[Kaléidoscope #04] Les littles, statistiques et témoignages par Atoll

Avertissements de contenu:

Trauma et abus, Maltraitance infantile, Mémoire traumatique, Dissociation et amnésie, Conflits internes, Honte et culpabilité, Problèmes d’identité et de reconnaissance, Sexualisation des enfants (on a prévu un moyen pour vous de ne pas écouter cette partie ! Vous pourrez vous protéger.), Gestion de la sécurité des littles / du système, Regard extérieur et stigmatisation.

Transcription:

Bienvenue dans cette vidéo sur les alters enfants, aussi appelé.es « littles ».

Je me présente, je m’appelle Mira, je suis une little du système Atoll. Celleux qui nous suivent sur les réseaux m’ont déjà vu une fois. Aujourd’hui c’est moi qui présente la vidéo ! On va pas laisser les grand.es parler à notre place, hein ? ^^

Et moi, je ferais des passages de temps en temps !

À tout à l’heure, Pomme !

Nous avons mis en ligne début mars une nouvelle enquête pour obtenir des données statistiques sur les alters littles, dont on parle si souvent et à qui on donne pourtant si peu la parole, puisque nous sommes immergé.es dans une société psychophobe certes, mais aussi adultiste.

Est-ce que tous les systèmes ont des alters enfants ? Combien il y en a-t-il en moyenne dans un système ? Sont-iels des introjects, des alters humains ou non-humains, quelles sont leurs caractéristiques ? Quel est leur âge, et est-ce qu’il peut changer ? Est-ce que ça existe, les alters bébés ?

Qu’est-ce que les alters enfants ont envie de dire aux alters adultes, et aux personnes extérieures à leur système ? Que désirent-t-iels pour elleux-mêmes, et pour leur système ? Que veulent-iels dire aux littles des autres systèmes ?

À travers cette enquête, nous avons souhaité donner la parole aux alters enfants. Comme dit lors de la diffusion du formulaire, nous avons proposé aux littles de parler pour elleux-mêmes et pour leur système, directement ou en passant par un.e autre alter si c’était plus confortable pour elleux.

Nous remercions les 143 systèmes qui ont répondu au questionnaire. Merci d’avoir pris le temps de nous parler de vous, merci d’avoir partagé l’enquête auprès de vos réseaux et de vos proches ! Merci aussi de vous être abonné.es à notre compte @etresmultiples sur Insta, Facebook et Youtube. Sans vous, on ne peut rien faire !

Vous pouvez visionner nos deux premières vidéos sur la chaîne @Kaléidoscope de Partielles. On vous met les liens juste ici !

(Pomme montre le haut de la vidéo)

Nous rappelons que nos enquêtes ne sont pas de réelles études scientifiques ! Nous souhaitons simplement obtenir des informations sur les autres personnes multiples, et avoir des axes de réponse aux questions que l’on se pose sur la communauté des systèmes et que vous vous posez peut-être aussi.

Peut-être que les tendances que nous dégageons avec nos formulaires pourraient se vérifier dans de véritables études scientifiques, mais peut-être aussi qu’elles seraient infirmées. Gardez donc cela en tête lorsque vous regardez notre contenu. Et si cela peut donner envie aux psycho-sociologues de faire des études, et bien, on aura fait notre part !

Notre objectif, c’est de permettre aux personnes multiples de se relier entre elles, d’accéder à la diversité des expériences des autres personnes multiples, de réduire le déni et le syndrome de l’imposteur, et, aussi, de proposer du contenu qui puisse outiller les allié.es dans leur compréhension des personnes multiples, qu’iels soient des proches ou des professionnel.les de santé.

Cette fois, nous n’avons pas eu le temps de faire des entretiens individuels pour recueillir vos témoignages. Mais comme Héloïse se doutait que notre timing serait serré, nous avons organisé dans le formulaire de nombreuses zones de texte libre, afin que vous puissiez expliciter vos réponses, témoigner de votre vécu, et ainsi enrichir l’enquête. Par défaut, vos contributions sont anonymes, mais nous vous avons aussi proposés d’être nommé.es si vous le souhaitiez.

Merci pour l’accueil que vous faites à notre contenu. Entre deux vidéos, vous pouvez nous suivre sur Insta et Facebook, sous le nom Être.s multiples. On y propose des enquêtes, des sondages ; on y diffuse des statistiques, des témoignages, des memes, des petites infos sur notre système, etc.

Merci à Epsi et Kara pour leur soutien, merci à toustes celleux qui œuvrent pour une meilleure reconnaissance de la multiplicité et des personnes concernées.

(Pomme fait coucou !)

Cette vidéo aborde des sujets qui peuvent être trigger pour vous, nous allons les lister juste après. Toutefois, nous ne pouvons pas anticiper tous les triggers potentiels. Dans tous les cas, prenez soin de vous !

Voilà une liste non-exhaustive des triggers potentiels de cette vidéo :

Trauma et abus

Maltraitance infantile

Mémoire traumatique

Dissociation et amnésie

Sexualisation des enfants (on a prévu un moyen pour vous de ne pas écouter cette partie ! Vous pourrez vous protéger.)

Conflits internes

Honte et culpabilité

Problèmes d’identité et de reconnaissance

Gestion de la sécurité des littles / du système

Regard extérieur et stigmatisation

Voilà ! Vous êtes prêt.es ? On y va !

DONNÉES GÉNÉRALES

On vous a demandé dans quel trouble dissociatif ou définition de la multiplicité vous vous retrouvez.

Comme à l’accoutumée, la majorité des participant.es se indique se retrouver sous le terme TDI (trouble dissociatif de l’identité). Cela peut s’expliquer pour plusieurs raisons.

Déjà, c’est le trouble dissociatif le plus connu, et surement le plus fréquemment diagnostiqué. On croise les doigts pour que les professionnel.les de santé se mettent à niveau et soient un jour capables de diagnostiquer les troubles dissociatifs moins évidents que les TDI, comme les TDNS, TDI partiel et ATDS. Mais quand on voit l’état de la santé mentale en Europe, et comme il est déjà très très difficile pour les personnes ayant un TDI de trouver un.e professionnel.le compétent.e et un diagnostic (même pour les systèmes avec la totale : black-out, amnésies, switchs, alters très différencié.es, etc.), et bien, on sait qu’il faudra du temps avant que le corps médical soit à la hauteur pour accompagner toutes les personnes multiples. Si vous êtes un.e soignant.e et que vous regardez cette vidéo, s’il vous plait, partagez les ressources faites par les concerné.es auprès de vos consœurs, confrères et conadelphes, ainsi que les données scientifiques sur le sujet. Encore trop souvent, et quasi systématiquement, nous nous retrouvons confronté.es à des professionnel.les qui remettent en cause jusqu’à l’existence de la multiplicité.

Pour information, Partielles a lancé un annuaire de professionnel.les de santé. Si vous connaissez un.e pro fiable et compétent.e, vous pouvez lae proposer. Et si vous êtes un.e pro, vous pouvez vous inscrire. Merci !

Une autre raison possible pour laquelle les personnes ayant un TDI sont majoritaires parmi les répondant.es, c’est qu’il s’agit d’une enquête sur les alters, donc des personnes très définies, dissociées du reste du système. Or, pour de très nombreuses personnes, la multiplicité est plus fluide, plus floue, moins délimitée.

Promis, on ne vous oublie pas, et on fera des enquêtes sur d’autres sujets que les alters !

Bref, revenons à nos moutons !

On disait donc que presque 60% des répondant.es se retrouvent sous l’étiquette TDI. 21,7% se définissent comme multiple/plural, 6,3% comme TDI partiel, 6,3% aussi ne savent pas ou ne souhaitent pas répondre. On trouve également aussi 2,1% d’ATDS. Enfin, de façon minoritaire (1 système à chaque fois), on trouve des TDNS, TDI complexe, des médians, des fractogéniques (systèmes conditionnés et polyfragmentés), des C-DID (TDI polyfragmenté), etc.

Encore une fois, on peut voir la grande diversité des définitions de la multiplicité.

Nous vous avons ensuite demandé combien d’alters composent votre système.

Comme dans la précédente enquête, on peut constater qu’il n’y a pas de normes en termes de nombre d’alters ! Il existe globalement autant de systèmes avec une dizaine d’alters qu’avec beaucoup plus d’alters.

Et, évidemment, nous vous avons demandé s’il y a des alters enfants, des littles, dans votre système.

Visiblement, il y a des littles dans l’immense majorité des systèmes. Cependant, si vous êtes un système sans littles, cela ne vous rend pas moins légitime en tant que personne multiple !

Entrons dans le vif du sujet !

LES LITTLES DANS LES SYSTEMES

Nous nous sommes d’abord demandé s’il existe une moyenne de nombre de littles dans un système. Et, hey bien, comme souvent en matière de multiplicité, il n’y a pas de norme ! ^^ On voit que dans 11,2% des systèmes, il y a un.e seul.e alter enfant. Dans 15,4%, iels sont 2. Dans 13,3%, iels sont 3. Dans 14,7%, il y a 4 littles. Dans 3,5% des systèmes, il y en a 5. Et il y a également pas mal de systèmes où les alters littles sont beaucoup plus nombreuxses. Dans 14,7% des cas, il y a entre 6 et 10 littles. Dans 10,5% des systèmes, entre 11 et 20 alters enfants. Pour 6,3% des systèmes, il y a entre 21 et 50 littles. Enfin, 3,5% des systèmes ont + de 51 littles.

Il y a aussi une dizaine de systèmes (7%) qui ne savent pas le nombre d’alters enfants dans leur système.

Nous nous sommes aussi demandés s’il y a des alters littles non-humain.es dans les systèmes.

Dans plus de la moitié des systèmes (55,9%), certain.es ou toustes les alters littles sont non-humains.

(Pomme est là, et est impatiente)

Nous avons proposé aux systèmes un espace de commentaire libre pour parler de la nature non-humaine d’un.e ou plusieurs littles de leur système. En voilà un échantillon non-exhaustif :

Parmi les alters enfants non-humains, on trouve :

Des fées, des chatons, des pierres précieuses, des alters mi-humains mi-animaux, des louveteaux, des kitsune, des vampire-garou, des elfes, des elfes-griffons, des anges, des démons, des pokémons, des poupées, des dragons, des moutons, des sorcières, des sirènes, des cochons humanoïdes zombies, des aérostats macrocellulaires intelligents , des filles-scorpions, des liporidés, des ongulés, des lézards, des fantômes, des huitres, des créatures de la forêt, des peluches, des dieux, des aliens, des léopards des neiges, des gorilles, etc.

Vous aviez idée, vous, que la multiplicité était si riche et variée ? Nous, on trouve que le cerveau est incroyable !

Quand on parle de littles, évidemment, la question de l’âge est centrale. Passons à la partie suivante.

L’AGE ET LES LITTLES

Mais au fait, quand on parle de littles, on parle d’enfants, d’accord, mais d’enfants jusqu’à quel âge ? Cette limite d’âge varie suivant la définition de chacun.e. Il y a celleux qui prennent la définition légale : un.e enfant l’est jusqu’à ses 18 ans. Mais pour d’autres, le terme little définit les enfants « petits », et iels utilisent le terme « middle » pour les enfants plus grands.

Alors, de votre point de vue, quel est l’âge maximum d’un.e little ?

Si on regarde l’avis de la majorité, un.e little a entre 10 et 13 ans, donc environ 11 ans et demi. Toutefois, pour presque 10% des répondant.es, l’âge maximum d’un.e little serait plutôt de 14/15 ans, tandis que pour 11,9%, il serait au contraire de 8/9 ans, voire 6/7 ans (3,5%). On voit donc que sous le terme little, coexiste plusieurs visions ! Enfin, une petite frange (1,4%) se rapproche la majorité légale, avec un âge maximum de 16/17 ans.

Nous nous sommes également demandé s’il y avait un âge minimum pour les alters littles. Est-ce que, par exemple, un little peut avoir moins de 4 ou 5 ans ?

Et bien oui ! Et c’est même très fréquent, car 16,1% des systèmes ayant répondu à l’enquête ont des alters bébés qui ont moins d’un an. Mais il y a d’autres enfants en bas âge dans les systèmes : 5,6% d’enfants de 1 ans, 11,9% d’enfants de 2 ans, 9,1% d’enfants de 3 ans.

Ensuite, on trouve aussi 16,1% d’enfants de 4 ans, 10,5% d’enfants de 5 ans, 11,9% d’enfants de 6 ans, 2,8% d’enfants de 7 ans, 6,8% d’enfants de 8 ans, seulement 0.7% d’enfants de 9 ans, 1,4% d’enfants de 10 ans, et 1,4% de 11 ans et +.

On est toujours étonné.es et impressionné.es par la diversité des vécus multiples ! Les bébés sont aussi fréquents que les enfants de 4 ans. Et les enfants de 2 ans sont aussi présents que les enfants de 6 ans.

Mais, au fait, est-ce que ces alters enfants ont toujours le même âge ? Est-ce qu’il y a des age-sliders, des alters qui changent d’âge, dans les systèmes qui ont répondu au questionnaire ?

Dans plus de 6 systèmes sur 10, au moins un.e little est un.e age-slider. Est-ce que c’est le cas chez vous aussi ? Pour un quart des répondant.es, il n’y a pas d’age-sliders parmi les littles. Enfin, certains systèmes (9,8%) ignorent si certain.es littles sont des age-sliders ou pas.

Et les alters enfants, est-ce qu’iels apparaissent uniquement dans l’enfance du corps ? Ou bien peuvent-iels arriver y compris lorsque le corps du système est adulte ?

Dans 56,6% des systèmes, oui, des alters enfants sont apparu.es alors que le corps était adulte. Bien sûr, il n’est pas forcément possible de savoir s’il s’agit d’alters qui existaient déjà et se sont montrés plus tard, ou d’alters que le cerveau a créé à l’âge adulte. Et il est probable qu’ils y aient les deux.

Pour laisser aux systèmes ayant répondu à l’enquête la possibilité d’expliciter leur vécu et expérience, nous avons laissé un espace de commentaire libre au sujet des littles et de l’âge.

Voilà quelques témoignages :

Un système anonyme raconte : « Certains de nos littles grandissent mais pas comme ici. Ils ont une croissance et une évolution différente. D’autres ageslide et pour d’autres nous ne savons pas encore. »

Dans un autre système qui reste anonyme : « Nos alters littles ne grandissent pas, à part une qui grandit avec sa source. »

À l’inverse, dans le système Nemesis (@nemesis_vamps) : « Certain.e.s littles grandissent, au rythme de leur monde intérieur, et finissent par ne plus être des littles. »

Le système Perce-Neige (@sysperceneige_74) explicite son rapport à l’âge : « Les littles de notre système ont grosso modo la maturité correspondante à leurs âges ainsi que les connaissances, la compréhension possible, etc.

Le cerveau se mue « réellement » selon l’âge de l’alter présent au front. De plus iels demandent à être traités.es comme des enfants.

Nous savons que c’est sujet à débat mais en notre sens ce n’est pas anti recovery comme certains.es le disent, puisque nous prenons soin d’elleux, soin de ces parties enfants dans le but de les apaiser/les rassurer, etc

Prendre soin de ses parties enfants, c’est prendre soin du système également, mais nous comprenons les parties enfants d’autres systèmes qui souhaitent être traités.es comme des adultes, après tout qui sommes-nous pour juger ? Je pense qu’il faudrait laisser à chacuns.es la liberté de gérer son système à sa manière tant que rien d’illégal/de moralement répréhensible est fait. »

Les Camilles (@camille_pier) témoigne : « Une alter a considérablement rajeuni après une période de dormance d’environ un an. Elle est passé de 25 ans à 5 ans. Mais dernièrement elle recommence à se manifester comme une adulte. Et on ne sait pas si elle s’est splitée ou si elle change d’âge. »

Voilà pour le rapport à l’âge des littles. Maintenant, voyons les particularités des littles !

SPECIFICITES DES LITTLES

Quels rôles les littles ont-iels dans un système ? Nous vous avons posé la question !

Sans grande surprise, on voit que dans 3 systèmes sur 4, (75,5%), il y a au moins un.e little traumaholder, et que c’est le rôle le plus fréquent pour un.e alter little, loin devant tous les autres . Cette forte proportion suggère que les littles sont fréquemment créés en réponse à des traumatismes précoces, vécus pendant l’enfance du corps. Leur existence pourrait être une manifestation du fait que les souvenirs traumatiques restent « figés » à l’âge où ils ont été vécus. Mais cela peut aussi ne pas être le cas. Il faudrait une étude approfondie sur ce sujet pour confirmer ou infirmer cela.

(Pomme dit avec les signes : moi ? je ne sais pas.)

Ensuite, en deuxième position, on trouve le rôle d’alter social.e : 40,6% des systèmes ont au moins un.e alter little qui s’occupe des relations sociales. Contrairement à l’idée que les alters enfants sont uniquement liés au trauma, une partie d’entre elleux joue un rôle actif dans la communication et les relations sociales hors système. Peut-être aussi que les littles peuvent être plus spontané.es, expressifves, voire insouciant.es, ce qui faciliterait les interactions avec le monde extérieur ?

Avec des proportions proches, on trouve des alters littles dans les rôles de caretakers (25,2%), d’internal self helpers (21,7%) et de protecteurices (21,7%). Les littles peuvent donc être des acteurices de la gestion du système, et assumer des responsabilités au sein de leur système, avec une maturité émotionnelle qu’on peut ne pas remarquer en raison de leur apparence et attitude (parfois) juvénile. Si on y ajoute le fait que presque 2 systèmes sur 10 ont des littles persécuteurices (18,2%), on voit que les littles peuvent développer des comportements défensifs, soit pour protéger le système, soit pour exprimer une souffrance interne.

L’âge perçu d’un.e alter ne détermine pas forcément son degré de responsabilité ou d’influence dans le système.

On voit d’ailleurs qu’il existe des alters littles hôtes, qui, s’iels ne sont pas les plus nombreuxses (14% des systèmes), sont tout de même représenté.es.

Nous allons aborder un sujet fortement trigger, en parlant du rôle d’alter sexuel.le. Si vous souhaitez ne pas écouter cette partie, nous vous invitons à couper le son, nous allons mettre des petites animations choupi pendant qu’on parle de ce sujet. Quand les animations auront disparues, cela signifiera que nous avons terminé. Vous pourrez alors remettre votre son. 😊

Maintenant, abordons un rôle très tabou quand on parle de littles : les alters sexuel.les. Dans 16,1% des systèmes, il y a un.e ou plusieurs littles qui gèrent les relations sexuelles. Ce fait est occulté, car trop dérangeant. Cependant, il est aussi logique, lorsqu’on connait les statistiques des agressions sexuelles sur les enfants dans notre société.

Il est fortement probable que le rôle d’alter little sexuel.le soit associé à des traumas précoces, ancrés dans l’enfance du système, ce qui conditionnerait l’alter concerné.e à voir la sexualité comme une réponse à certaines situations. Il est possible, et probable, que les alters concerné.es puissent ressentir une confusion entre leur âge et les comportements qui leur ont été attribués. Ces alters peuvent associer la sexualité à un besoin de survie et ne pas comprendre pourquoi leur comportement est perçu comme problématique par le reste du système. En effet, cette situation peut provoquer un malaise au sein du système, et d’autres alters peuvent avoir des comportements de silenciation de l’alter concerné.e en interne et/ou en externe, de déni, ou de rejet. Tout cela peut avoir un grand impact sur la santé mentale de l’alter concerné.e, ainsi que du reste du système. Certain.es alters peuvent tenter de « rééduquer » l’alter sexuel, tandis que d’autres peuvent éviter complètement le problème par peur ou malaise. La peur du regard extérieur, notamment des proches et des thérapeutes, peut freiner la volonté du système d’explorer la situation pour la dénouer. Cependant, ignorer ou enfermer un.e alter peut aggraver sa souffrance, renforcer les schémas traumatiques et mettre en péril l’équilibre du système dans sa globalité.

Voilà le témoignage d’un système anonyme : « Mon alter little qui est un alter sexuel est très frustré d’être considéré comme un enfant par les autres car ses traumas l’ont obligé à vivre comme un adulte. Sauf que maintenant qu’il est en sécurité, on veut le protéger et donc qu’il se comporte comme un enfant de son âge. Sauf que pour lui le décalage des attentes qu’on a à son égard est illogique et il aime pas. »

Alors, on ne va pas vous dire quoi faire. C’est un sujet délicat, qui nécessiterait des études approfondies et plusieurs vidéos pour aborder tout ça avec nuances et bon sens. Cependant, il nous semblait important de ne pas mettre le sujet sous le tapis. Les littles sexuel.les existent, et iels méritent d’être reconnu.es, accepté.es, soutenu.es et aidé.es.

Fin de la partie très trigger. ^^

Enfin, les systèmes qui ont répondu à l’enquête indiquent des rôles autres que ceux proposés dans l’enquête (pour 23,1% des systèmes). Allons voir !

Dans les rôles qui ont été mentionnés, nous trouvons :

– Happy Holder et joy giver : des littles qui apporte de la joie dans le système.

– Façade neurotypique : Bee, du système Jardiland (@hematomelunaire) témoigne « la little vient quand on est beaucoup en zone de front et sert à « harmoniser » pour avoir l’air cohérent de l’extérieur »

– Symptoms holder. Comme l’explique un système témoignant : il s’agit d’un alter « qui détient et est souvent, mais pas toujours, responsable de gérer un autre trouble du système. Dans notre cas le TSA, le TSPT-C, les douleurs chroniques généralisées. »

– Aide en cas de crise : Un système anonyme témoigne de l’existence de littles qui atténuent les crises et aident à ce moment-là.

– Explorateurice : par exemple, chez le système Hope, il s’agit d’un.e « alter qui explore l’inner et est chargé de le cartographier »

– Dans le @Amnesia_system, il y a un.e « alter qui vient le soir pour faire dormir le corps », et dans un système anonyme « Certains petits sont shooter (là pour calmer/apaiser d’autres). »,

– D’autres littles ont des rôles de gestion pratique, comme dans ce système témoignant où un.e little fait la gestion des finances, le tri des prix, etc.

On voit que le rôle d’un.e little peut être très varié, comme pour n’importe quel.le alter. Et, comme le souligne un autre système, on n’est pas obligé.e d’utiliser des rôles, et ces derniers peuvent varier et changer. Rien n’est immuable dans l’expérience de la multiplicité.

Pour terminer avec les rôles, parlons aussi des systèmes où les alters n’ont pas de rôle :

18,2% des systèmes disent que leurs littles n’ont aucun rôle, que ce soit parce que le système n’utilise pas ces termes pour se définir, ou simplement parce que des alters n’ont aucun rôle déterminé dans le système. Et oui, on l’oublie parfois, mais il n’y a aucune obligation à ce qu’un.e alter ait un ou plusieurs rôles au sein de son système. Être est suffisant et légitime, même sans être un.e acteurice spécifique pour les autres alters.

Un système anonyme explique qu’une little de son système porte un traumatisme, mais « elle ne se considère que comme une enfant « normale » à qui il est arrivé « un méchant truc », de ses propres mots. Et oui, pas besoin d’attribuer forcément un rôle à un.e alter, on peut aussi simplement utiliser ses mots.

Un autre système confirme : « Nous n’utilisons pas les termes de rôles entre nous. Peut-être plutôt que chacun fait de son mieux pour aider le système mais qu’aucun de nous n’a de rôle bien défini. »

Ensuite, nous avons demandé aux systèmes volontaires s’il y avait des alters introjects, qu’iels soient factifs ou fictifs, parmi leurs alters littles.

C’est le cas dans 44,8% des systèmes. 16,8% ignorent s’iels ont des littles introjects ou pas, et pour 38,5% des systèmes, il n’y a pas de littles introjects.

Que disent les systèmes sur leurs alters littles introjects ?

Extraits de témoignages :

« L’un de mes alters littles s’est dissocié d’un alter donc c’est cet alter mais plus jeune. Ils ont donc la même source. » un système anonyme.

« Nous avons une little factive à l’image de notre cousine. Mais elle reste à l’âge de 6 ans. » nous dit Mélia.

« Une des deux est un introject de notre représentation imaginée de nous-mêmes vulnérable plus jeune. » indique Seneriah

Plusieurs autres systèmes vont dans ce sens, par exemple : notre little est « une idéalisation de ce qu’est la personnification de l’enfance que l’on a pas eu » explique un système anonyme ou encore « Nous avons deux autojects de nous plus petit comme on se voyait / voulait etre » chez Amime (@us-amime)

Pour développer un peu la notion d’alter autoject, voilà le témoignage de Nemesis (@nemesis_vamps) « Nous avons aussi un certain nombre de littles autojects, c’est-à-dire, issus de personnages que nous avons nous-mêmes créés, dans le cadre des histoires que nous écrivons, par exemple. »

Parmi les alters introjects, il y a aussi, notamment, des personnages d’anime, de séries, de films, de chansons, de livres, de jeux vidéos, de mangas, de dessins animés, etc. C’est infiniment riche !

(Pomme regarde en l’air les icones apparaitre)

On va voir ce qu’il y a dans la dernière partie de la vidéo ? :D

LES LITTLES DANS LA PLACE

Il nous a semblé essentiel et évident de donner autant que possible la parole aux littles dans cette enquête, à travers les réponses aux questions, déjà, mais aussi en leur donnant de la place pour s’exprimer sur ce qu’iels souhaitent pour elleux-mêmes, comment iels veulent être considéré.es, ce qu’iels souhaitent dire, que ce soit aux adultes (dans et hors le système) ou aux littles d’autres systèmes.

Cela nous a fait beaucoup de données à éplucher, mais voilà un aperçu de ce qui est ressorti de l’expression des alters littles ayant répondu au questionnaire.

D’abord, nous avons demandé aux littles quelle était la posture majoritaire parmi les littles de leur système, en choisissant parmi 4 propositions :

– Je veux être considéré.e comme un.e enfant

– Je veux être considéré.e comme un.e enfant MAIS en reconnaissant les capacités d’adulte que je possède

– Je refuse catégoriquement d’être considéré.e comme un.e enfant

– Je veux être considéré.e comme un.e alter sans distinction avec les autres alters

On voit que dans plus de 6 systèmes sur 10, les littles veulent être considéré.e comme des enfants mais en reconnaissant les capacités d’adulte qu’iels possèdent. Être un.e enfant dans un corps d’adulte (ou en tout cas plus âgé) et ce, en compagnie d’alters adultes (ou plus âgés), cela veut parfois dire accéder à des compétences qui sont peu ou pas accessibles à des enfants singlets (on pense notamment à un système de notre connaissance avec une little qui conduit très bien une voiture !).

Ensuite, 18,9% des alters veulent être considéré.e comme des enfants. Dans une société fortement adultiste, les enfants sont opprimé.es, maltraité.es, non considéré.es, invisibilisé.es, etc. Être un.e enfant, c’est être concerné.e par l’oppression systémique la moins prise en compte à l’échelle de la société. Tant de comportements admis et acceptés envers les enfants ne le seraient pas pour n’importe quelle autre minorité. Dans ce contexte, il est important d’écouter les enfants, toustes les enfants, y compris les alters enfants, et de leur donner le droit d’être ce qu’iels sont : des enfants.

(Pomme lève le poing en l’air)

On voit aussi qu’une partie non-négligeable des littles (8,4%) souhaitent être considéré.es comme des alters comme les autres, et non comme des enfants.

Et 0,7% des littles ne veut surtout pas être considéré.es comme des enfants.

Enfin, plusieurs systèmes ont exprimé leur propre position, les voilà :

« C’est plus compliqué que cette simple question car certaines littles n’ont pas notion de ce qu’est un enfant/ un adulte/ la temporalité de mon corps. »

« Mes littles ont terriblement honte de leur âge et sont très mal à l’aise. Iels ne savent pas vraiment comment iels veulent être considérés, c’est un débat récurrent. »

« Etant un fragment, ma little n’a pas de véritable considération d’elle-même »

« On veut être considéré.es comme les autres alters du système, sauf par les autres littles où on veut être considéré.es comme enfants aussi. »

Merci pour les nuances apportées à cette question par certains systèmes.

Vous ne savez pas comment considérer vos littles ? Comme toujours, le meilleur chemin vers le respect et la considération, c’est d’écouter les concerné.es. Posez la question à vos littles, écoutez leurs besoins et leurs envies ou non-envies pour elleux-mêmes.

À la fin du questionnaire, nous vous avons posé des questions pour lesquelles nous avons laissé le champ libre, avec des zones de texte importantes, afin que vous puissiez témoigner sans restriction.

Allons voir !

CE QUE LES LITTLES DISENT

Nous avons posé aux littles les 4 questions suivantes :

– Que souhaitent les littles de votre système pour elleux-mêmes ?

– Que souhaitent les littles de votre système pour votre système dans son ensemble ?

– Avez-vous quelque chose à dire aux adultes ? (qu’iels soient des alters de votre système, des alters d’autres systèmes ou des singlets (personnes non multiples))

– Vos tips, astuces et conseils aux littles d’autres systèmes

Bien sûr, nous avions encore plein d’autres idées de questions, mais, comme toujours, il faut bien choisir et cadrer, pour obtenir des données exploitables, et une masse de travail qui puisse s’accorder avec notre quotidien bien rempli. ^^’

Alors, que souhaitent les littles pour elleux-mêmes ?

Tout d’abord, il y a des réponses liées à la façon dont les alters littles veulent être considéré.es. Cela a été déjà pas mal abordé dans le dernier graphique, mais il revient souvent un désir que l’on peut résumer par « Nous n’avons pas eu le droit d’être des enfants avant, alors on veut l’être maintenant. ». Est aussi souligné le fait que pour certain.es littles, l’âge est un élément identitaire, mais qu’iels ont une conscience adulte, qu’iels peuvent faire des choses comme les grand.es, et donc un rejet de l’infantilisation. « Nous ne sommes pas débiles ! » comme le dit Moon_Echo. Mais sans oublier la variabilité des besoins. Ce n’est pas parce qu’iels ont comme point commun d’être des enfants qu’iels sont identiques, et le penser est adultiste. Les camilles (@camille_pier) le résument très bien : « Fini l’adultisme ! Il est vraiment temps d’arrêter de prendre les enfants pour des êtres irréfléchi.es ! »

Les littles expriment plusieurs besoins.

Un système anonyme explicite : « On veut s’amuser, vivre des bons moments, se sentir en sécurité […] et peut-être aussi s’amuser dans le dehors mais pas n’importe où parce que ça fait peur. »

Elias et Crow, du système Leverage (@inspecteur_lyall) souhaitent poursuivre leurs hobbies, apprendre à faire des choses et à devenir indépendant.es, être aimé.es.

Un.e autre little anonyme souligne le besoin « d’être entendu et soutenu ». D’autres encore, souhaitent « avoir plus de place pour vivre et être soi-même au sein du système » et « avoir une communauté où on peut se faire des ami.es. »

Les littles de Amnesia system veulent « une safe place et des jouets ». Plusieurs littles dans plusieurs systèmes disent qu’iels veulent « des bonbons ! », « de la crème glacée », « des peluches, des nounours », etc. !

Emil aimerait « une machine à rétrécir le corps ! Parce que c’est trop haut, et lourd et gros… Pas pratique pour les cache-cache. »

Les littles traumaholders expriment souvent le désir de « guérir des traumas ».

Il y aussi des besoins de liberté et d’indépendance. Chez Yvana (@we.are.epsilon), les littles veulent avoir « le droit de fronter quand on veut ou alors rester dans l’inner où y’a plein d’activités à faire.[…] Et moi, j’aimerais avoir le droit de conduire mais les grands disent que je ne sais pas assez rester concentrée et que ça serait dangereux. ». Dans un système anonyme, les littles expriment le souhait « de pouvoir faire des choses pour adultes et pour enfants. Que les non-littles respectent ce qu’on veut faire. »

Si l’on résume ce que les littles disent vouloir pour elleux-mêmes, on peut dire qu’iels souhaitent être reconnu.es sans être infantilisé.es ou ignoré.es, accéder à un environnement sécurisé, recevoir du réconfort, de l’attention, de l’amour, et la possibilité de jouer et de s’amuser librement. Beaucoup souhaitent plus de place dans le système, du respect, et une meilleure acceptation de leur présence sans honte ni stigmatisation. Iels réclament aussi du soutien des alters adultes, et plus de liberté pour fronter et vivre leur vie.

(Pomme fait le signe de réfléchir (doigt près de la tête))

Ensuite, que souhaitent les littles pour leur système dans son ensemble ?

Sans surprise, les enfants des systèmes souhaitent de l’harmonie et de l’entente dans leur système. Du bien-être, du soutien et du bonheur pour toustes, et plus de communication.

« Qu’on communique mieux, je pense. Il y a très peu de communication. » exprime un système anonyme. Un autre système détaille : « Ils souhaitent moins de tensions, plus de légèreté, d’indulgence et d’entraide au sein du système. 2 littles souhaitent être adoptés par des parents de substitution en interne pour apporter plus de sécurité au système. » Dans le système La Meute, les littles veulent « Que les grands restent soudés, grande famille »

Les littles veulent moins de stress et de responsabilités, comme le disent Les camilles (@camille_pier) « Qu’on ait moins d’anxiété et qu’on repousse moins les genstes qui veulent nous connaître. Peut-être trouver des caretakers parmi les personnes de notre entourage (pour ne plus que ce soit le rôle de littles). »

Iels souhaitent que leur système puisse guérir et dépasser les traumas.

« Que la communication soit bonne et qu’on guérisse des traumas », explique @thepottersystem. « Que le système soit heureux et avec plein de bonbons » dit Ostara (@ostarasysteme). Perce-neige (@sysperceneige_74) renchérit en disant « Iels veulent qu’on aille toustes bien, qu’on ne soit plus mal, triste ou autre. Iels veulent qu’on soit heureuxses. »

Certains littles semblent se sentir bloqué.es entre des alters adultes qui ne s’entendent pas et se disputent, comme l’explicite ce système anonyme : « Je veux que toutes les alters elles s’entendent bien et qu’il y ait plus de disputes. »

Les littles désirent également que toustes les membres du système puissent s’épanouir et faire les activités qui plaisent aux différent.es alters.

Dans la Joyeuse Troupe (@lajoyeusetroupe_system), Looping souhaite : « Qu’on perce sur les réseaux, en tant que youtubeurs ou juste artistes.. et qu’on publie des livres ^_^ (parce que c’est ce qui rendrait la majorité de la JT heureuse) et que Jins ouvre son cabinet pour faire des soins énergétiques à des systèmes (parce que ce serait cool qu’il y arrive ! ) ». Un système anonyme aimerait « Prendre plus soin de nous-mêmes et être moins envahis par les trucs d’adultes. »

Lorsqu’on regarde ce que nous disent les littles, on voit que leurs demandent tournent essentiellement autour de besoins fondamentaux de sécurité et de bien-être, qui peuvent sembler évidents , mais qui ne sont pas forcément simple à remplir au sein d’un système. Beaucoup souhaitent simplement que tout le monde s’entende bien, que la communication soit meilleure et que les traumas soient apaisés. Enfin, leurs demandes montrent aussi un désir de légèreté et de joie : iels veulent jouer, rire, avoir du temps libre et ne pas être envahis dans les responsabilités du quotidien ou les souffrances du passé. Les littles veulent pouvoir exister sereinement.

Qu’est-ce que les littles veulent dire aux adultes, qu’iels soient des alters de votre système, des alters d’autres systèmes ou des singlets ?

Quand est-ce que les adultes écoutent les enfants ? Dans notre société profondément adultiste, c’est rare. Nous avons souhaité proposer un espace aux littles pour qu’iels disent aux adultes ce qu’iels voulaient, sans que les adultes ne puissent les interrompre.

Mika, du @night_sys, commence : « Faites attention quand vous êtes face à un.e little, veillez à écouter ce qu’iel a à vous dire et ne restez pas dans l’optique de « c’est un.e enfant » si iel veut pas être considéré.e comme tel.le »

Dans le système Emil, Jayden s’exprime : « Les enfants ne sont pas bêtes, alters ou non. On réfléchit même quand on est petit, et souvent, on sait bien quand quelque chose ne va pas. Souvent, on a pas besoin d’être mis à l’écart, mais juste qu’on nous explique les choses, même si c’est dur. » et Lili, du même système, complète : « Et si vraiment c’est trop dur, on veux des bonbons ! »

Blue Sky (@blue_sky_system) affirme : « Les littles sont là pour une raison, ne vous moquez pas d’elleux. »

James et Dylan, du système Orion (@etoiles.automnales) insistent sur le fait que : « Il faut aussi nous écouter parce qu’on sait aussi des trucs ! »

Froggy, du système Corpus, rappelle une chose fondamentale : « Ne parlez pas à la place des littles. » Un système anonyme complète : « Les littles ne sont pas des adultes, même si le corps l’est, mais ce ne sont pas totalement des enfants comme des enfants singlets non plus. Soyez à l’écoute de ce qu’iels veulent, vraiment, et sans jugement. »

Et Sky, du système Mélia, de conclure : « Nous sommes petit.es, c’est vrai. Mais nous avons des choses à dire. »

On note aussi les paroles de Lilly, du système Flocon, qui rappelle que « On vous voit lorsque vous faites des trucs parfois. Vous nous remarquez pas, on est discret.es, mais on sait énormément de choses ! »

Pour conclure cette partie, passons aux tips, astuces et conseils des littles aux littles des autres systèmes !

Dans le système Emil, les littles confient : « Quand vous achetez des trucs, achetez quelque chose qu’un adulte veut aussi ! Comme ça vous pouvez dire que c’était pour tout le monde ! »

(Pomme fait le signe « parfait ! »)

Le système Cluedo (@cluedo-sys) conseille « Essayer un maximum de communiquer avec les alters adultes qui peuvent essayer de gérer des espaces ou des finances liées à des objets pour les littles… Et si possible et si souhaité, s’entourer d’une famille intra système de manière saine. »

Pour se rassurer, le système Orion propose : « Il faut pas hésiter à prendre des peluches avec soi ! Ça peut toujours réconforter quand on pop au contrôle 🦕 »

Le système Jardiland (@hematomelunaire) développe : « N’hésitez pas et n’ayez pas honte d’acheter des trucs « pour enfants » j’ai plein de livres de coloriages, peluches, jeux pour enfants, même des tétines et biberons, etc. Et bah ça fait vraiment du bien quand un little est là, se sentir en sécurité et accepté c’est important. »

Saturne invite les littles à la communication, en disant qu’il « ne faut pas avoir peur de communiquer ouvertement. »

Un système anonyme envoie un message rassurant à ses adelphes littles d’autres systèmes : « Être little ça peut prendre beaucoup de formes, soyez avant tout vous même. Aussi, c’est ok si vous évoluez (grandir, ou autre!), c’est toujours vous et on vous aimera toujours autant. C’est très bien. »

Le système Perce-neige (@sysperceneige_74) donne un conseil pratique : « Si vous avez des comptes de streaming (Disney + par ex) n’hésitez pas à créer un profil exprès pour vos littles, cela évitera qu’iels ne tombent sur des choses inappropriées et leur permettra d’accéder à un espace sûr de visionnage en autonomie. »

Looping, de la Joyeuse Troupe (@lajoyeusetroupe_system), conseille aux autres littles « D’avoir des plantes dans la maison, chez soi, car c’est plus facile à s’occuper que d’un animal. Et que ça aide à aller mieux quand les gens dehors ou sur internet sont blessants. Les plantes c’est que de l’amour. Elles naissent pour nourrir le monde. ♡ Et elles captent quand on les aime en retour. »

Froggy, du système Corpus, conclue par : « Tu as le droit de prendre des doudous, tu peux dire ton avis aux autres alters, tu as le droit de venir au front et de parler, tu es pas ridicule et tu fais pas semblant, c’est un peu bizarre d’être dans le corps d’un adulte mais tu as quand même le droit de faire les choses d’enfant. »

Un système anonyme ajoute : « Faites des yeux de chat potté, ça marche toujours ! »

CONCLUSION

Voilà ! Nous avons essayé d’explorer avec vous la réalité des littles au sein des systèmes, en mettant en lumière leur place, leurs spécificités, leurs besoins et la manière dont iels interagissent avec leur entourage et le monde extérieur. Cependant, nous avons bien conscience que nous n’avons fait qu’effleurer le sujet. Nous espérons qu’un grand nombre de données et témoignages verront le jour au fil du temps ! En attendant, voilà notre conclusion.

Déjà, il ressort que les littles sont une partie intégrante et précieuse des systèmes. Iels ne sont pas, ou pas toujours, une manifestation d’immaturité ou une régression, mais bien des alters à part entière, avec leurs propres émotions, souvenirs et façons d’exister. Leur présence est souvent liée à des mécanismes de protection, car iels sont fréquemment les porteurs d’expériences traumatiques. Pourtant, cela ne les définit pas uniquement : iels ont aussi des centres d’intérêt, des personnalités variées et un rôle unique dans l’équilibre du système.

Nous avons pu voir les défis spécifiques auxquels les littles sont confronté.es. Leur perception du monde est influencée notamment par leur âge mental, ce qui peut créer des décalages dans la manière dont iels interagissent avec l’extérieur. La protection et l’accompagnement qu’iels reçoivent de la part des autres alters et de leur entourage sont donc cruciaux. La gestion de leur présence dans la vie quotidienne est un enjeu pour les systèmes, notamment en termes de sécurité, de gestion des émotions et d’interactions sociales.

Un autre point marquant est l’importance du cadre sécurisant et bienveillant qui permet aux littles de s’épanouir. On a pu voit que de nombreux systèmes mettent en place des espaces internes dédiés à leur bien-être, avec des éléments rassurants comme des jouets, des histoires ou des routines adaptées. Ce soin porté aux littles permet de renforcer la stabilité du système tout entier, en assurant que ces alters vulnérables ne se sentent ni abandonné.es ni dépassé.es par les réalités du monde extérieur. Et puis, nous avons vu aussi que dans certains systèmes, ce sont les littles qui sont les garant.es de l’équilibre du système, placé.es en première ligne pour gérer le quotidien et les difficultés.

Nous avons essayé de montrer l’importance d’une meilleure compréhension des littles, aussi bien par les systèmes eux-mêmes que par leur entourage et les professionnels de santé mentale. Trop souvent, iels sont mal compris.es, voire ignoré.es, infantilisé.es et donc opprimé.es, avec un risque de retraumatisation. Reconnaître leur existence, respecter leurs besoins et leur offrir un cadre adapté sont autant de clés pour permettre une cohabitation harmonieuse et un meilleur équilibre interne.

Nous avons tenté d’apporter, à notre mesure et grâce à la confiance et la participation de nombreux systèmes, un éclairage sur la réalité des littles et leur place dans les systèmes. Loin d’être un simple phénomène anecdotique, iels représentent une facette essentielle de la multiplicité qui mérite d’être mieux comprise et prise en considération. Que ce soit en interne, au sein du système, ou en externe, dans les interactions avec le monde extérieur, il est fondamental de leur offrir l’espace et le respect dont iels ont besoin pour exister pleinement.

Pour les systèmes et allié.es qui souhaiteraient s’éduquer sur l’adultisme et comment déconstruire ses biais adultistes, voilà quelques suggestions pour débuter, mais la liste est loin d’être complète !

Fanny Vella, une dessinatrice qui fait du contenu pour sensibiliser au sujet de l’adultisme. Sur les réseaux et dans son livre « Et si on changeait d’angle », elle vulgarise extrêmement bien tout ça !

Le podcast « Un podcast à soi », de Arte Radio, a récemment fait 3 épisodes sur la domination adulte.

Le podcast « Ou peut-être une nuit » est un podcast dédié à l’*nceste. Nous n’avons pas pu l’écouter, mais c’est une référence dans le domaine.

Sur Insta, le compte de Marion Cuerq, spécialiste des droits de l’enfant, est un compte à suivre !

Sur Facebook, la page de Sarah Hamel, psychoéducatrice, est top et très drôle !

Vous pouvez aussi vous rapprocher de toute la sphère IEF, c’est-à-dire l’instruction en famille, où souvent, les familles ont pour moteur d’offrir à leurs enfants un cadre de vie plus respectueux. On trouve donc parmi ces publics une plus grande proportion de personnes déconstruites ou en cours de déconstruction sur la question de l’adultisme. (mais ce n’est pas une garantie, prenez soin de vous !)

Ces dernières années, il y a de plus en plus de ressources sur l’adultisme ! Alors fouillez, cherchez, vous en trouverez plein !

Nous n’avons pas connaissance de ressources liées à l’adultisme et à la multiplicité, mais n’hésitez pas à nous dire si ça existe, on le partagera sur nos réseaux.

(Pomme fait un pouce)

Encore un grand merci à toustes celleux qui ont répondu à l’enquête, qui nous ont confié un bout de leur expérience, de leur histoire. Nous avons essayé de faire des citations d’un maximum de systèmes, mais il est possible que nous n’ayons pas pu toustes vous citer. Si c’est le cas, nous vous prions de nous en excuser.

Merci également à celleux qui nous soutiennent au quotidien. Merci à vous qui venez de regarder cette vidéo. N’hésitez pas à poser vos questions, exprimer votre avis en commentaire.

Si la vidéo vous a appris quelque chose, partagez-là ! Il y a certainement quelqu’un.e d’autre pour qui cette vidéo sera utile. 😊

Vous pouvez nous retrouvez sur Insta, Facebook et Youtube, sous le nom Être.s multiples.

À bientôt !

(Pomme fait au revoir)

Intervention proposée par:

• Atoll (Elles | Multiple): « Système de 25/30 alters, passionné de santé mentale, de psychologie, d’IA, d’écriture et de gaufres. »