ta définition de « super cool ». T : Donc pour moi c’est compliqué de ne pas avoir au minimum de l’affection pour eux. C : T’es peut-être un gars qui a une plage de compréhension plus étendue que l’humain moyen, ou que l’humain médian. T : Je ne sais pas… je les aime bien. Je les aime bien tous et toutes, donc je suis content d’être avec eux. C : Peut-être que, peut être aussi que le fait de partager un corps et un cer- veau fait que l’on a des traits de caractère communs. Notamment la sincérité, qui fait que Treor peut toujours compter sur notre parole. T : Mais pas sur votre discrétion !

Partie 8 : Interview d’une little
TW de la partie • Religion – enfer
Transcription de la partie
C : Aujourd’hui on parle comment c’est quand on est un peu plus que ami. T : Donc toi et moi on est un peu plus que amis je suppose. C : Ben je présume. T : D’accord. Mais pour toi qu’est-ce que ça veut dire exactement être un peu plus que ami ? C : Euh… c’est quand… quand t’es proche de l’autre. T : D’accord. Et quand tu dis proche de l’autre, ça veut dire : On fait des activités tous les deux ? Qu’est-ce qu’on peut faire quand on est un peu plus qu’amis ? C : Par exemple tu peux échanger un disque contre des boissons. T : D ‘accord. Et ça tu peux pas le faire si tu es juste ami, c’est ça ? C : Si, tu vas aussi le faire, mais si tu le fais tout le temps, si tous les jours tu échanges un disque, ben là tu es vite un peu plus que ami. T : Hum je comprends. Et quelle est la différence en fait entre être juste ami et être un peu plus que ami ? C : Ben un ami tu vas le voir de temps en temps, tu vas faire un jeu, tu vas regarder un film. Mais un peu plus que ami tu vas voir très souvent, et tu veux peut-être lui donner la main. T : Oh d’accord. Donc si tu donnes la main à quelqu’un c’est que tu es un peu plus que ami avec cette personne. C : Ah ben oui sinon… sinon ça ne marche pas. T : Je comprends. Et du coup toi et moi on est un peu plus que ami. C : Ben je crois que oui. T : D’accord. ça veut dire que du coup tu as confiance en moi, non ? C : Oui je pense. T : D’accord. Est-ce que tu connais les grands ? Xilien, Xine… C : Ils vivent dans la tête. T : Ouais. Si jamais Xine et moi on faisait des activités d’adultes et que d’un coup Xine elle s’endort et c’est toi qui viens. Comment tu réagirais ? C : Xine… ben il ne faut pas faire ces choses-là, sinon t’iras en enfer. T : D’accord. Mais si Xine et moi on a envie de le faire et qu’on dit : « Bon tant pis, peut-être qu’on ira en enfer, mais on fait quand même. » C : Ben t’as pas peur de l’enfer ? T : Non, moi j’ai pas peur de l’enfer. J’ai peur de rien. C : Euh… Alors t’es pas honnête. T : Comment ça ? C : Tout le monde a peur de quelque chose. T : Oui ça c’est vrai. Ben tu vois ? Ça c’est une peur que j’ai. J’ai peur que si je fais des activités avec les grands, des activités de grands avec les grands, et qu’il y a les plus jeunes qui viennent d’un coup, j’ai peur que ça vous fasse du mal. Ça ça me fait peur. Parce que je ne veux pas vous faire de mal. Je sais pas si ça a du sens pour vous tout ça. C : Ben disons que… je sais pas quoi te dire. T : D’accord. Comment tu réagirais si jamais je te disais : « Oh non ! main- tenant je veux les grands ! » C : Oh si t’es en train de jouer avec moi ? T : Imaginons on est en train de jouer tous les deux et je te dis : « En fait je préférerais qu’il y ait les grands maintenant. » Qu’est-ce que tu ressenti- rais ? C : Je serais triste. T : Tu ressentirais de la tristesse c’est ça ? C : Aha (oui) T : D’accord. C : Ouais, je serais triste. T : Est-ce que ça t’arrive de venir quand on fait les courses ? C : Ben on est plusieurs jeunes personnes et oui, parfois les jeunes viennent durant les courses. T : Qu’est-ce que vous ressentez quand on fait les courses ? Quand on est dans un magasin et qu’il y a plein de monde ? C : Ah ben j’aime bien voir les livres. T : D’accord. Tu pourrais même passer toutes les courses à lire des livres non ? C : Je sais pas, peut-être. T : Imaginons que tu puisses discuter avec d’autres plus jeunes d’autres gens comme vous. Tu sais des gens où il y a plusieurs personnes dans la tête. C : Des gens qui ont d’autres grandes personnes dans la tête ? T : Ouais ouais. Ils ont des grandes personnes et aussi des plus jeunes. C : T’aimes bien les plus jeunes ? T : Ouais moi j’aime bien les plus jeunes, ils sont gentils. Et imaginons tu discutes avec d’autres plus jeunes de gens qui ont aussi des grands dans la tête, et les grands ils sont en couple aussi avec quelqu’un, un peu comme Xine et Xilien par rapport à moi-même. C : D’accord. T : Quels conseils tu pourrais leur donner ? Pour que ça se passe bien dans la relation, tu sais pour être un peu plus que ami par exemple. C : Ah ben il faut être gentil. T : Qui est-ce qui doit être gentil du coup ? C : Tout le monde. T : Donc moi je dois être gentil mais aussi les gens qui sont dans la tête ils doivent être gentils c’est ça ? C : Ils doivent être gentils avec toi, oui. T : D’accord. Donc la principale condition c’est d’être gentils les uns avec les autres. C : Oui, si les gens sont méchants, après ils vont être tristes. T : Et quand on est triste on ne se sent pas bien du coup ? C : Non on se sent pas bien. T : Est-ce qu’il y a d’autres choses que tu voudrais dire sur le fait d’être un peu plus que ami avec les grands… C : Moi j’aime bien… T :… ou avec les plus jeunes ? C :… être un peu plus que ami. T : T’aimes bien toi, être un peu plus que ami ? C : Aha. (oui) T : D’accord. Moi je suis content d’être un peu plus que ami avec toi aussi.

Partie 9 : Les facettes des singlets
TW de la partie • Aucun
Transcription de la partie
T : Un élément qui avait un peu perturbé Le Collectif au début c’est que les singlets aussi peuvent avoir plusieurs facettes. C : Ouais t’as pas toi, dans ta tête, un petit gars qui adore les dinosaures ? T : Ouais, il y a le petit Treor. En fait le petit Treor à chaque fois qu’il voit un dinosaure ou un animal, genre il voit un chat dans les rues il va être : « Oh s’il te plaît, s’il te plaît, je peux aller caresser le chat ? » « Non il faut monter les courses. » « Mais moi je veux caresser le chat, s’il te plaît, laisse moi caresser le chat ! » Mais en fait il y a trois grosses différences, en tout cas dans mon cas, et je pense que c’est valable aussi pour les autres singlets, c’est qu’il y a un contrôle sur la situation. C : Mais qu’est ce que tu entends par « contrôle » ? T : En fait, je peux à tout moment passer du grand Treor au petit Treor, et réciproquement. C : Tu veux dire que tu peux faire ça à tout moment. T : Ouais, c’est ça. S’il faut vraiment monter les courses parce qu’il pleut dehors, je ne vais pas aller caresser le chat, je vais peut-être monter les courses. C : Wouah… t’es vraiment, vraiment fort gars. T : T’as vu. En plus il n’y a pas de barrières amnésiques, c’est-à-dire que je sais parfaitement ce que font les grands et les petits Treors à tout moment, en fait. C : Tu veux dire que la deuxième différence c’est que tu te souviens de tout. T : Ouais, je me souviens de tout. C : Ah bah t’as vraiment de la chance… ou pas, je sais pas. T : Et il n’y a pas de fragmentation, tout ça c’est la même entité en fait. Donc si vous êtes multiples et que vous voyez votre singlet qui fait ça, ça ne veut pas forcément dire qu’il est multiple. C’est peut-être juste d’autres fa- cettes en fait. C : Donc la troisième différence c’est l’absence de fragmentation c’est ça ? T : Ouais, c’est ça. C : Mais, du coup, c’est quand même possible que tu sois multiple, non ? T : Ouais, peut-être, je sais pas, je suis à peu près sûr d’être singlet. Voi- là. C : D’accord gars. Mais imagine que si en fait tu es multiple, est-ce que dans 6 mois on va faire une vidéo où on explique aux gens que t’es multiple et tout… ou non pas trop ? T : Prenez les paris dans les commentaires : « Coming-out multiple de Treor à la prochaine PPWC ? »

Partie 10 : La multiplicité dans les situations sociales : un exemple concret dans une interaction administrative
TW de la partie Mention de barrières amnésiques • Autodescription : folie • Mention de parents • Conformisme social
Transcription de la partie
T : Alors on va maintenant vous raconter une petite anecdote qui est assez re- présentative d’une autre situation qu’on peut rencontrer quand on est singlet avec une personne multiple et qu’on est à l’extérieur de chez soi. C : Tu veux dire les rares fois où je sors de ma tanière ? T : Ouais ! Il n’y a pas longtemps on a été à la mairie pour faire le PACS… C : Tu veux dire qu’on est PACSé ? T : Ouais, on est PACSé. C : Ah bah j’avais complètement oublié. T : Voilà, ça c’est les barrières amnésiques. Et donc on arrive devant l’agent d’état civil qui demande tous les papiers qu’il faut pour le PACS. Je commence à lui sortir les papiers et il manquait l’attestation de domicile. C : Quel noob ! T : Et l’agent d’État civil qui me dit : « Ah mais c’est pas grave. Vous n’avez qu’à aller sur votre téléphone et puis récupérer un contrat EDF et puis l’envoyer par mail. » Donc je sors le téléphone, j’envoie le papier, et l’agent d’État civil imprime le papier qui sort de l’imprimante. Et là on en- tend une voix qui dit… C : Heureusement qu’on est dans le futur. T : Alors nous forcément, on éclate de rire. L’agent d’état civil nous regarde un peu de travers. Elle a dû se dire qu’on était un peu fous. C : Comment ça un peu fous ? Objectivement, c’était une dame un peu âgée, qui était vraisemblablement en vie à une époque où on ne pouvait pas faire ça, et j’avais très très envie de lui dire, et en même temps il y a quelque chose qui m’a retenu de lui dire. Parce que je crois que les madames elles aiment pas trop quand on pointe leur âge. Donc voilà. T : Du coup, tu as bien fait de te retenir. Donc dans le cadre du Collectif… C : T’as vu, je progresse, non ? T : Ouais ! Bientôt tu réussiras à… C : Je deviens presque compétent socialement nan ? T : Presque… C : Peut-être même qu’un jour tu pourras me présenter à tes parents, mais on en parlera après. T : Donc dans le cadre du Collectif il y a un décalage assez fort entre les plus jeunes et la technologie moderne, qui fait que ça crée des décalages lors des situations sociales. C : En même temps, les plus jeunes, c’est un peu comme Columbo, ils voient un fax ils sont éberlués tu vois. T : Donc forcément quand tu es un singlet et que tu sors avec un système, il y a des moments où probablement que tu vas te faire remarquer en extérieur dans les contextes sociaux. C : Bah là, ça va dépendre aussi des systèmes je pense. Parce que, genre nous, on est taré et ça se voit. Mais après, il y a peut-être plein de systèmes chez qui ça se voit pas où qui essaient de faire en sorte que ça se voit pas. Donc ça dépend peut-être de votre degré d’intégration sociale et si vous parvenez à la maintenir, etc.

Partie 11 : La rencontre avec les parents
TW de la partie • Parents • Conformisme social
Transcription de la partie
T : Donc si vous voulez présenter votre compagnon ou votre compagne multiple à vos parents, il faudra anticiper ça aussi. C : Ouais enfin, aux dernières nouvelles, c’est moi qui étais au repas avec tes parents et ils ont pas capté un seul instant que j’étais un gars. T : Ouais, et ils t’ont vraiment bien aimé en plus. C : Non ça c’est pas vrai. Ton père m’aime bien. Ta mère, par contre, elle, ne m’apprécie pas. T : Ouais, mais je pense que ma mère elle t’apprécie quand même, notamment parce que tu me rends heureux. C : Non mais ça, c’est pas pareil… C’est… Elle ne m’apprécie pas de manière intrinsèque, parce que je corresponds pas à ses exigences. T : Ouais, euh, je sais pas, je sais pas. En tous cas, les parents, si vous passez par là, ce qui est très peu probable, je vous aime quand même. C : Wesh les darons ! C’est Xilien ! C’est moi qui ai mangé avec vous, et on est taré, et je crois que vous le savez et voilà.

Partie 12 : Le genre des alters et du corps dans les situations sociales
TW de la partie • Stéréotypes de genre • Conformisme social
Transcription de la partie
T : Alors, il y a un autre élément qui fait que, parfois, il peut y avoir un décalage entre le genre “réel” (l’identité de genre) et le genre perçu. C’est un peu ce que vient de dire Xilien en fait. Là ça ne s’est pas produit mais pafois ça se produit quand même. C : Ouais, c’est-à-dire que, si tu ressembles à une madame et que les gens, dans leur tête, ils voient une madame, mais que tu te comportes comme un gar- çon, ça peut attirer de l’attention. Les gens, ils peuvent te regarder bizar- rement et tout, et donc voilà. Donc chez nous… en fait, chez nous, le pro- blème, c’est que moi Xilien, c’est plutôt moi qui aime sortir. Les meufs aiment pas trop, du coup souvent on attire de l’attention quand on sort et puis voilà quoi. T : Et en soit c’est pas du tout un problème, c’est juste que si vous êtes en couple, c’est mieux de se mettre d’accord. Est-ce que c’est un problème, est ce que ça l’est pas ? Est ce que vous acceptez, ou pas ? Parce que nous, on pense que ça peut avoir des conséquences, en fait, sur la relation sur le long terme. Et nous, on est plutôt sur la ligne « C’est comme ça, c’est ok, et tant pis pour les autres. » C : Ouais. Je crois que c’est à chaque système et couple de voir, suivant votre vie. Déjà, est ce que vous arrivez à le cacher ou pas, nous, on n’y ar- rive pas, donc la question se pose pas trop. Donc après la question c’est juste : « Est-ce que Treor il est à l’aise ? ou pas ? » On essaie quand même de le cacher un peu, on fait quand même un peu des efforts mais on n’y arrive pas trop, donc voilà. Si vous n’arrivez pas à le cacher, votre conjoint ou conjointe devra vivre avec. Voilà, c’est un peu la vie. T : Coté singlet, il y a des jours où ça va vous prendre un peu la tête, mais c’est comme ça quoi, faut faire avec. C : Wouah ! Comment ça te prendre la tête ? Tu veux dire quand j’ai voulu es- sayer un tee-shirt Goldorak dans un magasin, c’est ça ? T : Ouais, c’est ça. Il y a des moments tu seras en mode, tu peux être un peu en mode : « J’aurais préféré que la personne avec qui je suis, elle soit, entre guillemets, un peu plus, « normale ». Ben elle ne l’est pas, et puis c’est comme ça, fait avec quoi. C : Ouais, genre tu aurais préféré que ce soit une madame qui vienne essayer une belle tenue. T : Voilà. C : Plutôt que ce soit moi qui vienne essayer un tee-shirt Goldorak. T : Mais bon, moi, en même temps, j’ai envie d’accepter que parfois, il y ait juste Xilien qui veut essayer des tee-shirts Goldorak, voilà. C’est un peu ça l’objectif. C’est qu’un jour je puisse dire : « Wouah, t’es trop minet, mec, avec ton tee-shirt Goldorak. » alors qu’on a une vendeuse qui nous écoute, par exemple. Ça, c’est un peu un objectif personnel. C : Wouah ! Ah oui, c’est vrai, tu as peur d’être gêné parce qu’il y a la ven- deuse et tout.

Partie 13 : Comment se renseigner ?
TW de la partie • Nourriture – surpoids
Transcription de la partie
T : Une dernière petite suggestion qu’on pourrait vous faire, parce que moi je pense que c’est important, si vous êtes singlet, c’est que vous n’êtes pas multiple. C : Wouah t’es sûr de ça, gars ? T : Ouais je sais c’est incroyable. C’est-à-dire que par défaut, vous ne savez pas trop comment ça marche la multiplicité. Donc il ne faut pas hésiter à bien se renseigner et garder en tête qu’il y a presque autant de multiplicités que de systèmes en fait. Donc ce n’est pas forcément parce que vous avez lu, ou vu, ou entendu un truc qui marche pour un système ou une personne, que ce sera forcément le cas aussi pour votre partenaire. La première personne qui peut vraiment vous donner des infos c’est le système avec lequel vous êtes en couple. C : Ouais c’est un truc, parfois les gens, tu leur dis un truc sur toi, ils vont se renseigner partout sauf auprès de toi. Donc n’hésitez pas à vous in- former auprès de votre proche, savoir déjà si elle veut vous parler directe- ment de comment elle fonctionne et puis aussi s’il y a des ressources que elle recommande. T : À titre personnel, l’une des premières ressources que tu m’avais recomman- dée c’était le guide du proche aidant de Partielles je crois. C : Tu veux dire le guide que tu as mis genre deux ans à lire c’est ça ? T : Ouais j’ai mis un petit moment. C : C’est vrai non ? T’as mis deux ans à le lire. T : Ouais à peu près. Mais il y avait beaucoup de pages aussi. C : Tu parle gars ! C’est pas « Critique de la raison pure » non plus. T : Non parce qu’à la base tu regardais les vidéos de Partielles je crois. T’appelais ça « Les renards » il me semble. C : Oui on les appelle « Les renards », même s’ils sont en train de changer, de plus être des renards. Mais on regardait… À un moment ils sortaient beau- coup de vidéos et on regardait toutes leurs vidéos et je crois qu’on les a toutes vues. Et toi tu nous regardais les regarder mais en fait tu passais de- vant et t’étais là : « Wouah ça a l’air sympa et tout ! » Puis après t’allais retourner dans ton antre et puis tu regardais d’autres vidéos parce que t’avais d’autres centres d’intérêt sur YouTube on va dire. T : Alors là tel qu’on présente les choses on a l’impression que c’est super dur pour un singlet d’être avec un système. Mais moi par exemple je suis très très très heureux avec Le Collectif. Et puis bon après ça dépend aussi de cha- cun mais moi par exemple je n’ai jamais voulu d’enfant parce que c’est compli- qué à éduquer, il faut leur donner tout le temps beaucoup d’attention et puis il faut les nourrir et tout. C : Ça c’est le plus dur je pense, c’est les nourrir. T : Alors que là, finalement, même s’il n’y a pas vraiment d’enfants, il y a juste le système et puis Le Collectif il ne mange pas tant que ça globalement donc ça va encore. C : Comment ça on ne mange pas tant que ça ? T : Tu dois être à peu près deux fois plus léger que moi mec. C : Ouais mais je ne sais pas si t’es un bon référent gars. T : T’es en train de dire que je suis gros c’est ça ? C : Non je n’ai pas dit mais t’es plutôt un ours et moi je suis plutôt un fé- lin on va dire. T : Toi t’es plutôt minet ouais. Le petit chat tout mignon tu vois. Moi je suis un peu le gros ours tu vois. Et toujours est-il que du coup le fait d’avoir les plus jeunes ça me permet aussi d’avoir une relation un peu plus parentale quoi. Et ça j’aime vraiment beaucoup. C : Même si, toutes les semaines, t’as un nouveau qui se réveille et qui de- mande un aliment spécifique qu’évidemment on n’a pas en stock. T : Ouais il est genre 22h30 tu vois. Et puis là t’as une jeune personne qui vient te dire : « Oh bah moi j’aimerais bien une tarte à la mirabelle. » C : Ouais et puis… T : Et puis tu lui dis : « Il est 23h je ne vais pas te faire une tarte à la mirabelle maintenant. Mais si tu veux, je vois avec les grands et puis après demain je te fais une tarte à la mirabelle. » Et deux jours après tu fais ta tarte à la mirabelle, et là t’as Xilien qui arrive et qui fait « Wouah mec qu’est-ce que tu fais ? » « Bah je fais une tarte à la mirabelle, tu ne te souviens pas ? Il y a trois jours il y a une jeune personne qui m’a demandé une tarte à la mirabelle. » « Ah bah non je ne me souvenais plus. » « Bon bah on a quand même une tarte à la mirabelle maintenant. » C : Et puis trois jours après t’as un autre qui arrive et qui veut une me- ringue tu vois. T : Mais bon toujours est-il que moi je suis très très heureux avec Le Collec- tif. Et je ne l’échangerai pas contre une personne singlet. Voilà. C : Mais t’aimerais quand même qu’on fasse la fusion finale non ? Qu’à la fin il n’en reste qu’un, et que ce soit Xilien. T : Bah en fait je ne suis même pas sûr parce que je me suis attaché à un peu tout le monde et j’aurais juste pas envie qu’il y en ait qui disparaissent. C : Mais pourtant nous on est prêts, Dido et moi on allait fusionner et tout. T : Alors Dido, note de l’éditeur, c’est une jeune personne préverbale qui est vraiment pas très grande et qu’on a surnommée Dido, donc la reine de Carthage, parce que finalement les deux syllabes qu’elle arrive à prononcer c’était Didi et Dodo. C : Elle est vachement cool Dido. T : Elle est très très cool Dido.

Partie 14 : Remerciements
TW de la partie • Aucun
Transcription de la partie
T : Alors on va en profiter, c’est la fin de notre vidéo, on va en profiter pour remercier toute l’équipe de la PPWC française, les équipes de la PPWC au sens large et puis les viewers évidemment. C : On dit pas spectateurs plutôt ? T : Les spectateurs si tu préfères. C : Non mais personne dit « viewers » en fait, si ? T : Ouais. C : Après je sais pas normalement à la télé on dit les téléspectateurs tu vois. Quand tu vas voir un match de foot on dit les spectateurs. Mais quand t’es dans l’ordinateur qu’est-ce qu’on dit alors ? T : Je sais pas, les ordictateurs ? C : Ouais non mais les jeunes là ils sont pas sur l’ordinateur ils sont sur un smartphone non ? T : Bah smartphone-tateur ? Non ? C : Les smart-tateurs on pourrait les appeler. T : Ouais bon. Bah les smart-tateurs… bah tu sais pas quoi ? T’as qu’à les faire toi les remerciements, si t’es si malin.

Intervention proposée par:

  • Le Collectif (Iels | Multiple): « Le Collectif est un système dont le corps a environ 40 ans. Le Collectif est constitué d’environ 35 alters de tous âges, en très grande majorité humains. Le système est d’origine traumagène. »

  • Treor (Il | Singlet): « Treor est un singlet d’environ 35 ans. Il est en couple avec Le Collectif depuis presque 4 ans et vit avec le Collectif depuis environ 3 ans. »

Information : la Plural Positivity World Conference est mentionnée dans cette vidéo car elle devait, à l’origine, être diffusée lors de l’édition francophone 2025 de cet évènement. Celle-ci ayant été annulée peu avant sa diffusion, c’est finalement Kaléidoscope, diversité du spectre multiple qui a pris le relais et assuré la diffusion.